Idris et Sabrina Elba, ambassadeurs de bonne volonté auprès du FIDA, organisme des Nations Unies, demandent à la communauté internationale de se mobiliser pour éviter que la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19 ne provoque la faim et une crise alimentaire dans les communautés rurales. Pour faire face à cette menace sanitaire et au ralentissement économique qui pèsent sur les vies et les moyens d’existence des populations les plus vulnérables, le Fonds international de développement agricole (FIDA) s’est engagé à consacrer 40 millions d’USD pour aider les agriculteurs et les communautés rurales à continuer de produire et de vendre des denrées alimentaires, et a lancé un appel urgent pour obtenir des fonds supplémentaires.
L’acteur, cinéaste et militant humanitaire Idris Elba et l’actrice, mannequin et militante Sabrina Dhowre Elba ont présenté aujourd’hui, en leur qualité d’ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies, le nouveau fonds mondial de secours du Fonds international de développement agricole (FIDA) face à l’épidémie de coronavirus. Doté d’un capital de lancement de 40 millions d’USD provenant du FIDA, le Mécanisme de relance en faveur des populations rurales pauvres vise à limiter l’impact de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 sur les petits agriculteurs et producteurs ruraux, en mobilisant au moins 200 millions d’USD supplémentaires auprès des États, de fondations et du secteur privé. Le Mécanisme a pour objet d’aider ces populations à continuer leurs activités agricoles et commerciales, et d’assurer leur accès aux services financiers et aux marchés, dans un contexte de confinement et de restriction des déplacements. Sa création s’inscrit dans le droit fil du message adressé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’ensemble du système des Nations Unies, demandant de prendre de toute urgence des mesures coordonnées pour mettre un terme à la pandémie et limiter ses répercussions économiques et sociales. S’exprimant sur le lancement du Mécanisme, Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA, a déclaré:“Les pays en développement sont déjà particulièrement vulnérables à la crise sanitaire provoquée par cette pandémie. Si nous n’agissons pas tout de suite et nous n’agissons pas rapidement, s’ajoutera également à cela une crise alimentaire de grande ampleur. La crise provoquée par la COVID-19 confirme les leçons que nous avons tirées de celle liée au virus Ebola, au SRAS ou à d’autres maladies: notre monde est interconnecté et les incidences des maladies, des changements climatiques, de la pauvreté, de la faim et des inégalités ne se limitent pas à un pays ou à une région. Les effets d’entraînement, qui nous concernent tous, sont en outre particulièrement dévastateurs pour ceux qui souffrent déjà de la pauvreté et de la faim. Nous devons donc investir en faveur de ces personnes et assurer le fonctionnement des systèmes alimentaires durant la pandémie pour veiller à ce que les plus vulnérables puissent continuer à nourrir leur famille et à s’assurer un revenu.”Idris et Sabrina Elba, nommés aujourd’hui ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies auprès du FIDA, se sont rendus en décembre dernier en Sierra Leone pour observer la mise en œuvre de projets soutenus par le Fonds dans des zones rurales. Au cours de leur visite, ils ont rencontré des agriculteurs et des représentants de communautés rurales qui avaient bénéficié de l’aide du FIDA pour combattre l’épidémie de maladie à virus Ebola. Les banques d’agriculteurs soutenues par le Fonds avaient alors été les seuls prestataires de services bancaires et financiers dans les zones touchées. Leur aide avait contribué à relancer l’économie rurale pour permettre aux agriculteurs de nourrir leurs familles et les communautés locales. À propos de sa visite, Sabrina Dhowre Elba a déclaré :
“Cette crise montre que nous ne sommes pas plus en sécurité que les personnes les plus vulnérables. Nous avons tous intérêt à assurer le fonctionnement des systèmes alimentaires locaux, à protéger les communautés rurales et à endiguer la crise sanitaire, car ceux qui perdent leur emploi en ville retournent dans les zones rurales. Les projets du FIDA en Sierra Leone nous donnent l’espoir que, grâce à une aide appropriée, les populations rurales vulnérables du monde entier parviendront à surmonter cette épreuve.”Idris Elba a ajouté: “Les pays développés sont tous frappés par cette pandémie et doivent évidemment s’employer par tous les moyens à aider leur population. Chaque mort est une mort de trop. Mais il faut bien comprendre qu’une action mondiale bénéficie à chacun. Tant que l’épidémie se poursuivra au niveau local, elle menacera l’ensemble de la population mondiale. Le FIDA doit être davantage soutenu pour qu’il puisse continuer de mener son action indispensable au fonctionnement des systèmes alimentaires dans les zones rurales, et contribuer ainsi à surmonter ensemble cette crise et prévenir la faim et les souffrances.” Le FIDA a observé récemment une augmentation des prix des denrées alimentaires dans certains pays touchés par la pandémie, alors même que la productivité et les revenus des ménages diminuent. Face à cette situation, le FIDA est déjà au travail pour assurer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement alimentaire dans un certain nombre de pays en veillant à ce que les agriculteurs aient accès aux semences et autres intrants, en facilitant l’achat et le stockage des produits et en collaborant avec les gouvernements afin de permettre aux agriculteurs de continuer à utiliser les voies de transport pour vendre leurs produits. Ces mesures devraient contribuer à éviter une crise de pénurie alimentaire et la faim, qui auraient des conséquences particulièrement graves pour les populations vulnérables des pays en développement. Dans les zones rurales, la plupart des agriculteurs dépendent de petites exploitations familiales pour leurs revenus et leur subsistance. Près de 80% des personnes les plus pauvres et la plupart des personnes les plus touchées par la faim dans le monde vivent dans les zones rurales. Dans les pays en développement, les petits exploitants agricoles, qui représentent environ 500 millions de petites exploitations, produisent la moitié des calories alimentaires consommées au niveau mondial.
