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Quand les écolos se penchent sur la dette

La France surendettée ? Une réponse écologiste

1 600 milliards d’euros ! C’est le montant actuel de la dette publique, qui s’accroît chaque mois. Pire : l’Etat n’emprunte plus pour rembourser ses dettes, mais pour payer les intérêts sur les emprunts accumulés. Comment en est-on arrivé là ? Ce livre de Hervé Morel, professeur affilié HEC de finance, montre que l’endettement trouve son origine dans des politiques erronées, fondées sur des théories dépassées. Le « grand J » de la vulgate keynésienne mis en œuvre par la social-démocratie tout comme le « ruissellement de la richesse » prôné par les libéraux ont accru les déficits. Et la dérégulation de la finance n’a fait qu’amplifier le problème. Aujourd’hui, des solutions existent pour interrompre les machines à fabriquer du déficit : elles passent par des investissements socialement et écologiquement utiles, sur la base d’un contrat avec les épargnants. La réponse écologiste à la dette implique plus de dialogue démocratique : une bonne nouvelle, en somme !

Avec des anecdotes faciles à comprendre, ce spécialiste des techniques financières explique comment le monde occidental se prépare à des lendemains qui déchantent avec l’endettement, levier prétendument magique d’une croissance mystifiée. Pour lui, l’heure est venue de passer à un autre modèle. Première grande idée développée dans ce livre : l’inflation ne nous tirera pas d’affaire, même si c’est le rêve secret de ceux qui nous gouvernent : « le taux d’intérêt réel mesure la puissance relative du prêteur et de l’emprunteur ». Le taux d’intérêt réel est la différence entre le rendement des obligations souveraines (l’épargne) et le taux d’inflation. « Jusqu’au début des années 1980, la puissance était du côté de l’emprunteur et le taux d’intérêt inférieur à l’inflation. (…). Parce qu’il fallait réussir la reconstruction, reconstruire les ponts, les usines, les logements et que pour cela, il fallait emprunter. (…) Ce fut d’autant plus facilement accepté que le prêteur avait une mauvaise image. C’était soit l’image du rentier qui symbolisait l’apathie économique de l’entre-deux-guerres, soit le nigaud qui avait acheté des emprunts russes. Quand il n’était pas apathique ou nigaud, le prêteur était assimilé aux puissances de l’argent qui avaient fait chuter la gauche en 1924 et en 1937, préférant Hitler au Front Populaire. Enfin, le prêteur était assimilé au trafiquant du marché noir qui à force d’égoïsme et de compromission avec l’occupant avait accumulé des billets de 5 000 francs… «  Mais tout cela a changé au début des années 1980. « Désormais, c’est prime aux prêteurs et haro sur l’emprunteur » . Rendu libre par la circulation des capitaux, le prêteur se renseigne, choisit d’abord d’accorder son financement aux projets rentables et rationnels. Moralité : « l’emprunteur a envie comme autrefois d’attacher un boulet au pied du taux d’intérêt pour que le taux d’inflation gagne. Mais dès qu’il s’approche, les prêteurs s’en vont et partent promener leur taux d’intérêt sur le stade où ont lieu d’autres courses avec d’autres taux d’inflation ». Deuxième grande idée développée par Hervé Morel : l’inflation généralisée par la création monétaire universelle ne fera que transférer la puissance aux propriétaires des mines et des matières premières. Dans un entretien publié par Marianne, Hervé Morel revient sur ce double défi qui consiste à trouver à la fois les moyens de maîtriser une dette française colossale et les financements nécessaires pour préserver ou reconstituer les équilibres environnementaux. Extrait (propos recueillis par Hervé Nathan) : Marianne : Vous publiez un livre sur la dette et les moyens de s’en débarrasser. C’est un sujet inattendu pour les écologistes. Hervé Morel : « Nous le faisons parce que les électeurs nous le demandent. Avec nos scores, nous ne pouvons plus être un parti spécialisé dans la défense de l’environnement, mais nous devons devenir un parti généraliste. L’écologie politique doit répondre aux questions qui touchent à la dette, à la fiscalité, à l’emploi. Or, à 1 600 milliards d’euros, la question de la dette publique est centrale. Tout gouvernement, et nous aspirons à en être, devra s’attaquer au problème. Mon livre s’inscrit bien dans la perspective de 2012 ». Marianne : Quelles sont vos propositions concrètes ? Hervé Morel : « D’abord faire appel à l’épargne des Français, qui s’élève à 3 500 milliards. Il faut leur permettre de placer leurs économies sans plafonnement sur le livret de développement durable. Cet argent financera des investissements destinés à réduire l’empreinte écologique, dans l’isolation de tous les logements par exemple. Ces investissements généreront des économies qui permettront d’assumer le coût de la dette. Ils créeront aussi de nombreux emplois non délocalisables, qui produiront à leur tour de la consommation et des recettes fiscales. La dette deviendra « active » et non plus passive comme lorsque nous empruntons pour payer la réduction de la TVA sur la restauration ». – Références : La France surendettée ? Une réponse écologiste de Hervé Morel – Editeur : Les Petits Matins – Date de publication : 6 janvier 2011 – 222 pages – ISBN-13: 978-2915879841 – Prix public : 16 €

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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