Lors du Sommet des trois Bassins forestiers qui se tiendra à Brazzaville, et auquel assiste Alain Karsenty, chercheur au Département « Environnements et Sociétés » du CIRAD, il sera surtout question de marchés du carbone « souverains » et de rémunération des services écosystémiques. La revue Diplomatie publie un numéro thématique « Géopolitique du Changement Climatique », comprenant un court article qu’il a rédigé sur les dynamiques de la déforestation mondiale.
« Le One Forest Summit du mois de mars à Libreville avait très peu parlé de la déforestation et des stratégies à mettre en œuvre pour freiner celle-ci, déforestation dont Le Monde d’hier nous apprend qu’elle « a augmenté de 4 % en 2022, malgré les promesses et les engagements internationaux ». Je crains qu’il ne soit à nouveau assez peu question, lors de ce nouveau sommet, des politiques et des moyens concrets de réduire la déforestation. Cet article n’y changera sans doute rien, mais j’espère qu’il pourra, au moins, vous intéresser… »Quelques extraits :
« Si l’intensification et l’accroissement des rendements agricoles constituent un point de passage obligé dans les pays en développement, il ne faut pas attendre de ceux-ci la solution au problème de la déforestation. C’est d’abord dans la maîtrise de la demande des produits agricoles et non agricoles (à cet égard le développement des agrocarburants de première génération pose un problème évident) que devraient passer les priorités politiques. (…) « La priorité est de construire un agenda commun entre lutte contre la déforestation et sécurité alimentaire. Sans cela, non seulement les gouvernements du Sud n’entreront pas dans des logiques de co-construction, mais les politiques environnementales et agricoles continueront d’être antagonistes. » (…) Les pays du Nord ont à faire aussi, chez eux, leur part du travail. Il est nécessaire de revoir les accords commerciaux internationaux à l’aune des politiques publiques menées et des risques de déforestation associés. Enfin, il faudra faire évoluer les modes de consommation en limitant la part de la viande, en renforçant l’autonomie protéique (réduire la dépendance au soja) et en abandonnant les biocarburants de première génération. »article_diplomatie_alain_karsenty.pdf
Comment préserver les forêts tropicales ? La réponse de Fair&Precious by atibt :
Fair&Precious est un programme dédié à la gestion durable des forêts tropicales, mis en place par l’ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux) avec le soutien des coopérations allemande (KFW) et française (Agence Française de Développement). Le programme rassemble divers acteurs, tels que les institutions, les entreprises, les organismes de recherche et les ONG, qui partagent un engagement commun en faveur de l’exploitation forestière respectueuse de la ressource, de la protection de la faune et de la promotion du développement économique et social local. Fair&Precious repose sur des certifications strictes telles que FSC et PEFC-PAFC, et ses actions visent à préserver la biodiversité, à promouvoir la gestion durable des forêts tropicales, et à améliorer les conditions de vie des communautés locales
- https://www.fair-and-precious.org/fr
Pour approfondir
D’autres articles par Alain Karsenty sur le thème de la forêt : Géopolitique des forêts du monde : quelles stratégies de lutte contre la déforestation ? 202301-ib0123-pse_finance_biodiversite_0.pdf