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Climat : après l’échec de Copenhague, que vont faire la France et l’Europe ?

On continue comme avant. En dépit de l’échec de Copenhague, Nicolas Sarkozy veut continuer d’occuper le terrain de l’écologie en France. « Le président ne cédera pas d’un pouce sur les engagements qu’il a pris », explique Franck Louvrier, conseiller en communication de l’Elysée dans les colonnes du Monde. Le chef de l’Etat a reçu aujourd’hui les associations écologistes et compte, selon M. Louvrier, prendre des « initiatives fortes », alors que de nouveaux rendez-vous sont attendus au printemps 2010 à Bonn, en Allemagne, et à la fin de l’année à Mexico. Il n’empêche, prévient Arnaud Leparmentier dans Le Monde, la France est menacée d’un « Copenhague-blues ».

« Il va y avoir un questionnement sur les politiques française et européenne qui avaient vocation à s’inscrire dans un espace mondial », analyse la secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet interrogée par Le Monde (22/12/09). « Ces politiques ne perdent pas forcément de leur pertinence, mais doivent être réinterprétées. Soit l’on tombe dans les désillusions : le monde va dans le mur, allons-y gaiement sous la pression des industriels qui demanderont la levée des contraintes. Soit l’on persévère. Mais cela implique de poser la question de la compensation carbone aux frontières de l’Europe ou d’un espace plus vaste de pays décidés à lutter contre le réchauffement », précise-t-elle. Toutefois, la taxe aux frontières proposée par Nicolas Sarkozy ne fait pas l’unanimité en Europe. Dans ce contexte, les entreprises européennes s’alarment constate Les Echos (22/12/09). Le quotidien économique rappelle qu’une fois passé le blues de la négociation de Copenhague, les diplomates du climat vont devoir se remettre au travail rapidement. En Europe, la contestation monte du côté des entreprises qui ne veulent pas que leurs dirigeants relèvent le niveau d’ambition du paquet climat énergie qui prévoit une baisse de 20 % des émissions de CO2 et devait passer à moins 30 % en cas d’accord satisfaisant. La sidérurgie européenne a été la première à s’exprimer en exigeant hier matin que l’Union européenne s’engage à ne pas porter à 30 % ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre « de façon unilatérale ». L’Europe devrait aussi s’interdire « tout soutien financier aux pays qui n’accepteront pas un contrôle international de leurs émissions de gaz à effet de serre », réclame Eurofer, qui représente la sidérurgie et les industries métalliques européennes. A Copenhague, les responsables européens n’ont pas mis sur la table le passage à 30 % en dépit des appels pressants de Nicolas Sarkozy et du ministre français de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo. « La France en tout cas s’y est engagée », a affirmé le ministre dans une interview au Figaro hier. En tout cas, d’ici au 31 janvier, les Européens devront prendre une décision, car c’est à cette date que l’ensemble des pays doivent remettre par écrit leurs propositions. Et après ? Les négociateurs doivent se retrouver au mois de juin à Bonn pour préparer la prochaine conférence ministérielle qui aura lieu en décembre 2010 à Mexico, précise Laurence Caramel dans Le Monde (22/12/09). Mais après Copenhague, le processus onusien est remis en question : « Il faut commencer à chercher d’autres options ou à tout le moins commencer à utiliser des forums alternatifs », estime notamment Andrew Light, coordinateur de la politique climatique au Centre pour le progrès américain, un think tank. Le G20 ou le Forum des économies majeures, à condition de les élargir aux pays les plus vulnérables au changement, pourraient-ils servir de nouvelles enceintes de discussion ? S’il n’existe pas de plan B pour répondre au changement climatique comme le scandaient les manifestants dans les rues de Copenhague, il est urgent, en tout cas, de trouver une autre voie pour que Mexico ne répète pas le fiasco danois. Une chose est sûre, confirme Les Echos, les marchés ne supporteront pas longtemps l’incertitude. Hier le prix du quota européen de CO2 s’est effondré à 12,70 euros, contre 13,33 euros en moyenne vendredi.

Le plan B de Nicolas Sarkozy

Le Président de la République a reçu aujourd’hui les représentants des ONG et associations présentes lors du Sommet de Copenhague. Il a présenté à cette occasion la feuille de route de la France jusqu’au sommet de Mexico qui doit avoir lieu en décembre 2010. La feuille de route française tournée vers l’Afrique et la forêt La stratégie d’ici à Mexico, présentée par Nicolas Sarkozy consiste à faire émerger l’Afrique comme une puissance politique sur la scène des négociations climatiques. Il a ainsi annoncé : – Une réunion à Paris fin janvier des représentants des 4 grands bassins forestiers du monde : Amazonie, Congo, Indonésie et Sibérie. Cette réunion devra être suivie d’une conférence des Chefs d’Etat de ces bassins à une date non encore précisée. – Une inscription de la problématique climat à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine qui aura lieu du 31 janvier au 2 février à Adis Abeba. – L’organisation d’un sommet Afrique France au mois de mai qui traiterait prioritairement de protection de l’environnement. – La Création d’un groupe « Copenhague + » composé des 28 pays en faveur d’un objectif de réduction de 50% des émissions de GES d’ici à 2050. Une réunion des Chefs d’Etat de ce groupe pourrait avoir lieu en mars-avril. – Une relance de l’initiative au niveau de l’Union européenne par l’activation du projet d’Organisation européenne de l’environnement et d’une réflexion sur un mécanisme d’ajustement aux frontières.

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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