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L’énergie éolienne : les raisons d’un engagement

Les arguments des ONG et des professionels pour vous faire votre avis

A l’avant-veille de la manifestation organisée au Mont-Saint-Michel par des opposants à l’énergie éolienne, et à moins de trois mois du Sommet de Copenhague, Agir pour l’environnement, AMORCE, CLEO, le CLER, GREENPEACE, Hélio International, les Amis de la Terre, Planète Eolienne, le Réseau Action Climat, WWF, le Syndicat des énergies renouvelables et sa branche éolienne, France Energie éolienne, ont tenu ce matin une conférence de presse.

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France Nature Environnement

FNE
FNE
Projet de loi Grenelle 2 : un vent mauvais souffle sur les éoliennes… Plusieurs dispositions du projet de loi « Grenelle 2 » actuellement débattu au Sénat et plusieurs propositions d’amendements visent à freiner le développement de l’éolien. Réaction de FNE. Penser global, agir local ? Sébastien Genest, président de FNE déclare : « Pendant que les grandes déclarations sur l’avenir de la planète s’enchaînent à New York, les lobbies s’attaquent à l’avenir d’une énergie renouvelable ici, tout prés de chez nous, au Sénat. Pourtant, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et atteindre l’objectif de 23% d’énergies renouvelables d’ici 2020, chacun le sait : le développement de l’éolien est indispensable ». Raymond Léost, responsable juridique de FNE ajoute : « Le débat passionnel sur les éoliennes devrait laisser place à une réflexion sérieuse et démocratique sur le développement de l’éolien dans le respect des paysages et de la biodiversité. Plutôt que de se faire le relais d’arguments irrationnels contre les éoliennes, certains sénateurs feraient mieux d’élever le débat. L’éolien n’est ni une solution miracle, ni un épouvantail ! ». Une pluie d’amendements tombe sur l’énergie du vent ! Le projet de loi Grenelle 2 mais et plusieurs propositions d’amendements déposés par les sénateurs Jean Bizet et Roland du Luart, comportent des mesures défavorables à l’éolien. Classement des éoliennes dans la police des installations classées, durcissement des règles relatives à la visibilité et aux zones de développement réservé, mise en concurrence des énergies renouvelables entre elles…un vent mauvais souffle sur les éoliennes ! Arnaud Gossement, porte parole de FNE : « à force de multiplier les contraintes juridiques qui pèsent sur la filière, il sera bientôt plus facile de construire une centrale nucléaire qu’une éolienne ! Se pose-t-on autant de questions sur le respect des paysages ou le démantèlement des installations lorsque l’on parle de centrales nucléaires ? Existe-t-il des « zones de développement réservé » pour les décharges de déchets radioactifs et les lignes THT ? La réponse est non ». France Nature Environnement

