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Campagne WWF Kill the trade that kills

Stop au commerce illégal d’espèces sauvages

Lutter contre le trafic de l’ivoire des Éléphants

Les éléphants, les rhinocéros et les tigres sont menacés par le braconnage. On estime à environ 339 le nombre de rhinocéros morts en Afrique du Sud en 2012. Il ne reste que 3200 tigres à l’état sauvage. Chaque année, 12 000 éléphants sont tués afin de satisfaire le marché illégal en Asie. Ce braconnage alimente le commerce international illégal. Pour faire face à cette menace, le WWF et TRAFFIC ont lancé lors de la rentrée 2012 la Campagne « Kill the trade that kills… » afin d’alerter et de lutter contre le commerce illégal affectant ces espèces emblématiques mais aussi protéger les rangers et les communautés vivant à proximité des zones protégées.

Pour stopper le trafic illégal, cette campagne agit pour : – renforcer les contrôles et l’application des lois ; – mettre en place des mesures dissuasives ; – réduire la demande de produits issus de ces espèces menacées.
© Martin Harvey / WWF-Canon - Lutter contre le trafic de l’ivoire des Éléphants
© Martin Harvey / WWF-Canon – Lutter contre le trafic de l’ivoire des Éléphants

Eléphants : Commerce illégal de l’ivoire

Stop au commerce illégal d’espèces sauvages © WWF-Canon / James Morgan
Stop au commerce illégal d’espèces sauvages © WWF-Canon / James Morgan
Quelle est l’ampleur du braconnage d’éléphants aujourd’hui ? A quelles fins sont destinées les tonnes d’ivoire braconnées chaque année ? Pourquoi les gouvernements doivent-ils s’en préoccuper ? etc.

Sortir de la tour d’ivoire

Infographie_Elephant.jpg Depuis plusieurs années, les populations d’éléphants diminuent considérablement du fait du braconnage, sans que personne ne s’en émeuve. Chaque année 12 000 de ces animaux sont tués afin de fournir les 120 tonnes[[- UNODC, 2010.]] d’ivoire destinées à satisfaire l’insatiable appétit de l’Asie pour les défenses sculptées. Face à cette saignée, plusieurs pays se sont résolus à agir, à l’image du Gabon qui a récemment détruit un stock d’ivoire illégal.
© WWF-Canon / James Morgan - Stop au commerce illégal de l'ivoire
© WWF-Canon / James Morgan – Stop au commerce illégal de l’ivoire
Ces opérations très médiatiques ne doivent cependant pas faire oublier la faiblesse coupable de nombreux gouvernements. En dépit des profits non négligeables engendrés par le commerce illicite des produits issus d’espèces menacées, l’application des lois laisse encore à désirer.
© WWF-Canon / James Morgan - Saisie du commerce illégal de l'ivoire
© WWF-Canon / James Morgan – Saisie du commerce illégal de l’ivoire
L’insuffisance des moyens humains et matériels facilite aussi ce commerce, faisant des crimes contre la nature une activité extrêmement rentable, si l’on compare les gains réalisés à la faiblesse des peines encourues. Aujourd’hui, la grande majorité des saisies d’ivoire sur les cargaisons en provenance d’Afrique sont réalisées en Asie.
© WWF-Canon / James Morgan - Destruction des saisies du commerce illégal de l'ivoire
© WWF-Canon / James Morgan – Destruction des saisies du commerce illégal de l’ivoire
Ainsi, entre 1989 et 2009, la République démocratique du Congo a recensé seulement six saisies d’ivoire, tout en étant impliquée dans 396 saisies effectuées en dehors du pays[[- CITES CoP15 Doc. 44.1 – e Elephant Trade Information System and the Illicit Trade in Ivory]]. Si nous ne voulons pas perdre les populations restantes de plusieurs espèces emblématiques, comme l’éléphant, il est essentiel de reconnaître les atteintes à l’environnement comme un crime sérieux. L’application des textes en vigueur doit aussi être faite sans laxisme et l’arsenal juridique nécessite d’être renforcé, pour être enfin dissuasif.
© WWF-Canon / James Morgan - Stop au commerce illégal d’espèces sauvages
© WWF-Canon / James Morgan – Stop au commerce illégal d’espèces sauvages