Le FIDA crée un nouveau fonds pour prévenir une crise alimentaire liée à la pandémie de COVID-19 en milieu rural
Pour faire face à la menace que la pandémie de COVID-19 et le ralentissement économique font peser sur les vies et les moyens d’existence des populations les plus vulnérables, le Fonds international de développement agricole (FIDA) s’est engagé aujourd’hui à consacrer 40 millions d’USD pour aider les agriculteurs et les communautés rurales à continuer de produire et de vendre des denrées alimentaires, et a lancé un appel urgent pour obtenir des fonds supplémentaires. Le Mécanisme COVID-19 de relance en faveur des populations rurales pauvres est un nouveau fonds multidonateurs du FIDA qui vise à atténuer les répercussions de la pandémie sur la production alimentaire, l’accès aux marchés et l’emploi en milieu rural. S’inscrivant dans le cadre de la réponse socioéconomique plus large apportée par le système des Nations Unies, le Mécanisme assurera aux agriculteurs des pays les plus vulnérables la possibilité de disposer en temps voulu d’un accès aux intrants, aux informations, aux marchés et aux liquidités. Pour compléter sa propre contribution, le FIDA espère lever au moins 200 millions d’USD supplémentaires auprès de ses États membres, de fondations et du secteur privé.“Nous devons agir dès maintenant pour éviter que cette crise sanitaire ne devienne une crise alimentaire, a déclaré Gilbert F. Houngbo, le Président du Fonds. Les retombées de la pandémie de COVID-19 pourraient plonger davantage encore les familles rurales dans la pauvreté, la faim et le désespoir, ce qui constituerait une véritable menace pour la prospérité et la stabilité mondiales. Il faut prendre des mesures immédiates et donner aux populations rurales les moyens de s’adapter et de se relever plus rapidement, de façon à éviter une crise humanitaire de plus grande ampleur.”Suite aux limites imposées à leur liberté de circulation pour prévenir la propagation du virus, nombre de petits producteurs agricoles ne peuvent pas accéder aux marchés pour y vendre leurs produits ou y acheter des intrants comme des semences et des engrais. La fermeture des grands axes routiers et les interdictions pesant sur les exportations risquent également de nuire aux systèmes alimentaires. Face aux bouleversements qui touchent des chaînes de production entières et à la flambée du chômage, les plus vulnérables sont les travailleurs journaliers, les petites entreprises et les travailleurs su secteur informel, qui sont bien souvent des femmes ou des jeunes. Suite au confinement décrété dans les villes, certains travailleurs retournent dans leur village, intensifiant la pression sur les ménages ruraux, qui vont également souffrir de l’interruption des transferts d’argent. Environ 80% des personnes les plus pauvres et la majorité de celles qui souffrent d’insécurité alimentaire vivent en milieu rural. Avant la pandémie déjà, plus de 820 millions de personnes ne mangeaient pas à leur faim. Dans le cadre d’une étude récente, l’Université des Nations Unies a déterminé que, dans le pire des scénarios, la pandémie pourrait faire basculer un demi-milliard de personnes supplémentaires dans la pauvreté. “Cette pandémie met à mal les progrès accomplis ces dernières années en matière de lutte contre la pauvreté. Afin d’éviter de trop ébranler les économies rurales, il est essentiel de faire en sorte que le secteur agricole, les chaînes alimentaires, les marchés et le commerce continuent de fonctionner”, a déclaré Gilbert F. Houngbo. “La plupart des populations les plus pauvres souffrent déjà des conséquences des changements climatiques et des conflits. En milieu rural, le ralentissement économique pourrait aggraver cette situation, exacerbant la faim et l’instabilité, en particulier dans les États fragiles.” Le Mécanisme de relance en faveur des populations rurales pauvres permettra:
- de fournir aux petits exploitants des intrants aux fins de la production agricole, de l’élevage et de la pêche, pour les aider à surmonter les effets immédiats de la crise économique;
- de faciliter l’accès aux marchés afin d’aider les petits agriculteurs à vendre leurs produits en dépit des fermetures liées aux restrictions à la liberté de circulation, notamment en leur apportant un appui logistique et des moyens de stockage;
- de fournir des fonds ciblés destinés aux services financiers ruraux, l’objectif étant de faire en sorte que des liquidités suffisantes soient disponibles, et de faciliter les remboursements d’emprunts à court terme afin de maintenir les services, les marchés et les emplois des ruraux pauvres;
- de diffuser, grâce à des services numériques, des informations importantes sur la production, les conditions météorologiques, les services financiers et les marchés.