Greenpeace

Greenpeace
Greenpeace
Greenpeace dénonce la manifestation anti-éolien organisée ce week-end au Mont Saint-Michel et rappelle le rôle essentiel que jouera l’éolien dans les années à venir Ce week-end, des associations anti-éolien organisent un rassemblement au Mont Saint-Michel. Se focalisant sur l’esthétisme des éoliennes, ces individus ne semblent pas prendre la mesure des défis auxquels nous devons faire face. Une mise eu point s’avère plus que nécessaire. La France a besoin de l’éolien pour atteindre ses objectifs nationaux et européens de développement des renouvelables et de baisse des émissions de GES. L’éolien est indispensable pour atteindre les objectifs français en 2020 retenus par le Grenelle de l’environnement et contenus dans le paquet climat-énergie européen : au moins 23 % d’énergie renouvelable dans la consommation d’énergie. Comptant pour près d’un quart dans l’accroissement de la part des énergies renouvelables, il constituera à cette échéance le principal contributeur à l’objectif de production d’électricité renouvelable que la France s’est fixé. Avec 8 000 éoliennes en fonctionnement, l’éolien permettra également d’éviter l’émission annuelle de 16,5 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de huit millions de voitures. Une implantation suffisamment encadrée En France, l’implantation d’éolienne est bien encadrée. Les parcs éoliens sont nécessairement installés dans des Zones de Développement de l’Eolien (ZDE – instituées par la loi de programme du 13 juillet 2005) qui sont proposées par les communes et définies par le Préfet. Les parcs éoliens sont également soumis à une étude d’impact, à un permis de construire délivré par le Préfet et à une enquête publique (loi du 3 janvier 2003). Faisant l’objet d’études acoustiques (sous contrôle de la DDASS), d’études paysagères et d’études sur la faune et la flore, soumis à de nombreuses réunions publiques et à un avis de la commission des sites, ils ont, en outre, l’obligation de constituer des garanties financières pour leur démantèlement et la remise en état du site (loi du 2 juillet 2003). Le rejet absurde et ridicule d’une minorité Pourtant, les attaques contre l’éolien pleuvent: propositions de lois et propositions d’amendement dans le cadre des lois Grenelle 1 et Grenelle 2, tentatives d’inclusion des éoliennes dans le régime des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), au même titre qu’une centrale à charbon. Cherchez l’erreur… Et, alors que tous les pays du monde prennent peu à peu la mesure des défis auxquels nous devons faire face (menace climatique et gouffre énergétique), quelques individus tentent, en France de faire peser tous les maux sur l’éolien et cherchent à focaliser le débat sur l’esthétisme d’une éolienne et sur sa prétendue cherté. Pourtant, l’éolien est une des ressources les plus importantes pour produire notre électricité du futur: inépuisable, correctement répartie et économique. Et contrairement à ce qui est imposé à l’industrie nucléaire, un porteur de projet de parc d’éoliennes doit, comme mentionné précédemment, fournir les garanties financières pour le démantèlement de son installation et la remise en état du site. Un retard de la France totalement inacceptable Pendant que le débat se focalise sur ces questions d’esthétisme, l’énergie éolienne se développe partout ailleurs, et la France prend du retard. Les Etats-Unis viennent de mettre le nucléaire en veille et développent un programme éolien conséquent. La Chine vient de retenir l’option éolienne pour pouvoir assurer sa consommation électrique jusqu’en 2030. La