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Sècheresse et raréfaction de la ressource en eau : s’adapter au changement climatique

capture_d_e_cran_2022-07-09_a_18.02_26.png Sol sec et craquelés, cours d’eau à sec ou au débit faible, incendies de forêts… Les signes de la sécheresse sont nombreux et avec des conséquences à court ou long terme qui peuvent avoir de sérieux impacts sur la population et l’écosystème. D’où vient la sécheresse ? Quelles sont les zones les plus touchées en France ? Comment agir pour lutter contre les risques de la sécheresse?

Qu’est-ce que la sècheresse ?

La sècheresse est un phénomène naturel qui se caractérise par un manque d’eau sur une durée suffisamment longue pour affecter les sols et la végétation. En France, on considère qu’il y a sécheresse lorsqu’aucune goutte de pluie (soit moins de 0,2 mm/jour) n’est tombée pendant 15 jours consécutifs. Il existe 3 types de sécheresse indépendantes mais qui peuvent se cumuler : – La sécheresse météorologique (ou atmosphérique) correspond à une pluviométrie trop faible sur une durée prolongée. – La sécheresse agricole existe lorsque le taux d’humidité dans les sols est trop faible pour assurer des bonnes conditions de cultures. – La sécheresse hydrologique se manifeste lorsque le niveau des cours (eaux souterraines dans les nappes phréatiques et eaux de surface dans les rivières, lacs et fleuves) d’eau baisse significativement, on parle alors d’étiage. ThinkstockPhotos-491962870-1.jpg Les causes naturelles Le déficit d’eau et des températures élevées sont les principales causes de sécheresse. En cas de précipitations insuffisantes en hiver et au printemps, les réserves d’eau ne peuvent pas se recharger suffisamment pour maintenir un équilibre hydrologique. Et si ce manque d’eau s’accompagne de températures élevées, cela entraîne une augmentation naturelle de l’évaporation et de l’évapotranspiration des plantes, avec pour conséquences un assèchement et une érosion des sols. Et le réchauffement climatique tend à favoriser ces phénomènes. capture_d_e_cran_2022-07-09_a_18.03_46.png Les causes humaines Une consommation d’eau excessive par les activités humaines peut entraîner une aggravation de la sécheresse. Lorsque les réserves d’eau diminuent en raison d’une météorologie défavorable (anticyclone persistant), elles ne sont pas toujours gérées efficacement par l’homme dans le cadre de ses exploitations agricoles, industrielles et domestiques. Une surexploitation des ressources en eau peut entraîner un assèchement des nappes phréatiques et menacer leur pérennité. Quelles sont les zones les plus touchées par la sécheresse en France ? Selon deux indices produits par des climatologues (SSWI : indice d’humidité des sols et SFI : indice hydrologique), la durée de la déshydratation des sols superficiels est plus importante en Provence, en Pays de la Loire, dans le bassin parisien et les plaines d’Alsace et de Limagne qu’ailleurs en France métropolitaine. En savoir plus sur les conséquences de la sécheresse sur la flore, les sols, la faune, pour l’homme, sur l’agriculture, sur l’alimentation en eau potable, sur la qualité de l’eau, sur la production d’électricité. Comment agir pour prévenir les risques ? Pour lutter contre les risques encourus par la sécheresse (manque d’eau pour la population, l’agriculture, la faune et la flore), il est important de mettre en place des mesures de prévention et de gestion des réserves. Comment faire en cas de sécheresse ? Pour faire face à une insuffisance d’eau en période de sécheresse, les préfets sont amenés à prendre des mesures de restriction sous forme d’arrêtés « Sécheresse » pour permettre de répondre aux besoins en eau prioritaires. Il existe 4 niveaux de limitation : vigilance, alerte, crise et crise renforcée.

Augmentation de l’irrigation agricole en France

Lors de la réunion du Comité d’Anticipation et de Suivi Hydrologique (CASH) du 18 mai 2022, France Nature Environnement alerte sur l’augmentation de l’irrigation en France qui ajoute des pressions sur une ressource en eau déjà gravement menacée. « La sécheresse actuelle est aussi sérieuse qu’elle était prévisible, dans un contexte de changement climatique et d’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes. Dès qu’un manque de précipitations hivernales survient, comme ce fut le cas début 2022, nous nous retrouvons face à une situation précaire vis-à-vis de la ressource en eau. C’est une mise en tension de tous les usages, que ce soit pour l’eau potable, le refroidissement des centrales nucléaires, la production d’hydroélectricité, de nombreuses productions économiques et bien sûr l’agriculture. Sur chaque territoire, l’eau est une ressource en partage entre usagers, qui doit être gérée collectivement dans le respect des milieux aquatiques. » nous rappelle FNE

La sobriété est la seule voie viable

En 2019, les Assises de l’eau ont mis autour de la table tous les usagers de l’eau et les acteurs de la protection des milieux aquatiques, afin d’arriver à des accords inédits, dont un objectif de réduction des prélèvements d’eau de 10 % en 5 ans et de 25 % en 15 ans. Les derniers chiffres de l’irrigation vont pour l’instant encore en sens inverse. Pour mieux gérer ces crises, vouées à se multiplier et à s’aggraver, il est nécessaire de mettre en place une réelle politique publique organisant la sobriété de tous les usages de l’eau. Ces usages sont interdépendants, et aujourd’hui le compte n’y est pas : les économies faites dans un secteur sont réduites à néant par la surconsommation d’un autre. Pour partager l’eau, il faut partager les efforts, et donc organiser collectivement la sobriété et que les prélèvements impactants soient effectivement réduits. La sobriété doit s’accompagner d’un ensemble de solutions fondées sur la nature : l’agroécologie, la préservation de zones humides et de paysages bocagers, la « désimperméabilisation » et la renaturation des sols, qui permettent de ralentir le cycle terrestre de l’eau douce. Elles favorisent leur stockage dans les sols et les nappes phréatiques et permettent d’assurer une meilleure disponibilité de la ressource, sans avoir à la stocker dans des infrastructures artificielles où l’eau s’évapore. Il est temps de revenir à l’objectif collectif des Assises de l’eau car nous ne ferons pas l’économie des économies d’eau !

CIEAU est le centre d’information sur l’eau.

logo.png DEPUIS 20 ANS, le Centre d’Information sur l’Eau (C.I.eau) a pour mission de faciliter la connaissance et la compréhension auprès d’un large public des éléments complexes sur la qualité de l’eau, sa consommation, les ressources, l’assainissement des eaux usées,. le service public, le métier de ceux qui s’occupent de l’eau.

 

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