A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère du 17 octobre, l’association CARE met l’accent sur l’impact des changements climatiques sur les populations les plus pauvres.
Ces trois derniers mois, de graves inondations sans précédent ont sévi en Afrique et Asie : près de 30 pays et environ 70 millions de personnes ont été sévèrement affectés. Une fois encore, ces catastrophes ont eu un impact disproportionné sur les populations les plus vulnérables. Les personnes les plus durement affectées sont celles contraintes de vivre dans des zones inondables parce que ce sont les seules terres qu’elles peuvent se payer. Ces catastrophes ont détruit les moyens de subsistance de ces personnes vivant dans l’extrême pauvreté, l’eau a détruit les terres agricoles et le bétail. Depuis quelques années, les populations avec lesquelles nous travaillons ont pris conscience que le climat change et que le rythme de ces catastrophes s’est fortement accéléré. « Quand on leur demande quels sont les plus gros risques auxquels elles sont confrontées, elles listent les précipitations accrues, les sécheresses plus longues, et les inondations croissantes », indique Olivier Braunsteffer, directeur des programmes de CARE France. « Que le réchauffement de la planète soit la cause directe ou non des inondations et des sécheresses, il ne fait aucun doute que nous sommes confrontés à des conditions météorologiques inhabituelles, ayant de lourdes conséquences dans les pays en développement. Il est notre devoir de faire face aux changements climatiques et d’aider les pays en développement à s’y adapter », dit Olivier Braunsteffer. Les conséquences à court terme pour les populations les plus pauvres sont déjà dramatiques. Les risques sont encore plus élevés à moyen terme : le Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique (PICC) prévoit par exemple une réduction de moitié de la production alimentaire en Afrique d’ici à 2020 en raison des effets des changements climatiques. Les pays en développement ont à supporter une double charge : d’une part, la lutte contre la pauvreté, les maladies et la corruption, et de l’autre, ils sont victimes des changements climatiques provoqués par les pays industrialisés. « La France émet ainsi 7 fois plus de CO2 par habitant que l’Afrique, par conséquent, elle ne doit pas se soustraire à sa responsabilité », conclut Olivier Braunsteffer.