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Dans le monde comme sur le territoire américain, Bush a délibérément sacrifié la nature et l'environnement

La Raison assiégée, l’héritage de l’administration Bush analysé par Al Gore

Un diagnostic des dysfonctionnements de la démocratie américaine

Après le succès international du film (et livre) Une vérité qui dérange, Al Gore [[Ancien vice-président des États-Unis (sous la présidence Clinton), candidat à la Maison Blanche qui faillit l’emporter contre George W. Bush en 2000, prix Nobel de la paix en 2007, Al Gore est considéré comme un expert mondial du réchauffement climatique. Il est président de Current TV, une chaîne indépendante de télévision câblée pour les jeunes, qui prône le journalisme citoyen. Il préside également la firme Generation Investment Manager, qui travaille sur une nouvelle approche de l’investissement en matière de développement durable. Il vit avec sa femme à Nashville, Tennessee.]] propose, dans ce nouvel opus (paru en mai 2007 aux États-Unis), un diagnostic des dysfonctionnements de la démocratie américaine et avance des idées pour y remédier. Après l’écologie, que l’on retrouve néanmoins au coeur de ce livre, La Raison assiégée marque le retour de Gore dans l’arène politique. Il s’agit d’une réflexion méthodique sur la façon dont la démocratie participative, telle que les pères fondateurs de l’Amérique l’avaient envisagée, a failli. Comment le débat d’idées américain s’est transformé peu à peu en un réseau de télé-achat, un paradis pour colporteurs vendant le mirage de la participation à un public ayant perdu toute capacité à s’engager.

En 1992, Bush père lançait à la face du monde de manière éhontée à la Conférence de Rio sur l’environnement : « Le mode de vie des américains n’est pas négociable ». Le fils n’a jamais négocié. Il a refusé la ratification du protocole de Kyoto signé par le vice-président Al Gore, constituant même des commissions de scientifiques serviles pour justifier son obstination. Dans son dernier livre la Raison assiégée, Al Gore affirme ainsi qu’une filiale d’Exxon Mobile offrait une « prime » de 10 000 dollars à tout journaliste publiant un article contestant le réchauffement climatique. Il écrit : « L’administration Bush a trahi ses responsabilités de protection de l’environnement et a donné carte blanche en matière de politique environnementale aux plus gros pollueurs et autres groupes privés qui, pour la plupart, tentent depuis des décennies d’affaiblir ou de détruire les critères environnementaux. » « Chaque chapitre consacré à la guerre en Irak est une volée de missiles contre les différents forfaits commis par l’administration Bush, coupable d’avoir exploité la politique de la peur, d’avoir fait mauvais usage de la confiance placée en lui par le peuple, jeté aux orties les mécanismes de contrôle qui sont au coeur de la démocratie américaine, sapé la sécurité nationale et dégradé l’image du pays dans le monde. » ( Le Monde 2 – 7 juillet 2007) La Raison assiégée de Al Gore -Editeur : Seuil – Date de parution : 16 octobre 2008 – 310 pages- EAN13 : 9782020970990 – Prix public : 21 € – Acheter cet ouvrage chez notre partenaire Eyrolles pour 19,95 €

