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Spécial climat

La revue de presse du développement durable n°24

Deux glaciers géants s’effondrent au Groenland. Une étude parue dans le dernier numéro des Geophysical Research Letters annonce des évènements climatiques rares d’ici la fin du siècle : le thermomètre pourrait flirter avec les 50 °C dans le sud de l’Asie et avec les 44 °C dans le sud de la France… Le changement climatique et ses conséquences sur notre vie quotidienne est au coeur de cette revue de presse spéciale climat.

Fortes canicules annoncées annoncées pour la fin du siècle

Caroline de Malet revient dans Le Figaro (édition du 18 août 2008) sur le rapport 2007 du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) qui tablait sur une hausse moyenne des températures entre 1990 et 2100 comprise entre + 1,1 et + 6,4 °C, la fourchette la plus vraisemblable se situant entre + 1,8 et + 4 °C. Il avait alors été taxé de catastrophiste. Mais voilà, la journaliste du Figaro dévoile une étude parue dans le dernier numéro des Geophysical Research Letters (2008, vol 35, n° 10) qui va plus loin en annonçant que des événements climatiques rares au cours desquels le thermomètre pourrait atteindre des températures extrêmes, sont susceptibles d’augmenter en nombre. «Quand pouvons-nous nous attendre à des températures de surface extrêmement élevées ?». C’est le titre de l’étude publiée par l’équipe dirigée par Andreas Sterl, du Royal Netherlands Meteorological Institute de De Bilt aux Pays-Bas. Pour répondre à cette question, ils se basent sur des informations statistiques, tirées de dix-sept simulations. Les résultats sont éloquents : les températures pourraient dépasser 50 °C dans de nombreuses régions du globe à la fin de ce siècle : en Australie, en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, au Sahel ou encore en Amérique du Sud. D’ailleurs, en Inde, où la progression des températures devrait se faire de façon assez régulière au cours du siècle à venir, les 48 °C sont susceptibles d’être atteints dès 2050. Dans le sud de l’Europe et dans une large partie des États-Unis, ce sont les 40 °C qui seront dépassés en 2100. Exemple : 43,5 °C dans le sud de la France, et même 42,5 °C aux Pays-Bas. Si cette évolution devrait se faire de façon assez linéaire en Inde, en lien avec le changement climatique, il n’en va pas de même en Amérique, où cette augmentation sera à la fois plus rapide et plus erratique. Ces températures présentent une menace pour la vie des populations, au bout de plusieurs jours, considèrent les chercheurs, qui regrettent que cette dimension de la question trouve peu d’écho dans le débat sur le changement climatique. Si cette étude semble annoncer des lendemains apocalyptiques avec des conséquences sanitaires et environnementales inimaginables notamment en Europe, le changement climatique semble à nouveau se confirmer avec cette information diffusée par AFP et reprise par le site de Libération le 22 août dernier :

Deux glaciers géants s’effondrent au Groenland

Deux des plus grands glaciers du Groenland sont en passe de se désintégrer, selon des scientifiques américains qui analysent quotidiennement des images satellites de la Nasa, résume l’AFP. Un morceau de 29 kilomètres carrés du glacier de Petermann dans le nord du Groenland s’est détaché entre le 11 et 24 juillet, ce qui correspond à la moitié de la superficie de Manhattan, a précisé Jason Box, professeur-associé au centre de recherche polaire de l’Université d’Ohio (nord) dans un communiqué. Mais ce qui inquiète encore davantage Jason Box et son équipe dans les dernières images satellitaires est une énorme brèche partant du bord du glacier Petermann et qui pourrait signaler la brisure prochaine d’une partie beaucoup plus importante. Si la cassure se produit jusqu’au rift en amont du glacier, une portion allant jusqu’à 160 kilomètres carrés pourrait alors se détacher ce qui représenterait un tiers de la masse du glacier, ont expliqué ces scientifiques. Le glacier a une surface de flottaison de 16 kilomètres de large sur 80,4 kilomètres de long, couvrant 1.295 kilomètres carrés. Ces scientifiques ont aussi indiqué que l’immense glacier Jakobshavn poursuivait sa contraction et que sa bordure n’avait jamais été aussi loin à l’intérieur des terres en 150 ans d’observation. Selon eux, ce glacier ne s’est pas contracté aussi loin depuis au moins 4.000 à 6.000 ans. Le bras nord du Jakobshavn s’est détaché au cours des dernières semaines et le glacier a perdu dix kilomètres carrés depuis la fin de la dernière saison de fonte. Au moins un dixième des icebergs du Groenland proviennent du Jakobshavn, ce qui en fait le glacier le plus productif de cette région. Le glacier a perdu 94 kilomètres carrés entre 2001 et 2005, un phénomène qui a fait prendre conscience de l’ampleur de l’impact du réchauffement climatique sur les glaciers dans le monde, ont relevé ces glaciologues. Une arche de glace de 60 mètres de hauteur et de plusieurs milliers de tonnes s’était subitement détachée le 8 juillet du gigantesque glacier argentin Perito Moreno, un phénomène unique en plein hiver austral. Les scientifiques ont lié cet événement surprenant aux effets du réchauffement du climat. Les conséquences du changement climatique s’invitent dans la campagne présidentielle américaine, Christiane Galus dans Le Monde (édition du 24 août 2008) nous informe que huit organisations scientifiques américaines représentant des milliers de chercheurs, de techniciens et de spécialistes, viennent de lancer un appel à la prochaine administration et au Congrès pour qu’ils mettent en œuvre une politique permettant de mieux faire face à l’impact du réchauffement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes.

