Dans l'actualité :

Des Assises nationales pour construire l’avenir du vivant dans le milieu urbain

Les Assises nationales de l’animal en ville 2024 sont...

10 apprentissages clés du Baromètre RSE 2024

Vendredi, une start-up sociale pionnière dans l'intégration de l'engagement...

« Urgence climatique » : une action à l’inverse des mots, malgré l’enfer des chiffres

On parle depuis plus de 20 ans d'urgence climatique !...
Rapport d'enquête de Peuples Solidaires et ActionAid

Qui est responsable de l’accaparement des terres dans le monde ?

L'argent des contribuables et les politiques gouvernementales en sont responsables

Peuples Solidaires et ActionAid publient aujourd’hui un rapport d’enquête qui dénonce la façon dont les gouvernements du Nord comme du Sud encouragent la ruée mondiale vers la terre à travers des mesures incitatives offertes aux investisseurs privés et aux entreprises, risquant d’augmenter la faim et la pauvreté, notamment en Afrique. Dans ce nouveau rapport, intitulé Hold up sur les terres, Peuples Solidaires-ActionAid France met en exergue la façon dont des mesures incitatives telles que des terres à bas prix ou gratuites, des prêts à taux très bas et des incitations fiscales généreuses sont prises par les gouvernements des pays du Nord et du Sud, les donateurs, les agences internationales, les pays du G8, et les institutions financières, comme la Banque mondiale, pour attirer des investisseurs privés.

Qui est responsable de l'accaparement des terres dans le monde ?
Qui est responsable de l’accaparement des terres dans le monde ?
« Les gouvernements se tournent vers le capital privé pour pallier le manque cruel de dépenses publiques, mais cette course aveugle à l’investissement mène trop souvent à des accaparements de terres qui laissent les communautés locales sans terre, sans habitation et dans la faim. La croissance ne peut pas être atteinte aux dépens des plus vulnérables« , affirme Katia Roux, chargée de mission à Peuples Solidaires-ActionAid France.
© Mamadou Diop/ActionAid - Sénégal
© Mamadou Diop/ActionAid – Sénégal
La majorité des transactions foncières conclues par des investisseurs étrangers dans les pays pauvres sont destinées à produire de la nourriture et des agrocarburants pour l’exportation, et non pour nourrir la population locale. La pratique montre que ces transactions ne fournissent pas les emplois, écoles, routes et autres bénéfices promis aux communautés locales. Beaucoup de transactions foncières sont, en fait, menées sans juste consultation, consentement et compensation des communautés locales concernées, et peuvent mener à des expulsions forcées, des conflits et des violations de droits humains. Les femmes, qui produisent jusqu’à 80% de la nourriture dans la plupart des pays en développement, y sont tout particulièrement vulnérables dans la mesure où elles possèdent souvent des droits à la terre plus faibles.
© Mamadou Diop/ActionAid - Sénégal
© Mamadou Diop/ActionAid – Sénégal
Les gouvernements et les investisseurs privent les communautés qui n’ont pas de titre foncier légal ou de droits de propriété formels de la terre sur laquelle elles vivent ou qu’elles utilisent depuis des générations. Le rapport contient des études précises sur des cas au Sénégal, au Cambodge et en Sierra Leone. Dans le nord-ouest du Sénégal, une entreprise à capitaux italiens, Senhuile-Sénéthanol, a obtenu une concession foncière dans la réserve naturelle de Ndiaël, où habitent près de 9000 personnes. Les habitant-e-s vivent principalement de l’agriculture semi nomadique et dépendent de la terre pour survivre.
© Mamadou Diop/ActionAid - Sénégal
© Mamadou Diop/ActionAid – Sénégal
« L’élevage est notre source principale de revenu, mais aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation extrêmement difficile car les terres que nous utilisons pour la nourriture et le pâturage sont entourées de clôtures et de canaux pour l’eau « , affirme Bayal Sow, membre de la communauté de Ngith, dans la réserve de Ndiaël, mobilisée contre les activités de l’entreprise. Peuples Solidaires-ActionAid France s’inquiète du fait que des initiatives internationales comme la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition du G8 donnent la priorité aux intérêts du secteur privé et à la création d’exploitations commerciales à grande échelle, en ignorant le rôle des petits exploitants dans la production de nourriture et l’augmentation des revenus. Pourtant, des études montrent que les petits exploitants, avec la formation et le soutien adéquats, sont plus productifs que les grandes exploitations commerciales.
© Mamadou Diop/ActionAid - Sénégal
© Mamadou Diop/ActionAid – Sénégal
« Bien que présentée comme une solution pour combattre la faim et la pauvreté, la Nouvelle alliance du G8 met la pression sur les gouvernements africains afin qu’ils prennent des mesures qui laissent une grande partie de leurs populations sans la terre dont ils dépendent pour nourrir leurs familles, contrevenant ainsi à son but affiché. La France, membre du G8, contribue donc à créer cette bombe à retardement que sont les accaparements de terres« , affirme Katia Roux. Peuples Solidaires-ActionAid France appelle les gouvernements, notamment la France, à adopter une politique de tolérance zéro envers les accaparements de terres. Ils doivent mettre fin aux mesures incitatives et aux politiques qui encouragent les accaparements de terres et à la place, augmenter l’investissement destiné à aider les petits exploitants et producteurs de nourriture à améliorer leur rendement, leur durabilité et leur accès aux marchés.
© Mamadou Diop/ActionAid - Sénégal
© Mamadou Diop/ActionAid – Sénégal
Les gouvernements nationaux doivent de leur côté reconnaître et protéger les droits à la terre de tous leurs citoyens, et des femmes en particulier. Toute transaction foncière menée à bien doit suivre les principes de consentement libre, préalable et éclairé. Ils doivent être transparents, offrir une compensation et des bénéfices justes au lieu de désavantager les communautés locales. Avec ce rapport, ActionAid lance une campagne internationale contre les accaparements de terres #Landfor. Plus d’informations sur www.actionaid.org

