Dans l'actualité :

10 apprentissages clés du Baromètre RSE 2024

Vendredi, une start-up sociale pionnière dans l'intégration de l'engagement...

« Urgence climatique » : une action à l’inverse des mots, malgré l’enfer des chiffres

On parle depuis plus de 20 ans d'urgence climatique !...

Les technologies liées à l’hydrogène sont elles pertinentes pour atteindre les objectifs de développement durable ?

Ce rapport est l’œuvre d’une cinquantaine d’étudiants scientifiques tirés...
Communiqué de presse des Amis de la Terre

Nouveau rapport : la compensation carbone, distraction dangereuse

Paris, le 4 juin 2009 – Alors que viennent de débuter à Bonn de nouvelles négociations climatiques cruciales avant le sommet de Copenhague en décembre, les Amis de la Terre Royaume-Uni publient un nouveau rapport (1) mettant en avant les failles du Mécanisme de Développement Propre (MDP). Ce mécanisme de compensation carbone a pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans des projets au Sud au lieu de les réduire au Nord. L’étude détaille les risques et défauts majeurs du MDP. Largement irrémédiables, ils doivent conduire à l’abandon du MDP, pour se concentrer sur la réduction des émissions domestiques des pays riches et le paiement de leur dette climatique aux pays du Sud.

Meena Raman, des Amis de la Terre Malaysie, estime : « Les pays riches profitent du MDP pour ne pas modifier leur mode de vie ni réduire leurs émissions domestiques, pourtant très supérieures à celles des pays du Sud. Ce faisant, ils diffèrent les investissements impératifs chez eux pour de futures réductions radicales de leurs émissions d’ici 2050 : la compensation carbone ruine les chances de réduire les émissions des pays riches de 40 % d’ici 2020 et de 90 % au moins d’ici 2050, objectifs nécessaires basés sur la science. ». L’étude détaille les cinq défauts majeurs de la compensation carbone : – elle est incompatible avec les recommandations les plus sûres des scientifiques des Nations unies (réduire de 80 % les émissions mondiales d’ici 2050) : pour y parvenir, il faut réduire les émissions au Nord ET au Sud, non au Nord OU au Sud ; – de nombreux projets MDP dans les pays du Sud auraient lieu dans tous les cas, même sans crédits carbone apportés par le mécanisme de la compensation carbone ; or un projet générant des crédits carbone mais n’étant pas additionnel augmente les émissions globales ; – de nombreux projets MDP sont de nouveaux projets fossiles (centrales au charbon notamment), qui augmentent les émissions mondiales au lieu de les réduire ; – la compensation retarde les investissements nécessaires dans les pays riches pour de futures réductions radicales, notamment dans les infrastructures ; – la compensation carbone aggrave les inégalités dans la consommation carbone des pays riches et des pays pauvres, puisqu’elle baisse celle des pays du Sud sans modifier celle des pays riches. Sylvain Angerand, chargé de campagne Forêts des Amis de la Terre France, ajoute : « Outre le MDP, de nombreux pays européens et les Etats-Unis font pression pour inclure la déforestation évitée dans les mécanismes de compensation carbone au sommet de Copenhague. Cela transformerait les forêts du Sud en stocks de carbone placés sur les marchés financiers, au détriment de la biodiversité et des populations locales qui dépendent de ces forêts. Les forêts doivent rester en dehors des marchés carbone. » Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre, conclut : « L’étude montre que le MDP, outre qu’il repose sur des méthodologies douteuses et des réductions en bonne partie artificielles, ne profite pas au développement soutenable des pays du Sud et retarde la remise en cause des modes de vie des pays riches. Il aggrave donc les inégalités. » L’Union européenne et la France, reconnaissant plusieurs failles du MDP, ont annoncé sa réforme, mais sans la moindre proposition concrète. En outre, une réforme du mécanisme de compensation carbone ne permettra pas d’en modifier les failles fondamentales, notamment le besoin de réduire à la fois les émissions au Nord et au Sud et non l’un ou l’autre. Les Amis de la Terre demandent donc son abandon, pour se focaliser sur la réduction radicale des émissions domestiques des pays riches et le paiement de leur dette écologique. Notes : [1] « A dangerous distraction – Why offsetting is faling the climate and people : the evidence » Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

 

A lire

Le Service Civique écologique pour les jeunes de 16 à 25 ans

Dérèglements climatiques, menace de la biodiversité, expansion des déchets...

Quelle place pour l’écologie dans le débat public ?

Le débat public sur l'écologie, s'il est devenu plus...

Féris Barkat porte la voix de la génération Banlieues Climat

Féris Barkat est le fondateur de Banlieues Climat, une...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

A quand l’indicateur du Bonheur National Brut ?

« Le bonheur de tous ». C’est par ces mots...

Zéro Artificialisation Nette pour réduire le mal-logement

Comment créer 400 000 nouveaux logements chaque année pendant...

Mode : comment passer du jetable au durable ?

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de...

Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction

Le Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de...

Quand la permaculture inspire l’habitat et l’entreprise

Notre mode de développement n’est plus viable. Il creuse...

10 apprentissages clés du Baromètre RSE 2024

Vendredi, une start-up sociale pionnière dans l'intégration de l'engagement au cœur de la culture des entreprises, en collaboration avec Kantar Insights et 11 partenaires, nous dévoile les résultats...

« Urgence climatique » : une action à l’inverse des mots, malgré l’enfer des chiffres

On parle depuis plus de 20 ans d'urgence climatique ! Cette expression remonte à 1997 dans la presse française, nous rappelle Iris Viloux (Université Paris-Panthéon-Assas). Et...

Les technologies liées à l’hydrogène sont elles pertinentes pour atteindre les objectifs de développement durable ?

Ce rapport est l’œuvre d’une cinquantaine d’étudiants scientifiques tirés au sort pour participer à la première « Convention scientifique étudiante ». Lancée en 2023...