Les leaders de la planète sont réunis jusqu’au 18 novembre au siège de la FAO dans le cadre du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire. Hier, dans son intervention, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a qualifié la crise alimentaire actuelle de « sonnette d’alarme pour demain ». « Il ne peut y avoir de sécurité alimentaire sans sécurité climatique », a dit notamment M. Ban Ki-moon. « Si les glaciers de l’Himâlaya fondent, cela affectera les moyens d’existence et la survie de 300 millions de personnes en Chine et jusqu’à un milliard de personnes à travers l’Asie », a-t-il ajouté. « Les petits paysans africains, qui produisent la majeure partie des denrées alimentaires du Continent et qui dépendent principalement de la pluie, pourraient voir leurs récoltes baisser de moitié d’ici à 2020. Nous devons opérer des changements significatifs pour nous nourrir et, plus particulièrement, pour protéger les pauvres et les plus vulnérables. »
Pétition «1billionhungry»
Une semaine avant le Sommet, Jacques Diouf a lancé la pétition «1billionhungry». En prêtant votre voix à ce mouvement mondial en plein essor, vous contribuez à envoyer un message percutant aux dirigeants mondiaux : il est inadmissible qu’un milliard d’êtres humains souffrent de faim chronique, et transformer cette réalité doit devenir notre priorité absolue. Le temps de regarder cette vidéo, et deux enfants seront morts de faim « Dans certains pays développés, deux à quatre pour cent de la population sont capables de produire assez de denrées alimentaires pour nourrir le pays tout entier et même d’exporter, alors que dans la majorité des pays en développement, 60 à 80 pour cent de la population ne sont pas capables de subvenir aux besoins alimentaires du pays », a déclaré, ce lundi à Rome, Jacques Diouf. La planète peut nourrir tous ses habitants à condition que les décisions prises soient respectées et que les ressources requises soient effectivement mobilisées, a encore dit le Directeur général de la FAO qui a renouvelé son appel pour une augmentation de la part de l’agriculture dans l’aide publique au développement, de plus grandes allocations budgétaires à l’agriculture dans les pays en développement, et des incitations aux investissements privés. Le Directeur général de la FAO a rappelé que « l’élimination de la faim de la surface de la terre nécessite 44 milliards de dollars par an d’aide publique au développement qu’il faudra investir dans les infrastructures, les technologies et les intrants modernes. Cette somme est modeste quand on sait que les subventions aux producteurs agricoles dans les pays de l’OCDE ont totalisé 365 milliards de dollars en 2007 et que les dépenses pour les armements dans le monde ont atteint 1 340 milliards de dollars la même année ». « Dans les pays à faible revenu et à déficit alimentaire, des programmes et des plans de sécurité alimentaire existent et attendent pour devenir opérationnels une volonté politique et des financements », a encore dit M. Diouf. – Pour en savoir plus, je vous invite à lire également notre article : FAO : la crise économique dévaste la « planète faim » – Vous pourrez télécharger le rapport : L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2009