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« Le Nucléaire au prisme du temps » : un ouvrage interdisciplinaire associant SUBATECH et les Sciences Sociales et de Gestion.

Témoignage concret de l’accent mis sur l’interdisciplinarité au sein de l’Ecole des Mines de Nantes, une dizaine de chercheurs du département de Sciences Sociales et de Gestion et du laboratoire SUBATECH viennent de publier aux Presses des Mines : « Le Nucléaire au prisme du temps ». La catastrophe récente de Fukushima a mis en exergue une nouvelle fois la relation singulière entre le temps de la matière radioactive et le temps de l’expérience humaine : une des énigmes majeures du « fait » nucléaire. Depuis la construction de la première centrale jusqu’à la gestion des déchets à vie longue, la question du nucléaire renvoie à des temporalités à la fois inédites et multiples : le temps quasi oublié de l’exploitation de l’uranium en France, le temps cyclique de conception et d’exploitation des réacteurs et le temps éternel des déchets à vie longue, héritage laissé aux générations futures pour des milliers d’années. Le regard porté sur ces trois temps du cycle de l’industrie nucléaire s’inscrit dans un projet interdisciplinaire conduit à l’Ecole des Mines de Nantes entre le département de Sciences Sociales de Gestion (SSG) et le laboratoire de physique nucléaire SUBATECH qui collaborent depuis plusieurs années autour d’objets de recherche communs dans l’optique de mieux appréhender le rapport entre nucléaire et société. Au travers d’une approche combinant sociologie, philosophie, physique et chimie, l’ouvrage coordonné par Sophie Brétesché, sociologue au département SSG et Bernd Grambow, professeur, directeur du laboratoire SUBATECH, s’appuie sur les communications effectuées lors de la journée thématique « Temps, Technique et Uranium » organisée à l’Ecole des Mines en février 2013. En plus d’apporter un regard pluridisciplinaire sur ces questions, « Le Nucléaire au prisme du temps » dessine de nouvelles voies de recherche.
« Le Nucléaire au prisme du temps » : un ouvrage interdisciplinaire associant SUBATECH et les Sciences Sociales et de Gestion.
« Le Nucléaire au prisme du temps » : un ouvrage interdisciplinaire associant SUBATECH et les Sciences Sociales et de Gestion.

Sommaire

Le nucléaire au prisme du temps (Sophie Bretesché et Bernd Grambow)
  • Le temps oublié des mines d’uranium – Au risque de la mémoire (Sophie Bretesché) – Inventorier…est-ce mémoriser ? (Didier Gay) – Du temps de la matière aux temps des hommes (Marie Ponnet et Patrick Chardon)
  • Les temps cyclique : le choix des réacteurs du futur – Les échelles de temps des scénarios électronucléaires (Benoit Journé, Stéphanie Tillement, Nicolas Thiollère, Baptiste Mouginot)
  • Le temps éternel des déchets à vie longue – La capacité de la science à modéliser le long terme (Robert Guillaumont) – Déchets à vie longue, l’éternité pour horizon (Bernd Grambow) – La genèse de la notion de déchet (Jean Levêque)

PRESENTATION

Le rapport entre temps et nucléaire convie chercheurs et acteurs de la vie publique à poser un regard nouveau sur le « fait nucléaire » au sens large. Récemment, la catastrophe de Fukushima a posé avec force la question du rapport entre le temps de la décroissance et de la vie sur les territoires contaminés. Nombre d’acteurs, d’observateurs ont inscrit le rapport entre le temps et les territoires contaminés comme l’énigme majeure du fait nucléaire. La littérature consacrée à la catastrophe récente de Fukushima a plus particulièrement mis en exergue la spécificité d’une contamination dont la durée échappe aux temps des générations. Selon la formule d’Hamlet, le temps à Fukushima sort de ses gonds et les écrivains ont décrit avec force ces « non-lieux » produits par la contamination et les évacuations associées. Au cœur de ce temps incertain, se joue d’abord le rapport au territoire dont les limites s’avèrent imprécises et mouvantes. Ikeda Yûichi évoque ce monde radioactif comme un monde qui a perdu ses frontières (Yûichii, 2012). Les lignes et le zonage constituent les bases sur lesquelles se reconstruisent une visibilité et la prise sur le territoire. Ces lieux cantonnées et à l’identité marquée par la contamination convoquent la trace de l’avant, comme moyen ultime de donner du sens à l’expérience vécue. Ainsi, Fukushima a révélé une crise du temps et une distance entre l’ensemble des héritages du passé et l’horizon d’attente puisqu’il s’agit à terme de gérer d’effacer d’oublier la trace d’une radioactivité « sortie de ses gonds ». Celle relation singulière entre le temps de la matière radioactive et le temps de l’expérience humaine constitue l’une des énigmes du « fait nucléaire » et elle invite à croiser des regards pour appréhender ce phénomène. L’enjeu de cet ouvrage n’est pas de traiter des conséquences des catastrophes nucléaires mais de questionner les objets « ordinaires » du cycle de l’industrie nucléaire à travers le prisme du temps. En effet, si la production nucléaire s’inscrit depuis la seconde guerre mondiale comme une stratégie nationale au service de l’indépendance énergétique, cette même production pose à la société l’épineuse question des traces laissées par la technologie nucléaire. Au cœur de cette interrogation, se jouent le traitement et la gestion des déchets nucléaires, héritage laissé aux générations futures pour des milliers d’années. Souvent associée aux déchets à vie longue, la notion d’héritage laisse supposer la transmission aux générations à venir de ce que Bataille appelait la « part maudite » (1949), c’est- à dire la fraction associée à la face sombre d’événements partagés par une génération. Et au fonds, l’industrie nucléaire plus que toute autre technologie génère un héritage dont le testament s’avère particulièrement controversé, voir indicible. A ce titre, la spécificité de l’industrie nucléaire repose sur la question du long terme et cette énigme concerne tout à la fois la gestion des gisements et territoires uranifères, la conception des réacteurs et l’enfouissement des déchets à vie longue. Depuis la période d’exploration des sites uranifères jusqu’à la gestion des déchets à vie longue, la question du nucléaire renvoie à des temporalités à la fois inédites et multiples : le temps quasi oublié de l’exploitation de l’uranium en France, le temps cyclique de conception et d’exploitation des réacteurs et le temps éternel des déchets à vie longue. Le regard porté sur des trois temps du cycle de l’industrie nucléaire s’inscrit dans un projet interdisciplinaire conduit à l’Ecole des Mines de Nantes entre le Département sciences sociales de gestion et le laboratoire de physique nucléaire Subatech. Autour ce des trois objets, mines, réacteurs, déchets, le regard conjoint porté par les physiciens, les radiochimistes, les sociologues vise à initier « le sens du déplacement » au sens de Michel Serres (1980). Celui-ci invite à développer l’art du tiers ou en d’autres termes la pratique du dialogue et de l’échange qui à terme esquisse de nouvelles voies de recherche et une voix différente pour répondre aux enjeux contemporains. Le premier chapitre de cet ouvrage présente le temps oublié des mines d’uranium. Il s’agit d’interroger les échelles de temps de l’uranium en posant un regard sur la mémoire, le territoire et le patrimoine uranifère laissés aux générations futures. Le deuxième chapitre appréhende le temps cyclique lié à la conception et aux scénarios décisionnels relatifs à GEN IV. Enfin le dernier chapitre questionne la brèche ouverte par les déchets à vie longue entre modélisation scientifique et un temps marqué du sceau de l’éternité. Source : École des Mines de Nantes – www.mines-nantes.fr

 

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