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Les banques françaises s’enrichissent au mépris de l’environnement

BNP-Paribas et la Société Générale viennent d’annoncer des profits vertigineux, à 7,3 milliards d’euros pour la première (+25% par rapport à 2006) et 5,2 pour la seconde. Ces résultats proviennent désormais majoritairement de l’international. C’est justement à l’international les banques françaises financent des projets extrêmement controversés et qu’elles sont à la traîne dans la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des projets qu’elles financent. Les Amis de la Terre demandent la mise en place de politiques sectorielles de réduction des risques environnementaux et sociaux dans les secteurs sensibles (énergies fossiles, grands barrages, chimie, etc).

Depuis quelques années, les plus grandes banques françaises affichent des profits records, en progression constante. BNP-Paribas est devenue une des plus grosses capitalisations européennes, les actions de la Société Générale sont extrêmement rentables. Elles ont donc des moyens colossaux pour intégrer dans leurs stratégies des éléments plus qualitatifs, notamment la prise en compte accrue de l’environnement, en finançant les secteurs les plus durables et en réduisant les risques dans le financement des secteurs sensibles (énergies fossiles, grands barrages, mines, grandes infrastructures, chimie, exploitation forestière). Mais les banques françaises sont à la traine en la matière, comme l’ont montré plusieurs rapports des Amis de la Terre et de Banktrack, réseau international d’ONG spécialisé sur la finance. [[ Pour lire les rapports ou leurs résumés ]] Pour agir de manière responsable, les banques multinationales intervenant dans les pays du Sud doivent y respecter les meilleures pratiques internationales et pas seulement le droit local, souvent insuffisant. Mais BNP-Paribas et la Société générale ont des politiques environnementales très vagues, inadaptées au financement des secteurs dangereux. Au contraire, des banques étrangères comme HSBC (Royaume Uni) ou ABN Amro (Pays Bas) ont déjà développé des politiques spécifiques plus exigeantes pour le financement des grands barrages, des énergies fossiles ou de la chimie. Sébastien Godinot, responsable de la campagne Finance aux Amis de la Terre, explique : « L’environnement, et notamment la lutte contre le changement climatique, doit désormais faire partie intégrante des risques et opportunités pris en compte dans les décisions de financement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : BNP-Paribas et la Société Générale ne sont pas outillées pour le faire, elles n’ont aucune politique sectorielle pour le financement de projets dangereux. Les directions Développement Durable au sein de tels mastodontes ont un poids dérisoire face aux toutes puissantes directions du crédit ou des risques ; une équipe de deux à quatre personnes dans un géant de 100 000 ou 130 000 salariés ne peut guère peser. Pour ces banques, l’environnement reste un détail. » Les deux banques ont ainsi financé le très controversé oléoduc Baku-Tbilissi-Ceyhan [[ Voir le site des Amis de la Terre et http://www.baku.org.uk/]] en mer Caspienne ; elles examinent actuellement le méga-projet TXU de centrales à charbon au Texas, incroyablement polluant. Et BNP-Paribas pourrait également financer la centrale nucléaire obsolète de Belene en Bulgarie et le projet pétrolier et gazier de Sakhalin II en Russie, qui menace les dernières baleines grises de la planète. Sébastien Godinot poursuit : « Les banques doivent urgemment mettre en place des politiques sectorielles pour le financement des secteurs dangereux, basées sur les meilleures pratiques internationales. Sinon, elles s’exposent toujours plus à des campagnes citoyennes, mais aussi à des actions juridiques liées aux impacts des projets qu’elles décident de financer. » Pour aller plus loin : Un rapport des Amis de la Terre rendu public en avril 2006 mettait déjà en évidence l’absence de politique environnementale digne de ce nom dans les huit plus grandes banques françaises. Face à ce constat consternant, les Amis de la Terre demandaient un renforcement de la loi sur le reporting, et la mise en place de véritables politiques environnementales au sein des banques, surtout concernant leurs impacts indirects. Consultez l’intégralité du rapport Il existe une ONG internationale qui surveille les opérations du secteur financier privé (banques commerciales, investisseurs, compagnies d’assurance, fonds de pension) ainsi que les impacts de ses opérations sur l’Homme et la planète, elle se nomme BankTrack et Cdurable.info lui consacre un dossier.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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