Grande Bretagne a pris la décision de fournir toute l’électricité domestique en 2020, à partir de l’éolien offshore. L’Allemagne est à 25 000 MW installés. L’Espagne approche les 20 000 MW. L’Etat de Navarre, par exemple, assure aujourd’hui 60% de ses besoins en électricité grâce à l’éolien. La France, dont le potentiel éolien est le 2ème d’Europe (60 GW), se traîne lamentablement à 4 000 MW installés, malgré ses engagements et les beaux discours du gouvernement. Pourtant, notre potentiel éolien théoriquement exploitable est de 200 TWh par an et s’’il était disponible en 2040, il représenterait 31 % de la consommation française prévisible d’électricité. Un faux débat qui en masque d’autres plus essentiels Le plus étrange dans cette histoire est que les autorités et les politiques en charge du dossier, ainsi que les individus qui s’insurgent contre les éoliennes, ne se posent pas les même questions lorsqu’il s’agit de l’industrie nucléaire. Ceux qui remettent en question le développement de l’éolien parce qu’il porterait atteinte au paysage, ne se soucient guère des lignes à THT qui balafrent nos campagnes et portent atteinte à la santé humaine et animale. Pire, ce sont parfois les même qui fustigent les éoliennes d’un côté et prennent positon en faveur de l’EPR et de son autoroute de l’électricité. Certes, la meilleure énergie est celle non consommée. C’est pourquoi, la France doit investir massivement dans des programmes ambitieux d’efficacité énergétique et de maîtrise de l’énergie. Reste que développer l’éolien est beaucoup moins dangereux et couteux et beaucoup plus respectueux de l’environnement qu’une relance du nucléaire. Une éolienne se démantèle aisément, un site nucléaire reste radioactif pendant des milliers d’années et produit des tonnes de déchets dont nous ne savons que faire.
Greenpeace pas dEPR
Greenpeace pas dEPR
Le développement des renouvelables freiné par une industrie nucléaire qui tente de sauver son modèle moribond Aujourd’hui environ 80% des budgets de recherche et de développement en matière énergétique sont absorbés par le nucléaire. En ce qui concerne les investissements, le problème est le même. Dans un contexte de crise économique et alors que nous devrions investir massivement dans le développement des énergies renouvelables, l’industrie et nos gouvernants ont fait le choix d’un programme EPR, totalement inutile, couteux et dangereux, plutôt que de se tourner vers des énergies inépuisables et respectueuses de l’environnement. Pourtant, l’étude l’étude réalisée par les 7 Vents du Cotentin a montré qu’à investissement égal, un programme éolien créerait près de 5 fois plus d’emplois pérennes que la construction d’un EPR. Enfin, à investissement équivalent, lorsque l’on compare la production électrique d’un EPR et d’un programme éolien, les économies d’échelle sont flagrantes. La puissance réelle d’un EPR est de 1300 MW (puissance nominale de 1600 MW, disponible 80 % du temps au mieux). La puissance nominale d’une éolienne est quant à elle de 0,5 MW (puissance nominale de 2MW avec un taux de disponibilité de 25%). Pour assurer une production équivalente d’électricité, il faudrait donc construire 2600 éoliennes, pour un coût total de 4 milliards d’euros, alors que le coût de l’EPR est aujourd’hui estimé à 5,5 milliards d’euros minimum. Dans ces conditions, on voit donc bien que le développement de l’éolien est beaucoup plus avantageux aussi bien en terme de coût qu’en terme de création d’emplois stables. Sans compter bien sur, les risques, les pollutions et les déchets évités, mais cela va de soi. Greenpeace France