À propos du FIDA
Le FIDA investit dans les populations rurales, en dotant celles-ci des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, nous avons octroyé 22,4 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons en faveur de projets qui ont bénéficié à quelque 512 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est à Rome – centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.Pourquoi les populations rurales ?
Ici commence le changement Pour libérer l’humanité de la pauvreté et de la faim, il faut commencer par le monde rural. On estime que trois milliards de personnes – soit environ 40% de la population mondiale – vivent en milieu rural dans les pays en développement. La plupart d’entre elles tirent leurs revenus et leur nourriture de l’agriculture paysanne et familiale. Les populations rurales produisent les denrées alimentaires qui nourrissent leurs pays, mais elles souffrent de la pauvreté de manière disproportionnée: 80% des femmes, des enfants et des hommes touchés par l’extrême pauvreté vivent en milieu rural et non en ville. Investir dans la population rurale offre une solution à long terme à de nombreux problèmes qui se posent à nous aujourd’hui. La faim, la pauvreté, le chômage des jeunes et les migrations forcées sont autant de sujets profondément enracinés dans les zones rurales, et qui peuvent tous connaître des avancées considérables grâce à des investissements dans l’agriculture paysanne et le développement rural inclusif. Pourquoi l’agriculture ? En Afrique subsaharienne, l’investissement dans l’agriculture peut être jusqu’à onze fois plus efficace pour réduire l’extrême pauvreté qu’un investissement dans tout autre secteur. Pourquoi? Parce que les petites exploitations agricoles prospères fournissent des emplois aux travailleurs non qualifiés. Les petites fermes familiales génèrent des revenus qui sont dépensés dans les communautés rurales et qui stimulent l’économie locale, ce qui contribue aussi à assurer la paix et la sécurité. Et ces mêmes exploitations produisent aussi notre nourriture à tous. En lien avec la jeunesse La jeune génération, qui compte aujourd’hui 1,8 milliard de personnes, n’a jamais été aussi nombreuse. La plupart de ces jeunes vivent dans les zones rurales de pays à revenu faible ou intermédiaire. Ils risquent deux à trois fois plus que les adultes d’être touchés par le chômage et sont aussi plus exposés à la pauvreté. Si bien qu’il est aussi plus probable qu’ils quittent leur foyer pour partir chercher du travail. Aussi, si l’on n’investit pas dans les zones rurales pour construire une économie rurale solide offrant des perspectives attrayantes aux jeunes, ils seront forcés d’émigrer, d’abord vers les grandes villes puis, s’il n’y trouvent pas d’emploi correct, vers les pays voisins, voire plus loin. Tracer un nouveau chemin vers l’avenir Il est essentiel de développer les zones rurales pour en finir avec la faim et la pauvreté, et réaliser les nouveaux objectifs de développement durable (ODD). Les projets appuyés par le FIDA permettent d’améliorer l’accès des ruraux pauvres aux marchés et aux services, afin d’accroître leur production et leurs revenus. Plus encore, ces projets contribuent à la transformation socioéconomique des communautés rurales et favorisent l’égalité des sexes et l’intégration sociale. Investir dans les populations rurales, c’est investir dans un avenir plus prometteur pour tous.