Que signifie « El Gusto » ? C’est le goût. Plus particulièrement celui de la vie. Joie de vie et bonne humeur. Une façon d’être résolument optimiste : « sur le bateau El Gusto, tu seras toujours heureux » dit la chanson. C’est une certaine manière de voir la vie, une sorte de philosophie bon enfant qui vous fait prendre la vie du bon côté. Avec El Gusto, vous appréciez les plaisirs simples : les bons moments passés entre amis, la convivialité d’un échange, la chaleur des relations humaines. Au-delà des croyances religieuses et des convictions politiques, des différences et des antagonismes, des guerres et des bouleversements provoqués par l’Histoire : « Tous ceux que nous aimons avec leurs différences » sont à bord du bâteau d‘El Gusto, continue la chanson. Sortie du film le 11 Janvier précédée de 2 concerts chaâbi ce soir et demain au Grand Rex.
C’est toute ma vie, c’est tout ce que j’aime, c’est mon “gusto” “El gusto”, c’est le bonheur dans l’harmonie… et pas seulement au sens musical du terme. C’est l’effet produit par la musique chaâbi sur ceux qui la jouent mais aussi sur ceux qui l’entendent. Le mot « gusto » signifie « notre passion, notre plaisir. Et mon gusto, c’est le chaâbi, explique l’un des musiciens du film. Un autre précise : « c’est toute ma vie, c’est tout ce que j’aime, c’est mon gusto. Chacun a le sien. Les uns boivent, les autres fument, d’autres encore aiment le café. Moi, j’aime la musique. »Synopsis
La bonne humeur – el gusto – caractérise la musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d’Alger par le grand musicien de l’époque, El Anka. Elle rythme l’enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. L’amitié et leur amour commun pour cette musique qui « fait oublier la misère, la faim, la soif » les rassemblent pendant des années au sein du même orchestre jusqu’à la guerre et ses bouleversements. El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et… bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l’Histoire a séparés il y a 50 ans.Bande annonce film
Affiche
Le chaâbi
Né au milieu des années 1920, le chaâbi est une musique issue de plusieurs influences. Berbère, andalouse et chants religieux : « On a fait un cocktail et ça a donné la musique chaâbi. » L’inventeur de cette boisson musicale au goût nouveau, de ce « son magique qui résonne » encore dans le cœur et les oreilles de ses anciens élèves, s’appelle Cheikh – Le Maître – El Anka (Hadj M’hamed El Anka 1907-1978). Sa recette est faite d’emprunts et de mélanges, de métissages et d’adaptations, de transformations mais aussi d’innovations musicales. Avec ces ingrédients El Anka donne naissance à un style musical original et personnel qui remporte immédiatement un formidable succès. Cette musique nouvelle à l’audience populaire – chaâb signifie le peuple – touche tous les habitants de la Casbah d’Alger. Musulmans, juifs, Italiens, Espagnols : tous vivent au rythme du chaâbi… À l’époque, c’était « l’harmonie de vie entre toutes les communautés. Tout le monde se fréquentait. » Les musiciens se souviennent : ils priaient ensemble ; l’engouement était tel que les musulmans allaient avec leurs copains juifs à la synagogue pendant le Sabbat, pour écouter du chaâbi. Avec la guerre, une page se tourne. Sommées de choisir entre « la valise et le cercueil », des familles entières prennent le chemin de l’exil. D’autres quittent Alger pour sa périphérie ou les campagnes. Certains musiciens restent à la Casbah mais, même pour eux, le rythme est brisé. Quelques uns cessent de jouer, certains n’arrêtent jamais. Ferkioui fait partie de ceux qui ont délaissé le chaâbi après la guerre, malgré un diplôme de chef d’orchestre obtenu dans la classe d’El Anka au conservatoire d’Alger. C’est pourtant lui, aidé d’un petit coup de pouce du hasard, qui a été le déclencheur des événements : le film ; l’orchestre El Gusto qui se reforme pour des concerts exceptionnels ; l’enregistrement d’un CD. Devenu miroitier, Ferkioui accueille un jour de 2003 dans sa boutique de la Casbah une jeune architecte algéro-irlandaise. Ils bavardent… L’aventure commençait ! Safinez Bousbia se lance dans une entreprise qui n’est pas des plus faciles : retrouver les anciens élèves d’El Anka au conservatoire d’Alger. Drôle de clin d’œil des mots : en dialecte algérois, El Anka signifie le phénix, cet oiseau légendaire qui renaissait de ses cendres. De cette belle aventure naitra un film, El Gusto, sur les écrans à partir du 11 janvier 2012.Bande annonce Concert
En parallèle de cette sortie cinéma, l’orchestre El Gusto est sur scène, au Grand Rex à Paris, pour deux soirées exceptionnelles les 9 et 10 janvier.
El Gusto : un film de Safinez Bousbia
Merci Safinez,pour le film « El Gusto » j’ai ris, j’ai pleuré, tu m’as fais voyager dans mon adolescence.C’est une mission angélique que tu a accomplie avec un très grand succès.
El Gusto : un film de Safinez Bousbia
Bravo, moi aussi j’ai ri, pleuré, Ce travail est un chemin de paix d’amour et Safinez a sa place auprès du père éternel comme dit Brassens. J’apprécie que la culture et la musique effacent l’histoire en quelque sorte et ouvrent la porte de la passion commune, de l’amitié entre les peuples blessés par des histoires. Ce qui m’a fait pleurer aussi, c’est l’état d’abandon de la casbah, j’y suis passé il y a quelques années, c’est notre patrimoine qui se désintègre. Comment se fait il que l’on laisse disparaitre notre histoire comme ça? les italiens déconnent avec pompéï mais nous c’est quoi, vouloir nier le passé?