Ligue pour la Protection des Oiseaux

Eoliennes : vers l’exemplarité environnementale.
LPO
LPO
La LPO soutient le développement des énergies renouvelables dont l’éolien. Elle rappelle que le principal gisement de progrès se situe à la fois dans les économies et l’utilisation rationnelle de l’énergie. Les oiseaux et les milieux dans lesquels ils vivent sont principalement menacés par la destruction de leurs habitats par des infrastructures (routes…), par l’urbanisation et par l’agriculture intensive. Les éoliennes ne constituent pas aujourd’hui une menace de cet ordre. En France, la LPO est particulièrement attentive et suit le développement de la filière depuis ses débuts. La communauté ornithologique mondiale connaît de mieux en mieux les impacts des éoliennes sur les oiseaux et les chauves-souris. C’est la raison pour laquelle les projets éoliens doivent faire l’objet d’une expertise naturaliste rigoureuse. La LPO a réalisé et/ou participé à la diffusion de conseils et méthodes afin de garantir la bonne intégration environnementale des projets. Ce travail est réalisé dans le cadre du programme national «éolienbiodiversité» mené avec l’ADEME, le MEEDDM, les professionnels de l’éolien et les associations naturalistes locales. Ainsi, les expertises naturalistes réalisées sur les parcs éoliens sont aujourd’hui, globalement, d’une qualité largement supérieure à ce qui se fait pour d’autres infrastructures. Certes, les éoliennes tuent des oiseaux et des chauves-souris, elles peuvent également entrainer une diminution de la fréquentation pour certaines espèces et par là-même menacer la biodiversité locale. Toutefois, la LPO rappelle que, pour ce qui concerne la mortalité directe d’oiseaux, les lignes électriques, les routes, la chasse et même les chats domestiques engendrent des impacts autrement plus importants que les parcs éoliens Français actuels. Les facteurs aggravant les impacts des parcs éoliens sur les oiseaux et les chauves-souris sont connus : la densité d’éoliennes et la sensibilité écologique du territoire constituent les deux éléments clés. Ainsi, les parcs éoliens de Navarre (Espagne) ou de Californie sont-ils connus pour leurs effets destructeurs ; ce type de configuration n’existe pas actuellement dans notre pays. Il nous appartient d’ailleurs collectivement de ne pas répéter ces erreurs. La LPO a, à plusieurs reprises, attaqué en justice des projets éoliens qu’elle jugeait dangereux. C’est pourquoi la LPO est plutôt favorable à de petits parcs éoliens situés proche des zones de consommation. Par ailleurs, la LPO milite depuis 2002 pour que le développement de l’éolien se fasse sur la base de schémas locaux, départementaux et régionaux concertés. Enfin, la LPO souhaite que les territoires qui font le choix d’accueillir des éoliennes mettent en place de façon systématique une politique efficace de développement durable. Les plans climat énergie territoriaux (PCET) et autres agendas 21 sont à ce titre des outils pertinents. Les soi-disant promoteurs d’un « environnement durable » qui contestent systématiquement tout projet éolien et se découvrent pour l’occasion protecteurs des oiseaux serviraient plus la cause de la biodiversité en luttant contre les causes réelles de son érosion. Rappelons que chaque année, 60 000 hectares sont artificialisés du fait de l’expansion des zones urbaines et des infrastructures. Allain Bougrain Dubourg – Président de la LPO Ligue pour la Protection des Oiseaux

