Du 20 au 22 juin se tiendra à Rio de Janeiro une nouvelle Conférence des Nations unies sur le développement durable. Loin de tirer le bilan de deux décennies de dégradation écologique et sociale, cette Conférence dite Rio+20 propose de transformer, au risque de l’accentuer, la crise écologique en opportunité de croissance – verte – pour les entreprises. « Leur économie verte est une nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la nature et du vivant » estime un collectif regroupant une vingtaine d’organisations françaises impliquées dans la préparation du Sommet alternatif des peuples de Rio : le Sommet des peuples pour la justice sociale et écologique et la défense des biens communs !
« Loin de résoudre les multiples crises du monde actuel, elle ne répondra pas aux causes structurelles des inégalités et de la pauvreté, du changement climatique, de la destruction de la biodiversité, de la crise de l’eau, des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement, etc. Au contraire, elle les aggravera ». A quelques jours de l’ouverture de la conférence officielle, ces organisations impliquées dans la préparation du Sommet alternatif des peuples de Rio [[En parallèle de la Conférence officielle se tiendra le « Sommet des peuples pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs » à Rio de Janeiro, du 15 au 23 juin. Le 20 juin sera une journée mondiale d’action.]] organisent le samedi 9 juin 2012 un après-midi débat pour décrypter les méprises de cette économie verte. Lors de cette après-midi organisée à l’Espace conférence des Diaconesses (18 rue du Sergent Bauchat 75012 Paris, M° Montgallet) seront présentées les propositions alternatives pour des sociétés assurant une justice sociale et écologique basée sur la réappropriation du pouvoir par les citoyens, la protection des biens communs, la création d’emplois décents, la promotion d’une agriculture paysanne et de la souveraineté alimentaire, le bien vivre et la sobriété à la place de la course effrénée à la croissance. Ateliers et tables rondes se succéderont de 13h30 à 19h00 en présence de nombreux représentants des organisations de la société civile, de mouvements sociaux, de chercheurs, etc. Un événement organisé par : Adéquations – Agir pour l’environnement – Aitec-Ipam – Artisans du monde – ATTAC France – Bizi! – Confédération paysanne – CRID – Cultures croisées – Développement local et synergies – Emmaüs international – Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR) – Fondation Copernic – Fondation femmes africaines – Fondation sciences citoyennes – France libertés – Fédération syndicale unitaire – Les Amis de la terre – Mémoire des luttes – Réseau féministe « ruptures » – Réseau « sortir du nucléaire » – Ritimo – Union syndicale Solidaires – Université Nomade – Vecam. En partenariat avec Mediapart, Basta ! PolitisPositionnementt
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13h45 // Décryptage des enjeux de Rio+20 et de l’ « économie verte » Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio 1992 et dans un contexte de crise à la fois économique, écologique et sociale, quels sont les enjeux du Sommet Rio+20 ? L’ « économie verte », nouveau paradigme au cœur de l’agenda officiel, est-elle une solution à ces crises ou un risque pour la planète et les populations ? Où se situent les rapports de force entre Etats, avec la montée des pays émergents ? Comment freiner l’influence croissante des acteurs économiques privés dans les négociations ? Quels messages et quelle place pour le Sommet des peuples organisé par la société civile ? TABLE RONDE animée par Jade Lindgaard (mediapart.fr) avec Geneviève Azam (ATTAC) / Sylvain Angerand (Les Amis de la Terre) / Patrice Perret (Solidaires) / Anabella Rosenberg (Confédération syndicale internationale, sous réserve) / Jean-Pierre Berland (ancien directeur de recherche à l’INRA) 16h // Ateliers thématiques – ATELIER 1 : Financiarisation des biens communs : la planète est-elle à vendre ? Sous couvert d’« économie verte », les gouvernements et les entreprises poussent aujourd’hui à la marchandisation et à la financiarisation croissante de la nature, des biens communs, des savoirs… Quels impacts, quels risques, quelles alternatives et quelles mobilisations face à cette marchandisation à outrance ? – ATELIER PARTICIPATIF à partir de trois études de cas- Les marchés carbone et le mécanisme de réduction des émissions liées à la déforestation (REDD)/ Sylvain Angerand (Les Amis de la Terre)
- La marchandisation de l’eau / David Blanchon (Université Paris Ouest)
- La protection des semences paysannes et les luttes contre les accaparements des terres / Claude Girod(Confédération paysanne)
- Luttes contre les gaz et huiles de schiste (collectifs anti gaz de schiste)
- Lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes / Geneviève Coiffard-Grosdoy (ATTAC)
- Luttes locales au Pays Basque / Redg (collectif Bizi!)
Rio+20 : pourquoi ils refusent l’économie verte
L’orientation du prochain sommet n’a en fait rien d’étonnant pour ceux qui ont lu les travaux de recherche sur cette tendance à l' »économisation » (pour une présentation, voir par exemple : http://yannickrumpala.wordpress.com/2011/08/20/sur-l%e2%80%99economisation-comme-force-et-comme-tendance/ ).