Interview

Stéphane Ringuet
Stéphane Ringuet
Stéphane Ringuet
Chargé du programme Traffic au WWF France Quelle est l’ampleur du braconnage d’éléphants aujourd’hui ? Il est considérable et frappe principalement l’’Afrique centrale. Aujourd’hui, 90% des carcasses retrouvées sur place sont la résultante du braconnage. Des estimations de TRAFFIC indiquent que le nombre d’éléphants a chuté de 50% entre 1995 et 2007, menaçant la survie de l’espèce dans cette zone de savanes et de forêts. Bien entendu, le premier moteur, c’est l’argent. Le commerce illégal d’espèces sauvages est le cinquième trafic dans le monde en termes de valeur (entre 7,8 et 10 milliards de dollars par an), après la contrefaçon, la drogue, le trafic d’êtres humains et les matières premières comme le pétrole. Un triste record. Pourquoi les gouvernements doivent-ils s’en préoccuper ? Parce que le braconnage est en train de devenir une menace pour les Etats eux- mêmes. Début 2012, des braconniers lourdement armés, probablement en provenance du Soudan, ont éliminé 80% des éléphants du Parc national de Bouba N’Djida, violant en toute impunité l’intégrité territoriale du Cameroun. Par ailleurs, l’augmentation des saisies à grande échelle (plus de 800kg) est la preuve d’une implication croissante du crime organisé. Restés sans suite, ces crimes contre la faune sauvage sapent les efforts des gouvernements dans leur lutte contre le commerce illégal, y compris celui des armes, souvent associé à cette contrebande qui finance alors, indirectement, des conflits régionaux. En 2003, lors de la guerre en République Démocratique du Congo (RDC), 17 000 kg d’ivoire en provenance d’Ituri s’étaient retrouvés sur le marché. Si l’on considère qu’une défense pèse 6,8kg, cela représente plus d’une centaine de millions de dollars, au bas mot. La Thaïlande et la Chine font figure de mauvais élèves. Pourquoi ? L’Asie est un gros consommateur d’ivoire et la Thaïlande, le plus grand marché dérégulé pour ce type de produit. Dans ce pays, il est en effet légal de vendre de l’ivoire d’éléphants domestiqués sur place, sans qu’aucun papier ou autre preuve ne soit demandée. Dès lors, de grandes quantités d’ivoire illégal, en provenance d’Afrique, peuvent être “blanchies” et vendues dans les boutiques et les hôtels. La majeure partie de l’ivoire est achetée par des touristes sous la forme de statuettes qu’ils importent chez eux, en contradiction avec les normes internationales. Quant au gouvernement chinois, s’il a mis en place un système de contrôle du commerce de l’ivoire, il peine à l’appliquer. Du coup, l’ivoire reste ouvertement en vente dans les lieux touristiques, sans les permis requis. La Chine est toujours le principal marché de l’ivoire boosté par la croissance économique qui favorise l’achat de sculptures synonymes de prestige et d’ascension sociale.

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Le commerce d’ivoire en Thaïlande alimenté par le massacre des éléphants d’Afrique
    D’énormes quantités d’ivoire sont blanchies sur les marchés thaïlandais, ce qui entretien le massacre des éléphants en Afrique, d’après le WWF. C’est pourquoi, le WWF lance aujourd’hui une pétition internationale pour demander à la Première Ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra d’interdire tout commerce d’ivoire dans son pays.

    – Un vide juridique qui fait le bonheur des braconniers

    La Thaïlande est le plus grand marché non réglementé dans le monde, et un des plus grands pays alimentant le braconnage et le commerce illégal. La loi thaïlandaise interdit en effet la vente d’ivoire d’éléphants africains sur son sol mais autorise l’ivoire d’éléphants domestiques thaïlandais. Cette faiblesse juridique permet aux réseaux criminels de commercialiser de l’ivoire africain sous forme de produits travaillés à travers des centaines de vendeurs aux détails.[1]

    « De nombreux touristes étrangers devraient être horrifiés d’apprendre que des bibelots en ivoire en vente dans des magasins thaïlandais puissent provenir d’éléphants massacrés en Afrique. Cet ivoire ne devrait plus être permis à la vente en Thaïlande », a précisé Elisabeth McLellan, du programme Global Espèces du WWF.

    « On le voit, la réglementation thaïlandaise actuelle ne suffit pas à empêcher l’ivoire d’éléphants d’Afrique d’entrer sur le marché thaïlandais. La seule façon d’empêcher la Thaïlande de contribuer au braconnage d’éléphants est d’interdire tout commerce d’ivoire sur son territoire. Le WWF demande donc l’interdiction de tout commerce d’ivoire dans le pays. Madame Yingluck Shinawatra a le pouvoir de changer la loi et de sauver les éléphants, et nous espérons, via notre pétition, récolter au total un million de signatures pour l’y encourager » dit Janpai Ongsiriwittaya, Responsable de la campagne au WWF Thaïlande.

    – Le massacre des éléphants en pleine expansion

    Le braconnage a atteint des niveaux record en Afrique avec des dizaines de milliers d’éléphants massacrés chaque année pour leurs défenses en ivoire. Selon un récent rapport du réseau TRAFFIC qui s’intitule « Elephant Trade Information System », le trafic international d’ivoire a atteint un niveau record en 2011, avec environ 27 tonnes d’ivoire saisies dans le monde.

    – La Première Ministre thaïlandaise a le pouvoir de changer la loi et de sauver les éléphants

    Début mars, 176 gouvernements se réuniront à Bangkok à la Conférence des Parties de la CITES pour discuter du commerce des espèces sauvages, y compris du braconnage galopant d’éléphants en Afrique. Le WWF encourage Madame Yingluck Shinawatra à profiter de cette opportunité pour annoncer publiquement l’engagement de son pays à interdire tout commerce d’ivoire sur son territoire. Les signatures de la pétition lui seront remises lors de la Conférence des Partie de la CITES.

    Conférence CITES : Du 3 au 14 mars 2013 se tiendra à Bangkok (Thaïlande) la 16ème Conférence des Parties de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cette Conférence sera un moment important pour le WWF, qui espère récolter, à Bangkok, les fruits de la campagne « Kill the trade that kills… », de lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages, et en particulier des éléphants, des rhinocéros et des tigres. Le WWF demande aux Parties de la CITES d’agir contre les pays qui ne respectent pas leurs engagements par rapport au commerce de ces espèces.

    [1] Rapport TRAFFIC 2012 sur « le système d’information sur le commerce d’éléphants » http://www.cites.org/eng/cop/16/doc/E-CoP16-53-02-02.pdf.