Réseau Action Climat – France & Comité de Liaison des Energies Renouvelables

RAC-F - CLER
RAC-F – CLER
Climat/énergie : le développement des énergies renouvelables (EnR) est impératif pour stabiliser notre climat ! Au niveau international, le développement des EnR est recommandé par le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC)[[Créé en 1998, le GIEC a pour mission d’évaluer l’information scientifique sur les changements climatiques, leurs impacts et les mesures de prévention et d’adaptation envisageables. Composé de plusieurs milliers d’experts (scientifiques, économistes, sociologues, etc.) de près de 200 pays, ses rapports font l’objet d’un large consensus auprès de la communauté internationale. Le GIEC a obtenu le prix Nobel de la paix en 2007.]] Le groupe de travail 3 du GIEC (sur la mitigation) a clairement montré dans son résumé pour les décideurs (2007) que, quel que soit les modèles envisagés, les gisements de CO2 évités les plus importants d’ici 2030 se situaient au niveau du couple sobriété et efficacité énergétique / développement des EnR[[Voir le 4e rapport du GIEC, 2007 sur www.ipcc.ch]]. Un autre calcul, effectué à l’horizon 2050 et visant à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre conformément aux recommandations du GIEC, a été réalisé par l’Oeko-Institut[[Voir Felix Matthes/Oeko-Institut, décembre 2005.]] en Allemagne. L’ouvrage montre que pour stabiliser le climat (il faut réduire de 25 à 40 Gt de CO2 /an[[Chiffre ne tenant pas compte de la déforestation]]), les principaux gisements d’économie de CO2 se trouvent dans les mesures d’efficacité énergétique (16 Gt de CO2/an) et le développement des EnR (15 Gt de CO2/an). Tout récemment, Ottmar Edenhofer, de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam, a présenté un rapport de l’ONU sur les énergies renouvelables en 2010 démontrant que l’énergie éolienne et l’énergie solaire ont un rôle essentiel à jouer pour lutter contre le dérèglement climatique[[Reuters, Oslo, 09 septembre 2009]]. Selon ce rapport, la part mondiale des EnR (14% de la consommation finale d’énergie) doit augmenter de façon spectaculaire si la communauté internationale souhaite conserver une chance de limiter le réchauffement de la planète à une température maximale de 2°C. Le niveau européen, le paquet énergie-climat et les « 3 fois 20 » pour 2020 Adopté sous présidence française en décembre 2008, le paquet énergie-climat européen a retenu les objectifs des « 3 x 20 » pour 2020 : 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 (ou 30% si accord international satisfaisant à Copenhague), 20% d’énergie renouvelables et 20% d’économies d’énergie. L’objectif de 20 % de part d’EnR dans la consommation finale d’énergie a été fixé dans le cadre global du bouquet énergétique européen (secteurs de l’électricité, du chauffage, du refroidissement et des transports). Il se décline ensuite de manière différenciée dans chaque pays en fonction des efforts déjà consentis par les Etats et du PIB/habitant. La France s’est vue fixer un objectif de 23% alors que la part actuelle des énergies renouvelables est de 10,3 %. Selon les études de faisabilité de la Commission européenne, l’énergie éolienne doit pour cela représenter plus de la moitié de la production électrique renouvelable additionnelle. Loi Grenelle 1 : l’inscription de 23% d’EnR en France d’ici 2020 Le CLER et le RAC saluent l’inscription de l’objectif de 23% d’EnR d’ici 2020 dans la loi Grenelle 1 (article 2) qui est un objectif nécessaire et … très ambitieux. Cela signifie qu’il faudra d’une part maîtriser notre consommation d’électricité, et d’autre part développer massivement la production à partir de sources renouvelables. La feuille de route énergétique issue du Grenelle de l’environnement annoncée par Jean-Louis Borloo prévoit de faire passer la production à partir de sources renouvelables de 20 Mtep à 37 Mtep d’ici 2020. Et la filière éolienne doit y jouer pleinement son rôle puisqu’elle doit représenter près d’un tiers des nouvelles production (5 Mtep) fixées par cet objectif ! La loi Grenelle 2 met en péril la filière éolienne Mais ce qui s’annonce pourtant déjà difficile en terme d’objectif risque de se révéler totalement impossible si le projet de loi Grenelle 2 impose à l’éolien terrestre une classification Installation Classée au titre de la Protection de l’Environnement (ICPE), parfaitement inutile et très pénalisante. La filière éolienne doit être encadrée par les collectivités locales, s’appuyer sur une concertation forte et s’assurer que ses impacts locaux sont minimums. C’est ce que permet le cadre actuel (Zones de développement éolien validées par les préfets sur proposition des maires, Etudes d’impact, Enquêtes publiques…). Conclusion Afin d’atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique, la France doit mener deux actions d’envergure : la première, se doter d’une rigoureuse politique de maîtrise de l’énergie et la deuxième : modifier son mix énergétique afin d’augmenter considérablement la part des énergies renouvelables. L’énergie éolienne fait incontestablement partie de cette seconde phase. Avec ses caractéristiques environnementales exemplaires, le coût indirect de l’éolien sur l’environnement est nul : il ne produit aucun déchet et n’émet aucun gaz polluant. Olivier Louchard – Directeur du RAC-F – Tél : 06.26.40.07.74 Raphaël Claustre – Directeur du CLER – Tél : 06.03.85.87.96

