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Mâles en péril, un documentaire inquiétant mardi 25 novembre diffusé sur Arte

Fertilité masculine et polluants chimiques : notre capacité à nous reproduire serait-elle menacée ?

Produits de beauté, jouets, emballages... : ces produits que nous manipulons au quotidien nuisent-ils à la fertilité masculine ?

Diminution spectaculaire de la qualité et du nombre de spermatozoïdes (- 50 % en cinquante ans), explosion des cancers du testicule (multipliés par quatre en soixante ans), augmentation des malformations génitales du petit garçon à la naissance (non-descente des testicules, pénis de petite taille)… : notre capacité à nous reproduire serait-elle menacée ? Et pourquoi ? À partir de résultats scientifiques éloquents et d’entretiens avec des chercheurs, le film « Les Mâles en péril » enquête sur cette tendance potentiellement aussi inquiétante que le réchauffement planétaire. Un doc à ne pas rater mardi 25 novembre à 21h00 sur Arte.

Mâles en péril : une enquête exceptionnelle (Prix Europa 2008) sur les composants chimiques qui menacent notre santé

« Les problèmes de l’appareil reproducteur masculin sont aujourd’hui potentiellement aussi graves que le réchauffement climatique. » Niels SKAKKEBAEK directeur de recherches, Hôpital universitaire de Copenhague, Danemark. Aujourd’hui, du Danemark aux États-Unis en passant par la France, les scientifiques s’accordent pour attribuer à cette tendance mondiale une origine commune : des substances chimiques qui envahissent notre environnement et perturbent notre système endocrinien. Des études rigoureuses attestent que ces perturbateurs endocriniens ont des effets très néfastes sur le système reproductif masculin. On savait que les perturbateurs endocriniens, présents dans les pesticides, étaient responsables de la « féminisation » de nombreuses espèces sauvages (alligators, batraciens, poissons, oiseaux…). Il est aujourd’hui démontré que les êtres humains n’échappent pas au phénomène. Au premier rang des molécules incriminées, le bisphénol A et les phtalates, omniprésents dans notre quotidien : assouplissants du plastique, fixateurs de parfums, cosmétiques, meubles, emballages alimentaires, PVC, jouets, tee-shirts…
Mâles en péril sur Arte
Mâles en péril sur Arte
À quand l’interdiction des substances suspectes au nom du principe de précaution et l’analyse des interactions qu’elles produisent ? Aux alertes scientifiques, les puissants lobbies industriels opposent une prétendue maîtrise des risques encourus. En 2006, un tournant a pourtant eu lieu avec l’adoption par l’Union européenne de la directive Reach, qui oblige les industriels à prouver l’innocuité de leurs produits. Reste à l’appliquer. C’est aussi cette longue bataille pour remettre de l’ordre dans la « grande foire des aberrations sexuelles qu’est devenue la nature » que chronique ce film, remarquablement documenté. Mâles en péril, documentaire inédit de Sylvie Gilman et de Thierry de Lestrade (82 minutes). Des extraits vidéos de ce documentaire sont à visionner sur le site d’Arte : – Extrait n° 1 – Une baisse alarmante des spermatozoïdes : Deux études, menées l’une en france et l’autre au Danemark, concluent à une baisse alarmante de la qualité spermatique. – Extrait n° 2 – Une nature qui se féminise : Au contact d’un herbicide, l’Atrazine, les jeunes grenouilles mâles se féminisent ! Le documentaire diffusé à 21H00 sur Arte sera suivi d’un débat avec la participation de Nathalie Kosciusko-Morizet – Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, du Professeur Andreas Kortenkamp – Responsable du service de toxicologie de l’université de Londres et de François Veillerette, Président de « Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures ».

Bisphénol, phtalates : ces produits que l’on soupçonne

Le bisphénol A est un œstrogène synthétique, utilisé notamment dans la fabrication d’un plastique dur transparent, le polycarbonate, que l’on trouve dans de nombreux produits de consommation comme les bouteilles d’eau et les biberons. On retrouve également du bisphénol A dans les résines époxy, utilisées comme couche protectrice dans les boîtes de conserve métalliques pour aliments et boissons. Sa toxicité potentielle est, depuis des mois, au centre d’une vive controverse scientifique et sanitaire en Amérique du Nord et en Europe. Six mois après avoir classé le bisphénol A comme substance dangereuse, le Canada est devenu, le 18 octobre 2008, le premier pays à en limiter l’utilisation. Des précisions sur le site du gouvernement canadien. Le point de vue des industriels américains, européens et japonais se veut bien entendu rassurant : sur le site bisphenol-a.org (en anglais). Consulter également “The Prague declaration on endocrine disruption”, une déclaration lancée en en 2009 par des scientifiques sur les perturbateurs endocriniens : état des lieux des connsaissances et mesures préconisées à lire (en anglais) sur le site Our Stolen Future. – Visionnez un extrait du documentaire Mâles en péril sur le site d’Arte : Les perturbateurs endocriniens, comme le bisphénol A, ont envahi notre quotidien. – Lire également l’article dédié au livre La grande invasion : l’auteur, Stéphane Horel, donne la liste complète des produits pouvant contenir du bisphénol-A sous la forme de polycarbonate (plastique dur et translucide), de résine époxy, comme additif dans le PVC, comme retardateur de flammes dans les appareillages électriques. – Les phtalates sont des additifs utilisés couramment dans les matières plastiques et d’autres matériaux, principalement pour les rendre souples et flexibles. Utilisés depuis 50 ans, ils sont produits, de nos jours, à raison de trois millions de tonnes par an. Ils sont présents dans de nombreux produits de consommation. Les cosmétiques sont le deuxième domaine d’utilisation des phtalates où ils sont notamment incorporés comme agents fixateurs afin d’augmenter le pouvoir de pénétration d’un produit sur la peau. Ils peuvent également être présents dans les produits pour automobile, les revêtements pour les planchers et les murs, les isolants pour câbles et fils souples, les matériaux médicaux, les jouets et produits destinés aux enfants, les emballages alimentaires, etc. En France, l’équipe du professeur Habert a démontré très récemment, le 23 septembre 2008, que les phtalates mettent en danger le système reproducteur masculin chez l’homme (des précisions sur cette étude sont à lire sur le site du magazine Viva). L’INRS fait le point sur une brochure téléchargeable sur son site (PDF). – Visionnez un extrait du documentaire Mâles en péril sur le site d’Arte : On trouve désormais systématiquement des phtalates dans le sang humain.

