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Les Yes Men refont le monde

Sélection officielle Festival de Sundance et Festival de Berlin 2009

Comment les Yes Men, guérilleros cravatés de la com’, ridiculisent le néolibéralisme avec ses propres armes. L’occasion de réfléchir sur les moyens de refaire le monde et de mettre en cause les dynamiques économiques néoliberales. Les Yes Men sont là pour montrer l’urgence d’un changement. C’est le but de ce documentaire engagé, subversif et burlesque à découvrir ci-dessous.

Ce 3 décembre 2004, vingt ans après la catastrophe industrielle de Bhopal, en Inde, qui a causé plus de 18 000 morts, c’est la stupeur à Wall Street. En direct sur BBC World, un porte-parole de la société Dow Chemicals, répondant au nom étrange de Jude Finisterra, annonce que la firme, assumant enfin les responsabilités de sa filiale Union Carbide, va indemniser ses victimes indiennes à hauteur de 12 milliards de dollars. « C’est la première fois dans l’histoire, souligne-t-il, qu’une société cotée en Bourse (…) adopte une mesure contraire à ses intérêts tout simplement parce qu’elle est juste. » En effet. Les actions de Dow dégringolent immédiatement, jusqu’au démenti embarrassé de l’entreprise, quelques heures plus tard, contrainte de clamer à la face du monde son indifférence totale pour les 100 000 malades et le site contaminé. Les Yes Men, autrement dit les « béni-oui-oui », ont encore frappé. Et l’imposture de Jude (saint patron des causes perdues) Finisterra (comme « fin du monde »), en réalité Andy Bichlbaum, a mis la tragédie de Bhopal à la une. Les armes de ces guérilleros de la com’, partis à l’assaut du néolibéralisme mondial ? Le costume trois-pièces et le plan médias, les mêmes que celles de leurs ennemis – du géant Halliburton, qui fait fructifier la guerre en Irak, aux promoteurs de La Nouvelle-Orléans, profitant de Katrina pour chasser les pauvres des quartiers historiques, avec la bénédiction des autorités. Pour sauver le monde, les Yes Men et leur cohorte d’avatars (Hanniford Schmidt, Orillo Hochmecks, Erastus Hamm, René Osmin, Northrop Goody…) ont du pain sur la planche. Voici le documentaire à visualiser en intégralité (pendant 7 jours – Version en VOD et DVD disponibles en cliquant ici) : CONTRE-POUVOIR DU POWER POINT Grosse ambition mais petit budget, les Yes Men, redresseurs de torts planétaires, élèvent le bidonnage au niveau du grand art pour tendre un miroir déformant au capitalisme en folie. Avec une déconcertante facilité (celle-là même, assurent-ils, qui permet aux multinationales de vendre aux rédactions leurs énormes mensonges), ils se font inviter dans les symposiums et salons internationaux pour vanter le profit à tout prix à coups de Power Point délirants. Malicieusement mise en scène, leur croisade potache pour réveiller les consciences et faire tomber les masques prend à la lumière de la crise une résonance salvatrice. Selon Naomi Klein, l’auteur de No Logo, les Yes Men se situent dans l’ordre du génie. Faites-vous votre propre opinion en regardant ci-dessous quelques extraits.

Extraits

Extrait 1 : les Yes Men présentés par la presse internationale : des héros, des criminels ou des fous ? Professionnels du canular, sûrement. Extrait 2 : Bhopal, une catastrophe industrielle.

Qui sont les Yes Men ?

Imposteurs ? Hackers pervers et frimeurs cruels ? Andy et Mike sont certainement des professionnels du canular. Les origines Andy Bichlbaum : En 1996, il travaille pour Maxim, une société californienne de création de jeux vidéos, qui a produit The Sims. Avant le lancement du jeu Simcopter, il insert un bug : deux hommes en maillot de bain sortent d’une piscine pour s’embrasser. La société n’apprécie pas. Pour Andy, ce n’est que le début d’une longue « carrière ». Mike Bonanno : Il est professeur au Rensselaer Polytechnic Institute de New York. Artiste et culture jammer, il est le créateur du Barbie Liberation Organization. L’objectif: inverser les voix des Barbie et des G.I Joe. Les soldats machos se retrouvent donc à crier Let’s go shopping. Les petites blondes en plastique Vengeance is mine! Du maillot moulant doré au Survivaballs Pour ridiculiser le libéralisme, les Yes Men sont prêts à tout. En 2001, ils créent un faux site Internet de l’ OMC (Organisation mondiale du commerce). Ils se font passer pour des représentants de l’organisation et lors de la conférence Les Textiles du futur, en Finlande, Andy se présente sur scène en costume cravate. Pour dénoncer les dérives du néolibéralisme et la convoitise des entreprises il joue, comme toujours, sur les registres de l’absurde. Il traite Gandhi d’«idiot protectionniste » et dénonce l’esclavage comme une perte de temps, une étape inutile avant l’exploitation des pays du tiers monde. Mais dans la salle tout le monde ne comprend pas l’ironie. Pour réveiller les invités les moins perspicaces, Andy enlève alors son costume pour se retrouver en maillot moulant doré avec un phallus gonflable géant. Depuis, les Yes Men n’ont jamais arrêté leur activisme. Canular après canular, ils se sont fait passer pour des délégués de McDonald’s, en proposant un modèle de développement économique pas très durable, de Dow Chemicals, l’entreprise responsable de la tragédie de Bhopal, et du United States Department of Housing and Urban Development, pour dénoncer la planification urbaine de la Nouvelle Orléans après le passage de l’ouragan Katrina. Aujourd’hui, ils persistent à vouloir refaire le monde, en proposant à des assureurs américains les Survivaballs. Ce sont des costumes énormes censés protéger (les plus riches d’entre nous, car le Survivaball est cher) contre les attaques terroristes, les armes chimiques et les catastrophes naturelles. Un projet absurde, que les acheteurs ont pourtant pris au sérieux, alors que la vidéo est assez explicite ! Pour en savoir plus, lire sur le site de Arte : – un entretien avec les réalisateursLes techniques du néomilitant

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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