Syndicat des Energies Renouvelables – France Energie Eolienne

SER FEE
SER FEE
Réponse aux contre-vérités sur les projets éoliens dans les départements de la Manche et de L’Ille-et-Vilaine Les professionnels de la filière éolienne ont souhaité répondre point par point aux allégations avancées par les opposants à l’éolien. Des éléments objectifs et techniques permettront au lecteur de se faire un avis sur la réalité de ces projets situés dans les départements de la Manche et de l’Ille-et-Vilaine. 1. « Pas moins de 12 implantations d’éoliennes dont une en mer ! » Les opposants à l’énergie éolienne diffusent sur leur site internet une carte des projets éoliens et indiquent que 12 projets sont en cours, dont un en mer. D’après nos informations (contacts pris auprès de nos adhérents et auprès des services de l’Etat), les projets en cours et connus sont au nombre de 8. Parmi ces projets, un seul sera perceptible depuis la terrasse du Mont-Saint-Michel. Il s’agit du projet de Baguer-Pican situé à 17 km du Mont-Saint-Michel. A cette distance, l’observateur percevra, au loin, sur la ligne d’horizon, des points de 0,6 cm de haut, en contre-jour. Les 7 autres projets éoliens seront eux totalement invisibles depuis le Mont-Saint-Michel. [Cf. Annexe 1 : carte de localisation des projets éoliens situés dans les départements de la Manche et de l’Ille-et-Vilaine dans un rayon de 30 km du Mont-Saint-Michel] Les développeurs éoliens à l’origine de ces 8 projets ont tous pris en compte, dans le cadre de leurs études paysagères, les exigences imposées par l’existence de la zone d’influence visuelle du Mont- Saint-Michel. Cette zone a été définie par la Préfecture de la Manche dans le cadre de son schéma département éolien afin de préserver ce site. La préfecture a défini « un certain nombre de secteurs à caractère emblématique à l’intérieur desquels l’implantation de parcs éoliens, tout comme la création de ZDE, apparaît a priori peu opportune. Ces secteurs emblématiques se concentrent essentiellement en baie du Mont-Saint-Michel, avec le Mont-Saint-Michel (monument le plus emblématique du département largement reconnu au niveau international) comme élément majeur du paysage : de nombreux points de vues et panoramas créant des cônes de visibilité en direction du Mont-Saint-Michel, appelés « Montjoies », s’articulent à de nombreuses parties du territoire en covisibilité plus ou moins lointaines avec le monument. » [Cf. Annexe 2 : aire d’influence paysagère du Mont-Saint-Michel incluant les Montjoies]. Ainsi, sur les 8 projets existants : – deux d’entre eux sont inscrits dans la zone d’influence visuelle du Mont-Saint-Michel définie par la Préfecture de la Manche (Cf. Annexe 3 : localisation des projets éoliens par rapport à la zone d’influence visuelle du Mont-Saint-Michel) :
  • Le premier, composé de trois éoliennes situées sur la commune d’Argouges, le long de l’autoroute A84, ne sera pas visible depuis le Mont-Saint-Michel. L’éolienne la plus proche est située à 19,7 km du Mont en dehors du « secteur peu opportun ou présentant des contraintes absolues pour les parcs éoliens » tel que défini par la Préfecture de la Manche dans son schéma départemental éolien. Le permis de construire a été accordé par le Préfet de la Manche le 27 novembre 2007 suite à un avis favorable des différents services de l’Etat (en particulier de la DIREN). Le Tribunal Administratif de Caen a ensuite rendu le 11 juin 2009 un jugement favorable au porteur de projet dans le cadre du recours contentieux déposé par des personnes privées à l’encontre de ce projet. Ainsi, trois études différentes ont été menées pour valider la faisabilité de ce projet : celle des paysagistes, celles du Préfet et des services de l’Etat ainsi que celle du Tribunal administratif de Caen.
  • Le second, composé de 6 éoliennes situées sur les communes de BAGUER-PICAN et LA BOUSSAC à 17 km du Mont-Saint-Michel, à la frontière de la zone d’influence visuelle du Mont-Saint-Michel et dans le périmètre d’une zone de développement de l’éolien créée par le Syndicat mixte du Pays de Saint-Malo. L’examen de ce dossier par l’Administration vient de débuter et le projet pourra donc évoluer en fonction des avis des services de l’Etat et des conclusions de l’enquête publique qui n’a pas encore eu lieu.
