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Mardi 26 avril 2011 à partir de 20h40 sur Arte

Tchernobyl 25 ans après : l’histoire sans fin

Vingt-cinq ans après, et alors que la crise au Japon ravive le débat sur l’avenir du nucléaire, Arte propose mardi 26 avril une soirée « Thema » avec la diffusion de deux enquêtes sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et sur ses représentations chez la jeune génération.

Cette soirée thema est l’occasion de vous rappeler quelques chiffres :
  • 800.000 liquidateurs se sont employés à « liquider » la catastrophe. La plupart sont malades ou morts…
  • Entre 5 et 97% du combustible a été dispersé dans l’atmosphère pour contaminer 40 % du territoire européen. Les réacteurs 1, 2 et 3 de Tchernobyl étaient toujours en service jusqu’en 2001. Il reste plus de 600 tonnes de combustible dans ces 3 réacteurs.
  • 1,5 million de tonnes de déchets nucléaires se trouvent encore dans la zone. La plupart demeure à l’air libre, ce qui représente un risque pour la nappe phréatique.
  • Le nouveau confinement, actuellement en construction, pose déjà de nombreux problèmes et ne pourra servir qu’une centaine d’années. Ses 20.000 tonnes d’acier, sur 100 mètres de haut, pour 150 mètres de profondeur et 250 mètres de large, coûteront 1,5 milliard d’euros. La maintenance du confinement s’élèvera tous les 15 ans à l’équivalent du prix de la construction. 4 générations d’Ukrainiens auront à supporter le prix de ces travaux qui ne régleront pas définitivement le problème des fuites radioactives de l’accumulation des matériaux contaminés et d’éventuels accidents à venir.
  • L’espérance de vie en Ukraine était de 79 ans à la fin du système soviétique. Elle passerait à 55 ans en 2020. La moyenne de la population ukrainienne n’atteindrait pas l’âge de la retraite.
Malgré cela, comme vous allez le voir dans le premier documentaire, cela n’empêche pas l’Ukraine, qui porte encore le poids de Tchernobyl et qui aura à le porter pendant encore un siècle au minimum, s’apprête à construire 22 nouveaux réacteurs. L’idée est de vendre l’électricité à l’Europe qui hésite à relancer l’atome. Autrement dit, nous envisageons de sous-traiter les dangers et les responsabilités pour mieux profiter de cette énergie…
Mardi 26 avril 2011 à partir de 20h40 sur Arte
Mardi 26 avril 2011 à partir de 20h40 sur Arte

20h40 : Tchernobyl forever

Comment la jeunesse ukrainienne perçoit-elle l’histoire de Tchernobyl ? C’est l’une des questions soulevées par le premier documentaire réalisé par Alain de Halleux et diffusé à 20h40 sur Arte. Pour beaucoup de jeunes Ukrainiens, l’histoire du cataclysme nucléaire qui a frappé leur pays se réduit au monde virtuel. C’est derrière un écran d’ordinateur, aux commandes du jeu vidéo S.T.A.L.K.E.R., qu’ils se confrontent aux multiples dangers et dégâts provoqués par l’explosion du réacteur 4, le 26 avril 1986. Et tandis qu’ils combattent des mutants radioactifs entre les murs de leur chambre, certains ignorent parfois que, vingt-cinq ans plus tôt, leur père ou leur grand-père était « liquidateur », présent sur les lieux de l’accident pour tenter de contenir les flammes et pour participer aux travaux de décontamination… Les dangers de l’oubli « L’homme a la mémoire courte mais l’atome, lui, a la vie longue. » D’images d’archives en images de synthèse, s’appuyant sur les témoignages croisés des enfants de Tchernobyl – qui ont l’âge de la catastrophe – et de leurs aînés, le réalisateur s’interroge sur la chape de silence qui semble s’être imposée en Ukraine en un quart de siècle. L’ancienne république soviétique porte pourtant, aujourd’hui encore, les stigmates de l’accident. Depuis 1991, la population aurait diminué de sept millions de personnes et une large proportion des enfants serait atteinte de maladies chroniques. À la centrale, un projet pharaonique de confinement, dont le coût est estimé à 1,5 milliard d’euros, est en cours. Conçu pour recouvrir le sarcophage – aujourd’hui abîmé – édifié par les Soviétiques autour du réacteur endommagé, ce nouveau dôme pourrait endetter le pays pour de longues années. Mais alors que les travaux avancent, le site continue à attirer de nombreux visiteurs. Certains jeunes Ukrainiens délaissent leur terrain de jeu virtuel et découvrent les véritables vestiges de la centrale. Le regard figé par l’émotion, ils se questionnent sur leur avenir.