Rapport

Télécharger le rapport « Hold up sur les terres – Comment le monde ouvre la voie aux accaparements de terres par les entreprises »

 

A lire

Le Service Civique écologique pour les jeunes de 16 à 25 ans

Dérèglements climatiques, menace de la biodiversité, expansion des déchets...

Quelle place pour l’écologie dans le débat public ?

Le débat public sur l'écologie, s'il est devenu plus...

Féris Barkat porte la voix de la génération Banlieues Climat

Féris Barkat est le fondateur de Banlieues Climat, une...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

A quand l’indicateur du Bonheur National Brut ?

« Le bonheur de tous ». C’est par ces mots...

Zéro Artificialisation Nette pour réduire le mal-logement

Comment créer 400 000 nouveaux logements chaque année pendant...

Mode : comment passer du jetable au durable ?

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de...

Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction

Le Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de...

Quand la permaculture inspire l’habitat et l’entreprise

Notre mode de développement n’est plus viable. Il creuse...
Cyrille Souche
Cyrille Souchehttp://cdurable.info
Directeur de la Publication Cdurable.info depuis 2005. Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...

Des Assises nationales pour construire l’avenir du vivant dans le milieu urbain

Les Assises nationales de l’animal en ville 2024 sont une initiative des rédactions du magazine 30 Millions d’amis et de Peuple-animal.com, édités par 1Health,...

10 apprentissages clés du Baromètre RSE 2024

Vendredi, une start-up sociale pionnière dans l'intégration de l'engagement au cœur de la culture des entreprises, en collaboration avec Kantar Insights et 11 partenaires, nous dévoile les résultats...

« Urgence climatique » : une action à l’inverse des mots, malgré l’enfer des chiffres

On parle depuis plus de 20 ans d'urgence climatique ! Cette expression remonte à 1997 dans la presse française, nous rappelle Iris Viloux (Université Paris-Panthéon-Assas). Et...