– les 6 autres projets sont situés au-delà de la zone d’influence visuelle du Mont-Saint- Michel :
  • Un parc éolien est en fonctionnement (6 éoliennes) sur la commune de TREMEHEUC (Ille-et-Vilaine) ; il est situé à 23 km du Mont-Saint-Michel et n’est pas visible depuis le Mont-Saint-Michel (ni depuis la baie, ni depuis la terrasse).
  • Un projet est actuellement examiné par les services de l’Etat ; il est situé sur la commune de SAINT-OUEN-LA-ROUERIE (5 éoliennes) dans le département de l’Ille-et-Vilaine, à 22 km du Mont-Saint-Michel, dans le périmètre d’une zone de développement de l’éolien créée par la Communauté de Communes du Canton d’Antrain. Il n’est pas visible depuis le Mont.
  • Deux projets sont au stade de l’étude de pré-faisabilité ; ils sont situés sur les communes de RIMOU et TREMBLAY dans le département de l’Ille-et-Vilaine à 25 km du Mont-Saint-Michel. Ils ne sont pas visibles du Mont-Saint-Michel.
  • Enfin, deux projets ont été refusés sur les communes de BAZOUGES-LA-PEROUSE (6 éoliennes) et MARCILLÉ-RAOUL (7 éoliennes) dans le département de l’Ille-et-Vilaine, situés respectivement à 21 km et 27 km du Mont-Saint-Michel ; ils font actuellement l’objet d’un recours contentieux. Ils ne sont pas visibles du Mont-Saint-Michel.
  • D’autres projets sont en cours dans le département de la Manche mais ils se situent à des distances bien supérieures à 30 km et ne sont donc pas visibles depuis le Mont-Saint-Michel (Cf. Annexe 1).
Ces projets ont tous fait l’objet d’une large concertation : ils ont été soumis à plusieurs reprises aux riverains et aux élus, dans le cadre des réunions publiques qui sont organisées par les porteurs de projets éoliens avant le dépôt de la demande de permis de construire et/ou à l’occasion de l’enquête publique qui se déroule au cours de l’instruction du dossier de demande de permis de construire. 2. « Des éoliennes au pied du Mont-Saint-Michel ! » Le site internet « SOS Mont-Saint-Michel » présente des images et des photomontages qui laissent croire que les éoliennes en projet vont être installées immédiatement dans la baie du Mont-Saint-Michel, voire même au pied du Mont-Saint-Michel. Dans notre pays, tout projet éolien doit faire l’objet d’une instruction approfondie par les services de l’Etat, la Commission des sites et les Architectes des Bâtiments de France. Il est évident, en raison du droit français – et du bon sens – qu’aucun projet ne sera jamais réalisé dans la baie du Mont-Saint-Michel. Du reste, la réalité des projets en cours d’instruction et à l’étude est bien différente de celle décrite sur ce site internet. Ces projets sont en effet tous situés à plus de 17 km du Mont-Saint-Michel. 3. « Des éoliennes plus hautes que l’archange Saint-Michel ! » Le même site internet affirme que « les éoliennes, d’une hauteur de 100 mètres, implantées sur les crêtes à 125 mètres, culmineront à 225 mètres par rapport au niveau de la mer. Elles seront plus hautes que l’archange Saint-Michel de la flèche de l’abbaye, situé à 170 mètres au dessus de la mer. En conséquence, elles seront parfaitement visibles du Mont-Saint-Michel. On les verra encadrer le Mont-Saint-Michel en s’en approchant depuis terre ou mer. » En théorie, il est possible de calculer l’impact visuel d’une éolienne à partir d’un point donné en appliquant le théorème de Thalès (voir formule et shéma dans le document en annexe). L’application de cette formule permet d’affirmer qu’une éolienne de 99,5 mètres de haut (hauteur des éoliennes du projet d’Argouges) située à 19,7 km correspond à un objet, tenu au bout du bras d’un observateur, de 0,5 centimètre de haut. Il est également possible d’affiner ce calcul en prenant en compte la topographie du terrain. Pour cela on réalise des coupes qui permettent de savoir si tout ou partie de l’éolienne sera visible depuis un point donné. En pratique, et dans le but de vérifier les analyses théoriques, les développeurs de projets éoliens peuvent être amenés à mettre en oeuvre des méthodes d’évaluation plus fines pour évaluer, in situ, l’impact des éoliennes depuis un point de vue donné : des ballons à