Extraits

Extrait 1 : « 25 ans se sont écoulés et certains éléments appartiennent déjà à l’Histoire » Extrait 2 : Le nouveau confinement, enceinte de protection du sarcophage Extrait 3 : La maintenance du nouveau confinement

Interview d’Alain de Halleux en 9 vidéos

Né en 1957, le réalisateur de Tchernobyl forever, Alain de Halleux est diplômé en Sciences chimiques (nucléaire) de l’UCL, Université catholique de Louvain (Belgique), et diplômé en réalisation de film à l’INSAS à Bruxelles. Il a reçu le Prix de la vocation en 1983 pour ses travaux photographiques pendant la guerre en Afghanistan. De 1987 à 2005, il a conçu et réalisé de nombreux spots publicitaires, films industriels, BA et clips. En 2009, il a réalisé R.A.S. nucléaire – rien à signaler, un documentaire édifiant sur les conditions de travail des ouvriers du nucléaire, qui dresse un tableau inquiétant de la sécurité des centrales nucléaires en France et en Europe. Je vous invite à regarder son interview : Interview 1/9 : Les conditions de tournage dans la zone Interview 2/9 : La construction du futur sarcophage
  • Actuellement il est question d’un nouveau sarcophage sur le réacteur 4. Où en sont les travaux ?
  • Dans le film, on apprend que subsistent dans la « zone » beaucoup de problèmes dus aussi aux autres réacteurs et que certains de ces problèmes ont étés cachés… Qu’en est-il ?
« Lorsque je suis parti tourner sur le site industriel de Tchernobyl pour y évaluer l’avancement des travaux du nouveau dôme, il n’y avait aucun travailleur sur le site. Or j’étais supposé filmer ces travaux. Un responsable a alors donné un coup de fil et 30 minutes plus tard une soixantaine d’ouvriers sont arrivés et ont fait semblant de travailler… Je suis fier d’avoir ainsi participé à faire progresser un peu le nouveau confinement ». Interview 3/9 : La peur de la contamination
  • Dans le film, vous dites que Tchernobyl ne fait que commencer. Qu’entendez-vous par là ?
  • Quel est l’état actuel de contamination autour de Tchernobyl ?
Interview 4/9 : Le futur du nucléaire en Ukraine
  • Comment la catastrophe de Tchernobyl est-elle perçue par la jeune génération ukrainienne ?
  • Malgré cette catastrophe, on parle de 22 nouvelles centrales en Ukraine, financées par l’Union Européenne…
  • Qu’en est-il du mouvement anti-nucléaire en Ukraine ?
Interview 5/9 : La catastrophe de Fukushima
  • Concernant la politique nucléaire française, quelle est votre réaction après la visite de Nicolas Sarkozy au Japon ?
  • En quoi vont consister les « stress tests » qui devraient prochainement avoir lieu dans les centrales françaises ?
  • L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), suite à la catastrophe japonaise, affirme que le risque zéro n’existe pas. Comment réagissez-vous à cela ?
  • Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
« Le Japon était le plus grand pays donateur à Tchernobyl. Avec Fukushima, il va cesser d’aider l’Ukraine. La communauté internationale va faire de même, si bien que je prévois que le nouveau confinement ne sera jamais terminé. L’Ukraine va rester seule avec sa poubelle nucléaire qui, telle une épée de Damoclès continue à menacer le Dniepr, le fleuve qui alimente en eau 37 millions d’habitants… » Interview 6/9 : La place du nucléaire dans l’industrie française
  • Comment est organisée l’industrie du nucléaire entre les différents acteurs en France ?
  • Quel est le rôle de la sous-traitance dans le domaine du nucléaire ?
  • Quel rôle peuvent jouer les syndicats pour faire évoluer les choses ?
« Un sous-traitant me raconte: “ On est vendredi midi. En plein arrêt de tranche (c’est à dire le moment où l’on arrête le réacteur pour en faire la maintenance et changer le combustible), le chef arrive et nous dit qu’on a 100 soudures à faire pour 17h00. On sait bien que c’est impossible. On le lui dit. Lui, il répond qu’il n’en a rien à foutre et qu’il faut le faire, qu’on n’a pas le choix. Puis il se tire. Alors qu’est-ce qu’on fait? Si on n’a pas fini le boulot, on va se faire engueuler car on aura mis en retard toutes les autres équipes qui passent après nous. Alors, y’en a un qui une idée. Et si on faisait tranquillement UNE soudure puis on prend 100 clichés de cette soudure nickel et on leur remet tout ça vers 17h00.” La supercherie a été découverte un an plus tard… En attendant, 99 soudures n’ont pas été réparées ! Le système de la sous-traitance et le système socio-économique en général est parfaitement incompatible avec l’atome. Si on veut garder le nucléaire, il n’y a pas d’autre choix que de modifier tout le reste de la société. » Interview 7/9 : Les alternatives à l’énergie nucléaire
  • Le nucléaire est-il une énergie propre, comme on le prétend parfois ?
  • Quelles sont les alternatives au nucléaire ?
Interview 8/9 : La perception du nucléaire en Europe
  • Selon vous, il n’y a pas de débat en France sur le nucléaire. Pourquoi ?
  • Les populations européennes sont-elles bien informées sur les incidents nucléaires qui surviennent parfois ou les dissimule-t-on ?
  • Quelle est votre opinion sur l’Allemagne et son projet de sortie du nucléaire ?
Interview 9/9 : Les scénarios catastrophes
  • Les centrales en France sont-elles aussi sûres qu’on le dit ?
  • Quel serait le plan mis en place en cas d’accident nucléaire en France ?
  • Qu’est ce qu’un liquidateur ?
« À Tchernobyl il a fallu 800.000 liquidateurs pour gérer l’incendie, construire un sarcophage de béton autour du réacteur endommagé et nettoyer un minimum le site. Question : si l’événement se produisait chez nous, qui se porterait « volontaire » sachant ce que les soldats soviétiques ont enduré en 86 ? Or les contrats des pompiers et des militaires ne les obligent pas à intervenir en cas d’accident nucléaire… Si l’on est POUR le nucléaire, il serait logique de s’inscrire comme volontaire par anticipation… amis volontaires, nous vous attendons nombreux ! » Quand on parle de prolonger la vie des centrales, qui s’imagine dans les milieux qui prennent cette grave décision qu’un accident pourrait arriver à cause de petits coussinets de rien du tout? En effet, les centrales ont été pour la plupart construites dans les années 70. La technologie a bien changé depuis et certains fournisseurs n’existent plus. Lorsqu’une centrale se met en arrêt d’urgence, comme se fut le cas à Fukushima, des diesels de secours se mettent en route pour approvisionner la centrale en électricité et ainsi faire tourner les pompes de refroidissement. Or, ces diesels sont vétustes (la France doit les changer sur quasiment tout le parc nucléaire). Dans ces moteurs, il y a de petits coussinets indispensables au fonctionnement de l’engin. Le fournisseur n’existe plus, un accident pourrait survenir à cause de petits bouts de caoutchouc…

