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Le spectre de l'échec plane à Copenhague

Copenhague : le Titanic coule et les négociations sont dans l’impasse

La séance plénière de ce matin, au Bella Center a été le théâtre d’une remise en cause profonde du processus de négociation et de l’action de la présidence danoise par les pays en voie de développement et émergents. Mais ce sont aussi plusieurs délégations d’ONG qui se s’ont vues interdire l’accès au Bella Center ce matin, où ils venaient en tant qu’observateurs officiels. Ont été notamment exclus les représentants des Amis de la Terre qui avaient cependant participé aux négociations ces deux dernières semaines. Autre fait à signaler près de 170 personnes ont été arrêtées ce matin près du Bella Center. Les manifestants, à l’appel du collectif «Climate Justice Action», entendaient organiser une «Assemblée du peuple» dans le parking du Bella Center devant l’entrée des délégués, en forçant les barrages de la police. Résultat de la matinée : les négociations sont dans l’impasse et la présidente danoise de la conférence de l’ONU sur le climat, Connie Hedegaard, vient de démissionner, remplacée par le Premier ministre danois. Seul espoir, l’arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement qui a déjà commencé. « Ils ne sont pas venus pour boire le café. Ils peuvent faire des offres, prendre des risques et affirmer un leadership courageux », a expliqué à la Tribune, Achim Steiner, le directeur exécutif du Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue). Fragile espoir.

Les faits

Ce matin au Bella Center les ministres se sont mis au travail dans une ambiance chaotique pour esquisser un accord mondial contre le réchauffement climatique. A la reprise des travaux en séance plénière, l’Inde dénonçait un « bazar intégral », Tuvalu comparaît la conférence au Titanic et le Brésil s’insurgeait auprès de la présidence danoise alors que le chef de sa délégation était bloqué par un service d’ordre impitoyable. Sur place, le premier ministre australien, Kevin Rudd, a averti sans détour que tout pouvait arriver d’ici vendredi. « Il n’y a aucune garantie de succès. Soyons très clairs là-dessus. » Selon le magazine Terra Eco, qui twitte en direct depuis l’enceinte de la séance pleinière, les pays en voie de développement s’inquiètent des décisions qui pourraient être prises par les pays les plus riches. Chine en tête, les pays du G77 souhaiteraient notamment que les discussions se contentent d’une adaptation du protocole de Kyoto. Par ailleurs, la présidente de la conférence sur le climat, la ministre danoise Connie Hedegaard, a laissé sa place au premier ministre Lars Loekke Rasmussen. Elle reste chargée des consultations informelles pour boucler l’accord contre le réchauffement. Les chefs d’Etat ou de gouvernement prennent couramment la main dans les dernières heures des conférences. Mais Mme Hedegaard a été plusieurs fois vivement critiquée pour son mode de gestion des travaux, notamment par les pays en développement. M. Brown a exprimé son pessimisme sur la BBC, en jugeant « très difficile » d’aboutir à un accord. Les négociateurs qui se préparent désormais à une, voire deux nuit blanches, ne cachent pas non plus leur inquiétude après une nuit presque complète de consultations, qui doit permettre à la présidence danoise de rédiger un projet d’accord dès ce soir. « Je suis un tout petit peu soucieux, car il reste tellement de travail à faire. Je crains un nouvel incident, parce qu’alors on aurait du mal à conclure », a confié l’ambassadeur de France pour le climat, Brice Lalonde. M. Lalonde craint des incidents de procédure, en reprochant une certaine « maladresse » à Mme Hedegaard : « On assiste à un télescopage entre l’envie de la présidente d’avancer et le rythme très formel de l’ONU. Les pays en développement craignent toujours le coup de force des pays industrialisés, tout cela entraîne beaucoup de tensions », explique-t-il. A ce stade, le seul consensus qui semble émerger concerne une aide immédiate totale de 10 milliards de dollars par an sur trois ans dès 2010 pour aider les pays les plus démunis à faire face aux impacts du réchauffement. L’Union européenne a déjà annoncé qu’elle en assumerait au total 10 milliards de dollars USD à elle seule entre 2010 et 2012. Mais rien n’a été arrêté au-delà.

Analyse de la situation par France Nature Environnement et Surfrider Foundation présentes à Copenhague