Extrait : La politique de l’argent

La Richesse des nations, d’Adam Smith, et la Déclaration d’indépendance américaine furent publiés la même année. Dans les deux ouvrages, il était entendu que les hommes étaient des individus dotés d’un jugement indépendant, capables de prendre des décisions sur la base d’une information librement disponible, le résultat collectif étant la répartition la plus sage de la richesse, pour le premier, et du pouvoir politique, pour le second. Le capitalisme et la démocratie participaient de la même logique : la libre concurrence et la démocratie représentative étaient censées fonctionner au mieux quand les individus prenaient des décisions rationnelles, que ce soit pour acheter et vendre des biens ou pour accepter et rejeter des propositions (…) Nos pères fondateurs se sont inquiétés des dangers d’une richesse trop concentrée. Même le grand conservateur qu’était Alexander Hamilton décrivit juste avant la convention constitutionnelle la « véritable disposition de la nature humaine » qui pouvait conduire au malheur de la nouvelle nation : «À mesure que les richesses s’accroîtront et s’accumuleront dans les mains de quelques-uns, que le luxe prévaudra dans la société, la vertu sera de plus en plus considérée comme un accessoire de la fortune, et la tendance sera d’abandonner le modèle républicain » (…) (Sous le gouvernement Bush) pour prendre un exemple parmi tant d’autres, le besoin ressenti d’abolir les taxes sur l’héritage du centième le plus riche des 1% de familles américaines à y être encore assujetties a été traité comme une priorité beaucoup plus forte que la nécessité de procurer un accès minimal aux soins de santé (Medicare, ndlr) pour des dizaines de millions de familles qui n’ont pour l’instant aucune couverture sociale. Quand l’accès au forum public est conditionné par la richesse, des distorsions similaires interviennent dans les campagnes électorales. Dans l’Amérique moderne, les candidats qui amassent le plus d’argent sont certains de dominer le semblant de discours politique utilisé par les électeurs pour déterminer leur choix. La communication entre les candidats aux postes de représentants de la nation et leurs électeurs est actuellement presque entièrement basée sur des spots télévisés achetés à grands frais par les candidats avec des dons provenant en grande partie de membres de l’élite, qui voudraient pour certains voir leur contribution financer des programmes politiques spécifiques. Il faut bien prendre l’argent où il est. Ceux qui en possèdent sont généralement enclins à en faire don aux candidats promettant un comportement post-électoral apte à satisfaire les commanditaires sur qui tout le système repose (…) En outre, au sein de l’ensemble du Congrès, Sénat et Chambre des représentants, le rôle accentué de l’argent dans le processus de réélection, couplé à la baisse très nette de l’importance de la délibération raisonnée et du débat, crée une atmosphère favorable à la corruption institutionnalisée. Le scandale mettant en cause le lobbyiste Jack Abramoff ne fut que la partie apparente d’un gigantesque iceberg qui menace l’intégrité de toute la branche législative du gouvernement (…) Thomas Jefferson mettait en garde contre la concentration du pouvoir exécutif, estimant qu’elle entraînerait à la corruption si les citoyens ne disposaient pas d’un entier droit de regard sur les nominations. Les postes du gouvernement fédéral pouvaient, en effet, être mis aux enchères aux intérêts commerciaux les plus affectés par les décisions de ceux qui étaient nommés. «Loin du regard du peuple, disait-il, ils [les fonctionnaires fédéraux] pourraient être achetés et vendus, comme au marché. » (…) Machiavel a mis ce phénomène en lumière il y a cinq siècles à Florence : « Un prince qui désire maintenir son pouvoir est souvent obligé de s’écarter du bien. Car quand la classe sur laquelle vous jugez nécessaire de vous appuyer, fût-elle le peuple, l’armée ou la noblesse, est corrompue, il vous faut vous adapter à ses humeurs et les satisfaire, auquel cas une conduite vertueuse ne fera que vous porter tort. » De même que la nomination de lobbyistes de l’industrie à des postes clés dans des agences gouvernementales qui contrôlent les résultats de leurs anciens employeurs dans une forme de corruption institutionnalisée, sans appliquer la loi ou les règlements de la nation, la décision scandaleuse de garantir sans appel d’offres des contrats d’une valeur de 10 milliards de dollars à Halliburton, l’ancienne compagnie du vice-président Cheney, qui lui versait 150000 dollars annuels jusqu’en 2005, a convaincu de nombreux observateurs que l’incompétence, liée au copinage et à la corruption, a joué un rôle de sape déterminant dans la politique américaine en Irak (…) Ces agissements parmi d’autres démontrent clairement que la Maison Blanche de Bush représente une nouvelle déviation de l’histoire de la présidence. Celui-ci semble par moments si disposé à satisfaire ses partisans et commanditaires qu’on dirait souvent qu’il n’est rien qu’il n’accepte de faire pour eux, même si c’est au dépens de l’intérêt public. ” – Vous pouvez lire également d’autres extraits sur le blog de Frédéric Joignot, journaliste au Monde 2

L’héritage Bush : un dossier à lire dans Politis

Politis N°1025
Politis N°1025
L’administration sortante lègue au nouveau président élu deux guerres (Irak et Afghanistan), un conflit aggravé (Proche-Orient), une crise économique planétaire, un névralgique dossier iranien, et l’hostilité du monde entier… Cette semaine Politis consacre un dossier à cet héritage. Vous pourrez notamment lire le billet de Claude-Marie Vadrot consacré au dernier livre d’Al Gore. Il donne quelques exemples révélateurs de la politique désastreuse de l’administration Bush à l’égard de l’environnement. « En Colombie, dans le cadre d’un programme financé par le Congrès américain, des avions déversent sur les forêts et les villages du glysophate, produit plus connu en France sous le nom de Round Up, fabriqué par Monsanto, la société dont l’agent Orange pollua le Vietnam dans les années 1960. Cet herbicide, auquel un tribunal français vient d’interdire de se prétendre « biodégradable », empoisonne depuis plusieurs années les espaces forestiers colombiens sous prétexte de détruire les plans de coca toujours florissants et de viser les refuges des Farc. » Politis N°1025 – Semaine du 6 au 12 novembre 2008 – 3 € – Pour acheter le PDF du n° de Politis en kiosque actuellement, cliquez ici

Semaine américaine sur Cdurable.info

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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