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En librairie le 6 janvier 2011 - Déjà en précommande sur CDURABLE.info

Hervé Kempf : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie

Après Comment les riches détruisent la planète et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Hervé Kempf achève sa trilogie par un essai analysant la crise de la démocratie au regard de la crise écologique et sociale.

Sommes-nous en dictature ? Non. Sommes-nous en démocratie ? Non plus. Les puissances d’argent ont acquis une influence démesurée, les grands médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies décident des lois en coulisses, les libertés sont jour après jour entamées. Dans tous les pays occidentaux, la démocratie est attaquée par une caste. En réalité, nous sommes entrés dans un régime oligarchique, cette forme politique conçue par les Grecs anciens et qu’ont oubliée les politologues : la domination d’une petite classe de puissants qui discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l’ensemble des citoyens. Si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques. Car la crise écologique et la mondialisation rebattent les cartes de notre culture politique : l’Occident doit apprendre à partager le monde avec les autres habitants de la planète. Il n’y parviendra qu’en sortant du régime oligarchique pour réinventer une démocratie vivante. Si nous échouons à aller vers la Cité mondiale, guidés par le souci de l’équilibre écologique, les oligarques nous entraîneront dans la violence et l’autoritarisme. Au terme de ce récit précisément documenté mais toujours vivant, le lecteur ne verra plus la politique de la même façon. Références : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie de Hervé Kempf – Editeur : Seuil – Date de publication : 6 janvier 2011 – EAN13 : 9782021028881 – Prix public : 14 € Comment les riches détruisent la planète et Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, les précédents ouvrages d’Hervé Kempf, ont rencontré un important succès. Ils ont été traduits dans de nombreuses langues. L’intérêt soutenu qu’ils continuent de susciter en fait désormais des références de l’écologie politique.

« Nous sommes entrés dans un système oligarchique qui n’a d’autre ressort que l’avidité, d’autre idéal que le conservatisme, d’autre rêve que la technologie »

Entretien avec Hervé Kempf réalisé par Thibaut Monnier publié dans Financité de décembre 2010
Entretien avec Hervé Kempf réalisé par Thibaut Monnier publié dans Financité de décembre 2010
Voici un extrait de l’entretien avec Hervé Kempf réalisé par Thibaut Monnier publié dans Financité de décembre 2010. Financité : En quoi la finance est-elle liée à la crise écologique ? Hervé Kempf : Le développement extraordinaire de la spéculation financière depuis une trentaine d’années s’est traduit par une destruction massive de l’environnement et un creusement considérable des inégalités. Le résultat est qu’aujourd’hui une minorité gaspille les ressources aux dépens de l’intérêt général et projette un modèle de surconsommation qui imprègne toute notre culture. Le confort dans lequel nous vivons en Occident exerce une pression énorme sur l’environnement, et se présente comme un modèle insoutenable pour le reste du monde. Financité : La spéculation financière est donc responsable de la détérioration de l’environnement ? Hervé Kempf : Directement et indirectement, oui. Il faut rappeler aussi que les puissances d’argent ont acquis une énorme influence sur le système politique et déterminent les règles du système économique et beaucoup de lois. La délibération démocratique, telle que tous ont voix égale au débat, est très largement limitée par des médias qui sont contrôlés par ces grandes puissances capitalistes. Financité : Nous ne sommes plus en démocratie ? Hervé Kempf : La démocratie est extrêmement affaiblie, au point que l’on peut penser que l’on est entré dans un régime oligarchique, cette forme politique conçue par les Grecs antiques et qu’ont oubliée les politologues : la domination d’une petite classe de puissants qui discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l’ensemble des citoyens. Financité : Cette évolution est-elle réversible ? Hervé Kempf : J’espère que oui, mais cela suppose une transformation profonde du système de pouvoir, mais aussi de la réflexion politique. Pour commencer, il faut prendre conscience de la situation, ce qui est le premier pas vers le changement. De même qu’une large part de la population a pris conscience, depuis une dizaine d’années, de la gravité de la crise écologique, et, depuis quelques années, de la montée rapide des inégalités. De même il nous faut comprendre que le régime politique est en train de changer et prendre conscience du fait que la démocratie n’est pas acquise ad aeternam. Cette découverte implique aussi de reconnaître la culture matérielle dans laquelle le capitalisme nous a enfermés : l’oligarchie s’est développée en associant le prestige et la valeur humaine à l’argent et à l’accumulation d’objets. Conditionnés notamment par la publicité, les individus se retrouvent en proie à une rivalité ostentatoire qui pousse à la surconsommation et à la compétition : celui qui a le plus d’argent est le mieux considéré, quelle que soit la façon dont il a acquis cette fortune. De ce point de vue, le contrôle des médias et de la publicité est un pilier du système oligarchique, non seulement pour contrôler le débat politique, mais aussi pour définir le système de valeurs de l’époque. Financité : Comment renverser la situation à l’heure où l’iPhone, par exemple, se vend par millions ? Hervé Kempf : Il ne sert à rien de se mettre la tête dans le sable : rester passifs – ou prisonniers de la culture de la consommation matérielle – aggravera la situation, parce que la crise écologique existe et empire en ce moment même. Les trois dernières générations, nos parents, nous, nos enfants, nous vivons ce moment historique où l’humanité rencontre les limites de la planète. Depuis les origines, l’aventure humaine s’est développée dans une nature dont les ressources semblaient incommensurables. Aujourd’hui, la biosphère est limitée et il faut absolument changer notre comportement pour enrayer sa dégradation. Si l’on manque cette transition vers le nouveau monde, vers une société écologique et équitable, on risque d’aller vers le chaos, c’est-à-dire vers des épidémies, un changement climatique incontrôlable, des querelles terribles pour l’accès aux ressources. Et si nous ne parvenons pas à revenir à des formes démocratiques de choix collectif, l’oligarchie poursuivra sa tendance vers un régime de plus en plus autoritaire. À nous de savoir vers où nous voulons aller : le nouveau monde ou l’asservissement. Vous pouvez retrouvez l’intégralité de cet entretien en page 9 de Financité disponible au format PDF en cliquant ici.

