Cette île ressemble à toutes les îles désertes et à l’idée que l’on s’en fait. A part qu’elle n’existe pas. Les internautes adeptes du jeu vidéo Second Life peuvent, depuis le 16 août, fouler Conservation Island, la première île dédiée à la conservation de la nature dans la plateforme virtuelle la plus fameuse du monde.
Après les banques, les agences de presse et de nombreuses entreprises, l’organisation écologiste World Wildlife Fund (WWF) a donc ouvert un «bureau» dans ce monde virtuel qui comptabilise plus de 8,8 millions de résidents. Après avoir laborieusement créé son avatar, il est donc possible de se téléporter dans un décor de jungle ou de chutes d’eau pour s’éduquer à l’environnement. «Second Life est un lieu exceptionnel, riche de nouveautés, mais où manquait une initiative concernant l’éducation à l’environnement», précise Daniel Graham, responsable de la communication internet du WWF International. «Le but principal de notre présence est de sensibiliser une nouvelle population, les internautes, aux questions environnementales.» L’âge moyen du citoyen virtuel flirte avec la trentaine. En plus de l’initiation à l’écologie, le WWF compte recruter quelques donateurs pour sa cause.
Le WWF est la première ONG écologiste d’envergure à investir le monde virtuel (du côté des ONG humanitaires, Oxfam a ouvert un espace fin 2006). Un endroit où l’on reproduit les erreurs du vrai monde : consommation, déplacements inconsidérés. «Oui, mais cela n’a aucun impact réel ! Et ce qui attire les résidents de Second Life est aussi de créer, leur maison, leur métier,… Second Life attise les ambitions créatrices de ses internautes, et voilà ce qui nous intéresse», souligne Daniel Graham.