l’hélium de grand diamètre (entre 4 et 8 mètres) sont hissés dans le ciel à l’emplacement des futures éoliennes et à différentes hauteurs afin de représenter la nacelle ou bien le bout de la pale en position haute (point culminant de l’éolienne). Le public peut alors apprécier le rendu visuel final du parc depuis plusieurs points de vue grâce à ce repère visuel temporaire. Cette méthode a été mise en oeuvre dans le cas du projet de Baguer-Pican. En conclusion, compte tenu de la distance entre le site du Mont-Saint-Michel et le parc éolien d’Argouges (19,7 kilomètres pour l’éolienne la plus proche), du dénivelé entre les deux sites (l’un au niveau de la mer, l’autre légèrement surélevé), le parc éolien ne sera pas visible depuis le Mont-Saint-Michel (ni de la baie, ni depuis la terrasse). Les éoliennes du projet éolien de Baguer-Pican seront visibles uniquement depuis la terrasse du Mont-Saint-Michel. A cette distance (17 km), l’observateur percevra, au loin, sur la ligne d’horizon, des points de 0,6 cm de haut, en contre-jour. 4. « Des projets éoliens passés en force ! » Lorsqu’un parc éolien est en projet, une étude paysagère est systématiquement et soigneusement menée dans le cadre de l’étude d’impact. Pour réaliser cette étude, les développeurs éoliens associent à leur projet paysagistes, bureaux d’études spécialisés, élus locaux et riverains le plus en amont possible. La méthodologie utilisée par les professionnels du paysage est conçue à partir du Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens réalisé par le Ministère en charge de l’énergie et de l’environnement (MEEDDAT) et l’ADEME. Deux outils principaux sont utilisés par les spécialistes et paysagistes afin d’étudier les évolutions du cadre de vie suite à l’accueil de nouvelles éoliennes : – des photomontages (Cf. Annexe 4 : exemples de photomontages – comparaison entre les photomontages et l’existant) permettant de visualiser le paysage définitif avant même la construction du parc. Des logiciels permettent de représenter le futur parc éolien depuis différents points de vue ; – des cartes de co-visibilité, permettant la représentation sur une carte IGN des lieux à partir desquels les éoliennes pourront être visibles. Ces différents documents sont présentés aux riverains, élus locaux, aux services de l’Etat puis à l’ensemble de la population locale lors de la phase de développement et de concertation. Ils permettent des échanges et une prise en compte optimale des différentes remarques. La Commission départementale de la nature, des paysages et des sites ainsi que les Architectes des Bâtiments de France sont consultés pour donner un avis sur le volet paysager de l’étude d’impact. Les éventuelles co-visibilités avec les bâtiments et sites historiques inscrits ou classés sont systématiquement étudiées, dans un périmètre dépassant souvent 20 km. L’ensemble des exigences fixées dans le Code de l’Urbanisme en termes de protection des monuments historiques et des sites protégés est étudié de manière très approfondie, et scrupuleusement respecté. Télécharger le document intégral et ses annexes au format .pdf

 

Documents joints

Françoise JOUET – Syndicat des énergies renouvelables : 06 07 38 52 79

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2 Commentaires

  1. L’énergie éolienne : les raisons d’un engagement
    des éoliennes en baie du Mt St Michel! c’est vraiment n’importe quoi; l’éolien est une belle technologie mais nous avons la mauvaise habitude d’en mettre partout et surtout sut des sites exceptionnels…
    à ce régime là, l’éolien sera tué dans l’oeuf et c’est mieux ainsi, la faute à ses propres promoteurs. Alors qu’il doit être possible de les regrouper dans des fermes concentrées qui provoquerait un minimum de gêne pour la population et les riverains nous voyons se développer LE MITAGE DU; PAYSAGE.
    Le Sénat a raison de nous protéger des margoulins

  2. L’énergie éolienne : les raisons d’un engagement
    Contrairement à ce que vous avancez, il n’existe pas encore de Zone de développement de l’éolien sur la communauté de commune d’antain. Elle est juste en projet. Ce qui pose problème pour les habitants car les lieux d’implantation restent floues..