 

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6 Commentaires

  1. Hervé Kempf : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
    Décroissance et contre-pouvoirs

    Conférence en ligne diffusée par le média de l’écologie politique Passerellesud.org

    Pour diffusion dans vos réseaux !

    « Même si les formes extérieures de la démocratie représentative sont toujours là, de très nombreux faits attestent que l’esprit de la démocratie est fortement altéré »

    Conférence Mp3 → Hervé Kempf : L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie

    http://passerellesud.org/Herve-Kempf-L-oligarchie-ca-suffit.htm

  2. Hervé Kempf : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
    Décroissance et contre-pouvoirs

    Avec le lien qui fonctionne !

    Conférence en ligne diffusée par le média de l’écologie politique Passerellesud.org

    Pour diffusion dans vos réseaux !

    « Même si les formes extérieures de la démocratie représentative sont toujours là, de très nombreux faits attestent que l’esprit de la démocratie est fortement altéré »

    Conférence Mp3 → Hervé Kempf : L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie

    http://www.passerellesud.org/Herve-Kempf-L-oligarchie-ca-suffit.html

    Conférence en ligne

  3. Hervé Kempf : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
    Je viens de lire le livre.Si d’une façon générale je partage l’analyse,
    sous certains aspects, je trouve que Monsieur Kempf n’a pas pris toute la mesure de la perversité des oligarques.
    Ma conviction, c’est qu’ils organisent « l’appropriation du monde ».
    L’endettement des états a pour objet la vente de leur patrimoine pour rembourser les dettes. La proposition faite à la Grèce de vendre son patrimoine historique me conforte dans cette conviction.
    Par ailleurs, le multiculturalisme a pour objet de déstructurer la société afin qu’il n’y ait plus un peuple cohérent face aux oligarques.
    Quant à la vertu proposé en fin du livre, elle a un nom : C’est le Civisme. Sa définition a évoluée au fil du temps. Celle que j’apprécie et qu’il conviendrait de faire connaître et reconnaître est celle du « Bescherelle » édition 1858 : Le Civisme est une vertu politique, l’élément vital des démocraties, il demande une préférence continuelle de de l’intérêt publique au sien propre.
    Quant au fonctionnement de la démocratie, ci dessous un texte que j’ai écrit il y a bientôt 20 ans :SI NOUS N’AVIONS QUE LA DEMOCRATIE QUE NOUS MERITONS ?

    Quand les citoyens se comportent en sujet les élus se comportent en monarque !
    Les débordements de nos élus, conduisent beaucoup de nos concitoyens à exprimer leur rejet de la classe politique. Et si nous n’avions que les élus et la démocratie que nous méritons ! En effet l’immense majorité des français considèrent qu’ils ont fait leur devoir de citoyen lorsqu’ils ont voté et payé leurs impôts. Ils transforment ainsi la République en monarchie élective. Face à ce comportement de sujet il ne faut pas être surpris que les élus, souvent professionnels de la politique, comme les rois décident selon leur bon plaisir.

    Or, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, préambule de notre Constitution déclare « que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements ». Elle précise « la Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration » …. « les Citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

    Ainsi les principes fondamentaux de notre démocratie définissent que les Citoyens délèguent des pouvoirs aux « agents publics » et aux élus et peuvent demander des comptes aux uns et aux autres. Comme ils ne le font presque jamais, il ne faut pas s’étonner que les uns et les autres en profitent, comme d’autres sous l’ancien régime, pour agir afin que la Loi, expression de la volonté générale, ne soit pas la même pour tous, pour que les dignités, places et emplois publics ne soient pas attribués selon les capacités, vertus et talents et qu’ils soient réticents à communiquer les comptes qui leurs sont confiés.

    Pour que ce contrôle démocratique puisse avoir lieu, il faut que nos concitoyens apprennent à faire la distinction entre l’électeur, qui peut être partisan, et le Citoyen qui doit être intransigeant. Il faut aussi que l’école de la République ne se contente plus de faire de « l’éducation civique » qui a pour objet de former à la soumission sociale par l’apprentissage du respect des hiérarchies en place. Il faut qu’elle forme les futurs Citoyens pour qu’ils soient à même de contrôler les délégations confiées aux élus et aux fonctionnaires.

    La formation à la citoyenneté doit initier à la lecture des budgets publics, mais aussi au Droit afin que chacun connaisse la Loi pour s’assurer que nos « maîtres » la respectent eux aussi. Cette nouvelle approche de l’État de Droit donnerait un nouveau sens à l’expression chacun est sensé connaître la loi qui, jusqu’alors, a surtout été utilisée pour la faire respecter par le peuple si peu souverain. Ainsi instruits de leurs Droits et Devoirs, les Citoyens pourront veiller à ce que Le principe de toute souveraineté réside dans la nation et que Nul corps, nul individu n’exerce d’autorité qui n’en émane expressément.

  4. Hervé Kempf : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
    Une démocratie représentative ne pourra jamais être une vraie démocratie. Point !
    Regardez la Suisse qui n’est pas une démocratie représentative mais une démocratie semi-directe, la différence que cela donne : http://www.tsr.ch/info/suisse/3025131-nucleaire-les-verts-pour-une-initiative-populaire.html

    Et pour ceux et celles qui ne le savez pas : il n’y a pas de présidentielles en Suisse. Que de temps (et d’argent) ainsi économisé ! …