Dans l'actualité :

Comment la diversité végétale peut nous aider à réduire les pesticides ?

Dans la nature, les plantes bénéficient de stratégies de...

Fake news sur l’énergie hydroélectrique face à l’analyse des experts

L’hydroélectricité est la deuxième source de production électrique derrière...

Mobilités en milieu rural : 11 propositions pour plus de durabilité

Le rapport «Territoires ruraux : en panne de mobilité» publié...

Premier vote du parlement européen sur le paquet Energie Climat : la planète en route vers la surchauffe !

Aujourd’hui, les parlementaires européens de la Commission ITRE (Industrie, Recherche et Energie) se sont prononcés sur le fameux Paquet Energie Climat. L’enjeu était de remettre l’Union européenne
sur la voie du leadership international en matière de lutte contre les dérèglements climatiques. Pour cela, la Commission ITRE devait prendre position pour un paquet cohérent avec l’objectif européen de limiter le réchauffement planétaire en dessous des 2°C souhaités par la communauté scientifique internationale. C’est raté. La Commission ITRE nous met sur la voie d’une augmentation de 3.6°C !

Première déconvenue, la Commission a décidé de retarder et de complexifier le passage de l’objectif européen de réduction des émissions en 2020 de 20 à 30% en cas d’accord international fin 2009. Par ailleurs, elle augmente encore la possibilité pour les pays européens de ne pas réduire leurs émissions sur leur territoire mais de financer des projets de réductions des émissions dans les pays du Sud, via le marché carbone. L’efficacité environnementale de ces projets à beau être très douteuse, la Commission ITRE n’a pas jugé bon d’adopter des critères de qualité.

« Sous le prétexte d’assurer une flexibilité très douteuse sur le plan environnemental, ce vote au parlement amoindrit la crédibilité de l’Europe sur la scène internationale ! Moins d’actions en Europe, c’est moins de crédibilité. Et c’est toujours plus de centrales au gaz ou au charbon dont nous héritons pour les décennies à venir », explique Damien Demailly, chargé du programme Energie Climat au WWF France.

Par ailleurs, la Commission ITRE cherche à éviter l’application stricte du principe pollueur-payeur pour les industriels européens, en affaiblissant la proposition de la Commission européenne de mettre en grande partie les droits à polluer de ces industriels aux enchères.

« Ces parlementaires avaient le choix entre céder au chantage à l’emploi et à la délocalisation de l’industrie – toujours sans preuve – ou faire de l’Europe un continent sobre en énergie, innovant, créateur d’emplois de qualité ! Ils ont choisi le mauvais camp. Aux parlementaires de la Commission Environnement, qui voteront début octobre, de redresser la barre ». explique Serge Orru, directeur général du WWF France.

Seule évolution allant dans le bon sens : la Commission ITRE soutient l’utilisation de la moitié du revenu des enchères des droits à polluer des industriels pour lutter contre les changements climatiques. Pour Damien Demailly, « encore faut-il que ce revenu ne se réduise pas à peau de chagrin. Et en n’affectant que la moitié de ce revenu au climat, cela fait encore plusieurs milliards d’euros qui vont disparaître chaque année dans le budget des Etats ! Des milliards pris aux consommateurs et aux entreprises européennes pour les inciter à protéger le climat… mais qui n’iront certainement pas à sa protection ».

A lire

Action Justice Climat pour une écologie populaire et émancipatrice

Alternatiba devient Action Justice Climat. Les groupes locaux de Paris,...

Une journée pour Changer le système !

Alors que 700 millions de personnes dans le monde...

Face aux menaces que l’humanité fait peser sur son environnement, la communauté scientifique dénonce l’inaction climatique du pouvoir politique

« Une défiance grandissante s’installe dans notre communauté scientifique vis-à-vis...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Un toit solaire moins cher qu’un toit traditionnel en tuiles ?

Les systèmes de toitures solaires sont désormais moins chers...

En 2024, 500 000 foyers français produisent et consomment leur électricité grâce au soleil

A l’occasion de la journée internationale du soleil le...

Le vélo, une solution pour développer localement une mobilité inclusive et durable

20% de la population française est en situation de...

Agir pour le vivant et construire une écologie politique inclusive

Agir pour le vivant est un festival citoyen ouvert...

A quand l’indicateur du Bonheur National Brut ?

« Le bonheur de tous ». C’est par ces mots...

Comment la diversité végétale peut nous aider à réduire les pesticides ?

Dans la nature, les plantes bénéficient de stratégies de défenses induites par la diversité du vivant, dont peut s'inspirer notre agriculture. Par exemple, dans un...

Fake news sur l’énergie hydroélectrique face à l’analyse des experts

L’hydroélectricité est la deuxième source de production électrique derrière le nucléaire et la première source d’électricité renouvelable en France. Avec environ 25,7 GW (gigawatts) installés...

Mobilités en milieu rural : 11 propositions pour plus de durabilité

Le rapport «Territoires ruraux : en panne de mobilité» publié par le Secours Catholique est le fruit d'un travail réalisé avec huit associations partenaires. Il...

1 COMMENTAIRE

  1. Paquet Energie Climat : un nouveau signal négatif est envoyé par les parlementaires européens de la Commission Industrie.
    Le WWF-France dresse un bilan globalement négatif du vote de la Commission ITRE (Industrie, Recherche et Energie) du Parlement européen sur une proposition de directive contenue dans le fameux Paquet « Energie-Climat » promu par l’Union européenne. La directive est censée définir la répartition de l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non-industriels (transports, agriculture et habitat, notamment). Seule bonne nouvelle à retenir, le refus catégorique des parlementaires de la Commission de retenir 1990 comme année de référence au lieu de 2005 : cette disposition, soutenue par les nouveaux Etats membres d’Europe de l’Est pour bénéficier des réductions d’émissions considérables enregistrées par ces pays pendant la crise économique de la décennie 1990, et qui aurait fortement retardé l’adoption du Paquet, a été largement rejetée.

    A l’opposé, le WWF-France est fortement déçu par la décision des parlementaires d’autoriser les Etats membres à réaliser jusqu’à 80% de leurs réductions d’émissions hors des frontières européennes, notamment en investissant dans des projets de réduction des émissions dans les pays en développement. Le spectre d’une « Europe de la compensation » dépourvue de tout leadership sur le plan des politiques environnementales, traînant le pied en matière d’innovation et oubliant les immenses bénéfices d’une croissante verte génératrice de nombreux emplois, commence donc à se faire jour. Cette « flexibilité » extrême est d’autant plus choquante qu’elle ne s’accompagne d’aucun mécanisme de sanction crédible pour les Etats membres qui ne respecteraient pas leurs engagements.

    Enfin, les parlementaires n’ont pas jugé bon d’inscrire noir sur blanc dans la proposition de directive l’objectif de 30% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Ils ont même complexifié le passage de l’objectif initial de 20% à une cible plus ambitieuse, en exigeant le recours au processus long et politiquement hasardeux de co-décision (impliquant à la fois le Conseil et le Parlement européen).

    Le WWF-France attend avec impatience la prise de position de la Commission Environnement du Parlement européen, le 7 octobre prochain. Aux parlementaires de redresser la barre d’un navire qui tangue de plus en plus et dont le capitaine, la France (en tant que présidente de l’Union), n’a pas l’air de s’inquiéter.