Réglementation Reach sur les substances chimiques

Adoptée par le Parlement européen le 13 décembre 2006 à une large majorité (529 voix pour, 98 voix contre et 24 abstentions), Reach (acronyme en anglais pour « Enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques ») est entrée en vigueur le 1er juin 2007. La nouvelle réglementation rend désormais obligatoires l’enregistrement et les tests de sécurité des 30 000 substances chimiques répertoriées d’ici 2018. Les industriels ont cependant obtenu que soient exemptées de rapport de sécurité les molécules produites ou importées à moins de 10 tonnes par an. Car, comme toute législation communautaire, Reach est le résultat d’un compromis. Il a, dans ce cas précis, été obtenu laborieusement après trois années de discussions et d’une intense activité de lobbying menée aussi bien par les adversaires de la réglementation que par ses partisans. Farouchement opposée à Reach, la puissante industrie chimique européenne – dont le chiffre d’affaires annuel pèse 440 milliards d’euros et dont le numéro un mondial est le géant allemand BASF – avait reçu le renfort de l’industrie chimique américaine, elle aussi concernée par une réglementation visant les substances chimiques produites, mais aussi importées dans l’UE. Face aux industriels, des organisations non gouvernementales (ONG) de défense de l’environnement, comme Greenpeace ou le World Wildlife Fund (WWF), ont ardemment défendu le projet auprès des institutions européennes, en s’appuyant souvent sur des campagnes spectaculaires (on se souvient des prises de sang que le WWF avait proposées aux députés européens pour prouver la persistance de substances toxiques dans leurs organismes). Mais les organisations ont été tout aussi unanimes à regretter les trop grandes concessions faites aux industriels en ce qui concerne les substances les plus dangereuses. Au nombre de 1 500 selon la Commission, celles-ci peuvent induire des cancers ou des malformations congénitales. En première lecture, le Parlement avait exigé qu’elles soient remplacées par des produits alternatifs, quand ils existent. Ce principe de substitution, défendu par les ONG et par la Confédération européenne des syndicats, a été en partie abandonné : les substances « extrêmement préoccupantes » pourront être autorisées même si un substitut existe, mais à condition d’être « contrôlées de manière adéquate ». Et s’il n’existe pas d’alternative, les industriels devront présenter un plan de recherche… si toutefois cela « leur semble approprié ». Lisez les positions des ONG Greenpeace (Consulter également le site Vigitox le site de Greenpeace consacré aux substances chimiques) et du WWF. Depuis le 1er juin 2008, les entreprise de l’Union européenne qui produisent, importent ou utilisent plus d’une tonne par an de l’une des 30 000 substances chimiques répertoriées doivent l’enregistrer auprès de l’Agence européenne des produits chimiques (AEPC, ECHA en anglais), qui est située à Helsinki (Finlande). Elles ont jusqu’au 30 novembre 2008 pour le faire. Il s’agit d’une étape intermédiaire. Les entreprises qui auront effectué ce « préenregistrement » bénéficieront alors d’un délai de dix ans, jusqu’en 2018, pour enregistrer définitivement ces substances en fournissant à l’AEPC le résultat d’études toxicologiques des effets de chacune d’entre elles sur l’environnement et sur la santé humaine. Les industriels qui ne respecteraient pas cette procédure verront leurs produits purement et simplement interdits à la commercialisation.

Pour aller plus loin sur les substances chimiques

A consulter sur Cdurable.info : – La grande invasion : enquête sur les produits qui intoxiquent notre vie quotidienne. Dans nos maisons, à notre insu, des milliers de substances chimiques partagent notre vie quotidienne, nichées dans la nourriture et l’eau, incrustées dans les détergents, les plastiques ou les tissus. Les hommes, les femmes, les enfants et même les ours polaires ont dans le sang des produits chimiques censés se trouver dans les tapis et grille-pains du monde moderne. Quels sont les risques pour la santé ? – Polluants chimiques – Enfants en danger : révélations sur une contamination silencieuse par Anne-Corinne Zimmer publié en 2007 aux Editions de l’Atelier. – Pesticides, révélations sur un scandale français : En lisant ce récit passionnant de François Veillerette et Fabrice Nicolino, vous découvrirez le rôle scandaleux de la haute administration de notre pays dans la mort de milliards d’abeilles. Vous découvrirez comment on dissimule l’existence de milliers de malades. Vous découvrirez une vérité que personne ne pouvait soupçonner.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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