21h35 : L’EUROPE ET TCHERNOBYL

Arte rediffusera également à 21h35, le documentaire L’Europe et Tchernobyl réalisé en 2006 par Dominique Gros. Recueillis notamment dans les pays les plus contaminés, des témoignages et des analyses scientifiques sur les retombées du nuage radioactif rouvrent un débat occulté. En avril 1986, le réacteur détruit brûle pendant plus de dix jours. Après être montés à près de 2 000 mètres d’altitude, les gaz radioactifs forment trois nuages qui, poussés par les vents, se dirigent vers la Scandinavie, l’Europe centrale et les Balkans. Construit comme un voyage transeuropéen sur les traces de ce triple nuage, le film recueille des points de vue parfois divergents quant à ses conséquences. Il montre que la situation n’est pas stabilisée. Environnement, santé et chaîne alimentaire sont affectés pour très longtemps. En Norvège, par exemple, les populations sami présentent la même concentration de césium radioactif que les voisins immédiats de la centrale… La réalisatrice de ce doc souligne : « Il semble qu’en France particulièrement, on soit incapable d’aborder sereinement la question du nucléaire. Peut être que le nucléaire est entaché d’un péché originel qui est celui de la défense militaire ? Je regrette que l’Europe et les associations n’aient pas pu exiger une véritable séparation entre l’OMS et l AIEA. Il y a conflit d’intérêts et toutes recherches médicales indépendantes sur le terrain sont l’objet de mépris quand ce n’est pas de censure. Enfin, nombreux sont ceux qui veulent comparer un accident nucléaire à un accident chimique. C’est totalement absurde. Il s’agit dans un cas d’un accident meurtrier certes mais qui n’entache pas le futur de la vie sur terre. Les égyptiens nous ont donné des Pyramides sublimes, de quoi méditer sur la beauté de la vie, de la mort et d’une possible éternité. Nous ne serions donc capables que d’offrir nos poubelles radioactives à nos descendants ? Car chaque centrale nucléaire est une poubelle en devenir et ce en quelques décennies. Soyons sérieux. Je suis d’ailleurs personnellement encore plus inquiète de la prolifération du nucléaire civil que du nucléaire militaire ».

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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