La confiance est rompue : Pour la Chine : «On est sur le Titanic, on coule il n’y a pas de canots de sauvetage et l’équipage ne s’en rend pas compte», il y a un «manque de respect» de la part de la présidence danoise envers les parties prenantes. La Chine a durement critiqué la présidence danoise qui aurait pris une «mesure illégitime» en mettant sur la table un nouveau texte qui «provient du ciel». L’Inde a exprimé officiellement son «souci». Pour FNE et Surfrider : «La confusion est totale, la confiance est rompue, Copenhague souffre d’une procédure à bout de souffle». – Les négociations dans l’impasse : Le Groupe AWG-KP (protocole de Kyoto) n’a pas réussi à produire un rapport. Plusieurs membres demandent une prolongation des négociations pour éviter un enterrement de Kyoto. Pas de décision officielle sur ce point. Le rapport de l’AWG-LCA n’a pas été présenté comme prévu ce matin mais le sera peut être cet après midi.. Plusieurs Etats se sont inquiétés du changement de programme et soupçonnent des négociations parallèles. De l’avis général, les négociations manquent de transparence et le flou est total. Les ONG sont dehors, la Présidence danoise dément négocier dans l’ombre, les chiffres sont inconnus. On parle de la forme plus que fond ! – Qui négocie et comment ? Connie Hedeggard a démissionné et transmis la présidence de la Conférence des Parties à M Rasmussen, Premier ministre Danois. La base textuelle des négociations n’est pas claire car la présidence danoise est accusée d’élaborer un texte à part, en l’absence des parties prenantes. La Chine a très clairement remis en cause la procédure et indiqué que cela témoigne d’un problème de fond. – Début du débat de «haut niveau» : quel espoir ? Les négociations commencent vraiment cet après midi. Les associations FNE et Surfrider réitèrent leur demande : une réforme de la gouvernance des négociations au soutien d’engagements concrets pris par les Chefs d’Etat. Les efforts doivent redoubler si l’on ne veut pas que l’espoir s’amenuise.

Les Amis de la Terre exclus du Bella Center

Pour Nimmo Bassey, Président des Amis de la Terre International : « Nous sommes surpris et choqués que les Amis de la Terre et d’autres ONG comme Via Campesina se soient vus refuser l’accès aux négociations ce matin. Nos organisations représentent des millions de personnes partout dans le monde et portent la voix de ceux qui veulent la Justice Climatique au sein des Nations Unies. Nous essayons en ce moment de discuter de la situation avec l’UNFCCC pour comprendre et résoudre la situation. » Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre France, précise : « Nous avons demandé des explications aux Nations unies. Ils nous ont répondu que les badges n’étaient plus valides, puis que la sanction était due aux actions faites par les Amis de la Terre International à l’intérieur du Bella Center hier et avant-hier, puis que le risque d’incendie à l’intérieur nécessitait de faire sortir des gens, présents en trop grand nombre pour pouvoir assurer la sécurité. C’est contradictoire et incohérent, bref c’est ridicule. » Il précise : « Les actions faites par les Amis de la Terre International dans le Bella Center ont été les suivantes : avant hier, porter un poncho bleu, taper dans ses mains et soutenir la poursuite du Protocole de Kyoto (la demande officielle du groupe des pays africain exprimée une heure plus tôt). Hier, les Amis de la Terre International ont demande à voix haute a l’UE de prendre le leadership dans les négociations et d’être plus ambitieuse. Si c’est pour ces actions que les Amis de la Terre International sont exclus, c’est pour le moins disproportionné. » Il conclut : « Les Amis de la Terre International, à l’entrée du Bella Center, refusent de sortir et font un sit–in en signe de protestation. Nous venons d’apprendre que les medias et les délégations officielles ont l’interdiction de leur parler. C’est du jamais vu. Nous avons lancé une pétition à Yvo de Boer pour lui demander de nous laisser faire notre travail. »

Greenpeace : A Copenhague, les ministres arrivent, les ONG sont priées de sortir

Plus la fin du sommet approche, moins les ONG sont les bienvenues à Copenhague, constate Greenpeace. Depuis mardi, elles n’ont plus qu’un accès limité au Bella Center, qui accueille les négociations de l’Onu sur le climat. Parmi les 16 000 observateurs indépendants accrédités au départ, 1 000 personnes pourront accéder au centre de conférences à partir de jeudi, et 90 seulement vendredi ! Pour Greenpeace, il est inquiétant de voir limité l’accès aux ONG. La négociation sur ce défi majeur pour l’humanité qu’est le changement climatique ne doit pas se dérouler derrière des portes closes. La présence d’observateurs indépendants est essentielle. Dans un communiqué de Greenpeace écrit : « La raison officiellement évoquée par les organisateurs est qu’il n’y aura plus assez de place dans le centre de conférences pour contenir tout le monde. Mais aucune restriction n’a pour l’instant été annoncée contre les journalistes, qui sont pourtant presque 5 000. Il y a peut-être d’autres explications… Les négociations patinent et les inquiétudes grandissent quant à l’issue de la conférence de Copenhague, et avec elles le risque qu’un message dissonant vienne troubler la belle unanimité et l’autosatisfaction que ne manqueront pas d’exprimer les délégués ou les chefs d’Etat à la fin de la semaine. Les ONG se sentent de plus en plus exclues du processus de négociations. Même quand les chargés de mission de Greenpeace détiennent un badge, indispensable sésame, les places dans les plénières sont restreintes, les délégués de plus en plus difficiles à voir… Ecarter les ONG des discussions met en cause la transparence du processus de négociations et ouvre la porte au  » greenwashing « . Les observateurs indépendants que sont les ONG, dont Greenpeace, représentent des millions de citoyens et travaillent depuis des années sur les changements climatiques. Tous vont avoir le plus grand mal à suivre les négociations et à faire pression en faveur d’un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant. Jusqu’à présent la seule réduction importante qu’on ait obtenue ne concerne malheureusement pas les émissions de gaz à effet de serre, c’est celle des accréditations pour les ONG ! »

 

Sources : Le Monde – AFP – Reuters – France Nature environnement – Les Amis de la Terre

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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