A partir du 15 janvier 2011, la nouvelle publicité d’Areva sera sur tous les écrans, avec 1 500 spots sur 30 chaînes TV, rien qu’en France pour un coût estimé à près de 20 millions d’euros. Ce film d’animation, produit par l’agence Euro RSCG, qui retrace « l’épopée de l’énergie » de l’Antiquité à nos jours, fait grincer des dents chez les écologistes, au point que certains veulent la faire interdire. Plusieurs critiques reprochent à la publicité de laisser penser, implicitement, que le nucléaire est une énergie renouvelable, au même titre que l’éolien ou le solaire.
Le réseau « Sortir du nucléaire » a pour sa part décidé de porter plainte devant le « jury de déontologie publicitaire » et a diffusé une vidéo parodique anti-nucléaire : Le réseau Sortir du Nucléaire estime qu’« avec ce coûteux trompe-l’œil, Areva compte avant tout redorer un blason bien terni par de multiples scandales et déconfitures, et à s’inscrire dans une Histoire faute de vision d’avenir. Déboires de l’EPR, problèmes au Niger, conflits avec les autres acteurs du nucléaire, guerres de succession… l’« expert en énergie » autoproclamé est en déroute, comme l’ensemble de la filière. Le parc nucléaire français vieillissant est confronté aux coûts faramineux de sa prolongation et du démantèlement ; de l’aveu même des travailleurs du nucléaire, la sûreté n’est plus assurée, et il n’existe toujours aucune solution pour la gestion des déchets… » Au sein du groupe nucléaire, on se défend d’avoir voulu mettre ces énergies sur le même plan. « Je le conteste », a répondu à l’AFP le directeur de la communication et porte-parole du groupe, Jacques-Emmanuel Saulnier. « Personne n’a jamais dit que le nucléaire est une énergie renouvelable. Qui pourrait le prétendre? », a-t-il insisté. Il « fait partie du mix énergétique, avec ses avantages et ses inconvénients, comme toutes les énergies ». Le Jury de déontologie publicitaire devrait donner sa réponse d’ici deux mois.