Les Nations Unies organisent à Genève une série de réunions ayant pour objectif de réduire la pollution due aux produits chimiques et aux déchets. Plus de 2.000 délégués du monde entier sont attendus pour ces réunions organisées pendant deux semaines sous le thème « Accélérer l’action : Objectifs pour une gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets ».
Ils doivent prendre de nouvelles décisions clés pour lutter contre la pollution et atteindre les objectifs des conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm (BRS COPs), les trois principaux accords multilatéraux sur l’environnement pour la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, ont précisé le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué conjoint.
Les délégués étudieront notamment l’inscription de nouvelles substances chimiques, jugées très préoccupantes pour la santé humaine et l’environnement, en vue de leur élimination dans le cadre de la Convention de Stockholm, de la soumission de substances chimiques et de pesticides supplémentaires à la procédure de consentement préalable en connaissance de cause ou encore à l’examen d’une proposition d’amendement concernant le processus d’inscription dans le cadre de la Convention de Rotterdam.
Enfin, ces réunions permettront d’élaborer des lignes directrices techniques sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques, des déchets de POP (polluants organiques persistants) et des déchets électroniques dans le cadre de la convention de Bâle.
S’exprimant lors de la séance d’ouverture des BRS COPs, Rolph Payet, Secrétaire exécutif des trois conventions, a souligné que « les objectifs relatifs aux polychlorobiphényles (PCB) fixés par la convention de Stockholm, à savoir l’élimination de l’utilisation des PCB dans les équipements d’ici à 2025 et la gestion écologiquement rationnelle des liquides contenant des PCB et des équipements contaminés par des PCB d’ici à 2028, sont sur le point d’être atteints. »
« Il est donc impératif que la communauté internationale, les donateurs et les institutions de financement accélèrent leur action pour aider les Parties à atteindre ces objectifs », a-t-il ajouté.
Parmi les nouvelles substances chimiques jugées inquiétantes, il y a le pesticide méthoxychlore, le Dechlorane Plus et UV-328.
Le méthoxychlore a été utilisé pour remplacer le DDT contre un large éventail de parasites sur les cultures de plein champ, les fruits, les légumes, les plantes ornementales, ainsi que sur le bétail et les animaux de compagnie. Hautement toxique pour les invertébrés et les poissons, notamment en raison de ses effets de perturbation endocrinienne, il a été détecté dans l’environnement et le biote de l’Arctique et de l’Antarctique, loin de sa production et de son utilisation. Le méthoxychlore a également été détecté dans le sérum humain, les tissus adipeux, le sang du cordon ombilical et le lait maternel.
Le Dechlorane Plus est quant à lui, un retardateur de flamme et l’UV-328 un absorbeur d’UV. Ces deux substances chimiques sont largement utilisées comme additifs plastiques, y compris pour des utilisations qui nécessitent un certain temps pour être éliminées, telles que les véhicules à moteur, les machines industrielles et les dispositifs médicaux
Les trois substances chimiques sont donc proposées pour inscription sur la base d’un processus d’examen rigoureux des risques, des options de gestion et des solutions de remplacement par le comité d’étude des polluants organiques persistants (POP) des Nations Unies.
Renforcement de l’efficacité de la Convention de Rotterdam
La onzième réunion de la conférence des parties à la Convention de Rotterdam (RC COP-11) examinera l’inscription de quatre pesticides, de deux préparations pesticides extrêmement dangereuses et d’un produit chimique industriel à l’annexe III de la convention.
Il s’agit du fongicide iprodion, qui présente un risque élevé à long terme pour les organismes aquatiques, et de l’insecticide terbufos, pour lequel un risque extrêmement élevé pour les organismes terrestres a été identifié. Ces deux substances seront examinées pour la première fois par la Conférence des Parties.
« La gestion en toute sécurité de ces produits chimiques et pesticides dangereux est l’un des principaux objectifs de la Convention de Rotterdam et contribue en même temps à la réalisation de l’objectif 7 du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal adopté en décembre 2022 », a souligné Christine Fuell, Secrétaire exécutive par intérim de la Convention de Rotterdam.
La réunion examinera également, entre autres points importants, une proposition d’amendement pour renforcer l’efficacité de la convention en créant une voie permettant d’inscrire les produits chimiques relevant de la convention dans une nouvelle annexe VIII lorsque tous les efforts visant à parvenir à un consensus pour les inscrire à l’annexe III ont échoué.
La seizième réunion de la conférence des parties à la Convention de Bâle examinera également la possibilité d’adopter des directives techniques pour la gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques, ainsi que des déchets contenant des polluants organiques persistants ou contaminés par ceux-ci.
Les parties discuteront des moyens possibles d’améliorer le fonctionnement de la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC), qui est la pierre angulaire du régime de la Convention de Bâle visant à contrôler les mouvements transfrontaliers de déchets, des approches électroniques des documents de notification et de mouvement et des travaux visant à clarifier davantage les opérations d’élimination et les déchets dangereux couverts par la convention.
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