Les météorologues américains alertent les politiques sur le changement climatique

Les auteurs de l’appel (disponible sur le site Internet www.ucar.edu/td) rappellent que les Etats-Unis perdent chaque année des milliards de dollars à cause des cyclones, tornades, incendies de forêts, inondations, sécheresses et tempêtes de neige qui frappent le pays. Or, regrettent les scientifiques, « notre nation n’est pas préparée à faire face à ces phénomènes extrêmes qui vont s’amplifier à l’avenir, en raison d’une baisse des budgets et d’un manque d’intérêt qui dure depuis des années ». Aussi les huit organisations scientifiques proposent-elles de financer la mise en place d’un réseau de satellites d’observation de la Terre et des instruments au sol, et également d’améliorer les capacités de calcul des ordinateurs travaillant sur la météorologie et le climat. Les données obtenues permettront alors de mieux prévenir les catastrophes.

Le réchauffement climatique ronge les côtes d’Afrique de l’Ouest

L’élévation du niveau des océans provoquée par le changement climatique va redessiner d’ici la fin du siècle les côtes ouest-africaines sur 4.000 km, du Sénégal au Cameroun, menaçant de disparition des villes, ont averti cette semaine des experts réunis en conférence à Accra. « Les pays les plus menacés sont la Gambie, le Nigeria, le Burkina Faso et le Ghana », a déclaré à l’AFP Stefan Cramer, spécialiste de la géologie marine et responsable de la fondation écologiste allemande Heinrich Boll au Nigeria. Une hausse du niveau de la mer de 2 cm par an suffirait à dévaster de vastes bandes de terre dans les zones côtières fragiles d’Afrique de l’Ouest, surtout dans les deltas densément peuplés, a-t-il estimé. Selon de récentes études, les glaciers du Groenland pourraient fondre beaucoup plus rapidement que prévu, sous l’effet du changement climatique, accélérant ainsi la montée du niveau des océans. Parmi les villes les plus menacées, figureraient Banjul, la capitale de la Gambie, et Lagos, la capitale économique du Nigeria, où habitent plus de 15 millions de personnes. Certaines parties de cette ville, situées en-dessous du niveau de la mer, sont déjà fréquemment inondées. Au Ghana, 1.000 km2 de terres arables ont déjà été perdues dans le delta de la rivière Volta du fait de la montée de l’océan, a rappelé Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), lors de l’ouverture jeudi de la conférence de l’ONU sur le climat à Accra, qui se tient jusqu’à mercredi. Le phénomène est amplifié par les tempêtes tropicales de plus en plus violentes. Autre menace sérieuse, la progression des eaux marines salées dans l’intérieur des terres agricoles fertiles. « Cela va rendre l’eau non potable et inutilisable pour l’agriculture, contribuant à l’insécurité alimentaire dans la région », a souligné George Awudi, coordinateur du programme des Amis de la terre au Ghana. Pour faire face à la menace, les experts excluent la possibilité de construire des digues, une option jugée inefficace et trop coûteuse. « Le plus judicieux serait de se déplacer vers les terres plus élevées, mais ce serait vraiment difficile, spécialement pour le Nigeria parce que cela implique qu’il renoncerait à ses centres économiques à Lagos et à ses exploitations pétrolières dans le delta », a commenté Stefan Cramer. Le déplacement « est une option que l’on ne peut pas envisager à cause de ses implications économiques, sociales et culturelles », a estimé pour sa part George Awudi. Il faut s’attaquer à la racine du problème plutôt que de réfléchir à la façon de s’adapter à ses conséquences, a-t-il jugé. « Les pays industrialisés doivent prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre » (GES), a-t-il ajouté. Mais même en réduisant de façon drastique les émissions de CO2, les experts estiment que le niveau des océans continuerait de monter pendant encore 50 à 100 ans.

 

Sources de la revue de presse n°24 : Le Figaro (édition du 18 août 2008) – AFP – Le Monde (édition du 24 août 2008)

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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