Depuis 1994, les apiculteurs constatent un accroissement de la surmortalité des abeilles allant jusqu’à 30% de leur cheptel en hiver et une baisse de leur production de plus de 50% en 15 ans. Leurs observations sont en parfaite corrélation avec le développement de l’utilisation des insecticides systémiques et persistants en Traitement de Semences (TS), type Cruiser de Syngenta, Gaucho de BASF …
Aujourd’hui, en totale contradiction avec les réalités du terrain, les engagements du Grenelle et plus récemment avec la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB), l’ANSES (Agence Nationale de
Sécurité Sanitaire), continue d’émettre des rapports qui encouragent la mise sur le marché d’insecticides systémiques alors qu’elle reconnait elle-même leur dangerosité pour les abeilles. [1]
C’est sur ses recommandations que le ministère de l’Agriculture a autorisé en juin 2011 la mise sur le marché du Cruiser pour les semences de colza [2]. Une décision simultanée et contradictoire avec celle du Conseil d’Etat, qui a annulé les autorisations de 2008 et 2009 pour le Cruiser appliqué aux
semences de maïs, au motif que les risques pour les abeilles avaient été sous-évalués.
Force est de constater que les apiculteurs sont aujourd’hui des victimes collatérales de la politique agricole productiviste et de l’industrie chimique. Les apiculteurs refusent de voir une grande partie du territoire devenir zone interdite pour les 1 300 000 ruches qui constitue le cheptel français :
"Alors qu’environ un tiers de la nourriture consommée dans le monde repose sur la pollinisation des cultures dont l’abeille est le principal agent, il est impossible d’imaginer que les villes soient les seuls refuges viables pour l’activité apicole. La Fédération Française des Apiculteurs Professionnels revendique le droit de travailler dans un environnement sain et riche en biodiversité" précise Alain David, co-président et porte-parole de la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels (FFAP).
Face à cette complaisance envers le tout chimique, la FFAP interpelle la communauté politique et médiatique et demande :
- Le retrait de l’autorisation du Cruiser sur maïs et colza
- La révision de la procédure d’homologation de tous les pesticides afin que les risques pour les abeilles soient sérieusement évalués
- La modification en profondeur de la politique agricole pour la préservation de la biodiversité et la sauvegarde de l’abeille.