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Première mondiale : découvrez le monde inconnu des grandes profondeurs

Abysses, l’exposition

Jusqu'au 28 mai 2008 au Muséum national d’Histoire naturelle

L’émerveillement et l’étonnement devant le spectacle du peuple des profondeurs justifieraient à eux seuls une exposition. Mais, il y a plus, l’exposition ABYSSES au Muséum national d’Histoire naturelle, en présentant, pour la première fois, la faune de l’entre-deux-eaux et du fonds des océans, souhaite témoigner de la fragilité des hautes mers qui, bien que représentant plus de 60% de la surface du globe, restent parmi les zones les moins protégées de notre planète.

Naissance d’une passion

Claire Nouvian, Commissaire générale de l’exposition © Eric Vernazobres
Claire Nouvian, Commissaire générale de l’exposition © Eric Vernazobres
En 2001, Claire Nouvian, auteur et réalisatrice de films scientifiques et animaliers, découvre à l’Aquarium de Monterey, en Californie, des images exceptionnelles du monde des grandes profondeurs. Coup de foudre. Elle s’immerge dans cet univers inconnu et fascinant et décide très vite de le porter à la connaissance du plus grand nombre. En 2006, elle publie Abysses aux éditions Fayard, paru en six langues, quatre fois réédité depuis. Ce livre, qui fait dorénavant référence, met à la portée du grand public les nombreux phénomènes régissant la vie dans les abysses. Dans le prolongement de son travail d’auteur, Claire Nouvian a entièrement conçu l’exposition ABYSSES. Grâce à une étroite collaboration avec des chercheurs du monde entier, elle est parvenue à rassembler photos et spécimens n’ayant jamais été exposés jusqu’à maintenant.

Un univers inconnu

© David Shale
© David Shale
Les océans couvrent les 3/4 du globe et nous n’en connaissons vraiment que la surface. Les abysses représentent à eux seuls 98% de l’espace dans lequel la vie peut se développer. L’exploration du fond des océans démarre à la fin du XIXe siècle, mais prend réellement son essor à partir des années 30 avec l’explorateur William Beebe. Dans les années 50, elle fait un nouveau bond en avant, grâce aux bathyscaphes d’Auguste Piccard. En 1960, l’un de ses submersibles descend au coeur du Pacifique à 10 916 mètres, dans la Fosse des Mariannes, l’endroit le plus profond des océans. Record inégalé à ce jour… À partir des années 80, l’exploration s’accélère, alimentée par des révélations scientifiques majeures. Le XXIe siècle devrait donc voir se soulever le voile de mystère qui enveloppe, encore, les créatures des abysses. L’exposition ABYSSES est conçue en deux temps : La découverte de la vie dans l’entre-deux-eaux, puis, celle au fond des océans.

L’entre-deux-eaux

Steven Haddock © 2002 MBARI
Steven Haddock © 2002 MBARI
Jusqu’à environ 150 mètres de profondeur, la lumière pénètre. Pour échapper aux prédateurs, la plupart des animaux sont transparents. Ainsi font les cténophores, les méduses, les salpes et les siphonophores qui forment une partie du plancton et dont le corps gélatineux est constitué d’eau à 98 % et de collagène. De 200 à 600 mètres, dans le crépuscule des océans, de nombreux animaux répondent à l’obscurité par la bioluminescence. 80 à 90 % des espèces d’eaux profondes produisent de la lumière, permettant ainsi à certaines d’entre elles de chasser, de se reconnaître, de communiquer, de s’identifier, de se défendre ou de se réunir. Au-delà de 1 000 mètres, la faune est soumise à une forte compétition alimentaire, il lui faut alors inventer de nouvelles adaptations : Chauliodus sp, le poisson-vipère, possède des crocs immenses qui, pour ne pas lui transpercer le palais, dépassent de sa gueule. Saccopharynx sp., le grandgousier a une mâchoire disproportionnée par rapport à sa taille et un estomac extensible, ce qui lui donne la possibilité d’engloutir des victimes parfois aussi longues que lui ! Tous doivent faire preuve d’une parfaite flottabilité pour pouvoir attendre patiemment leurs proies sans avoir à dépenser une énergie précieuse à entretenir dans ces profondeurs hostiles.

Au fond des océans

La plaine abyssale, réceptacle final de toute la nourriture qui traverse la colonne d’eau, est tapissée d’un tissu organique qui permet de nourrir une grande diversité d’espèces comme Paragorgia sp, la gorgone bubblegum, ou Magnapinna sp, le gigantesque calamar araignée de 7 mètres. Les fonds abyssaux, bien que dénués de toute production végétale, hébergent une très grande variété de créatures marines, mais celles-ci sont représentées par une faible quantité d’individus. De plus, dans la morne plaine abyssale, la moindre aspérité suscite des turbulences qui piègent une forte concentration de particules de nourriture. Les monts sous-marins, les canyons, les marges des continents qui se trouvent exposés aux courants, sont ainsi le théâtre local d’une vie foisonnante, insoupçonnée à de telles profondeurs.

Des techniques uniques pour une exposition unique

L’exposition ABYSSES dévoile la plus grande diversité de créatures profondes jamais réunies. Les animaux présentés appartiennent à des espèces rarissimes, dont il n’existe pas ailleurs d’autres spécimens aussi bien conservés. Créatures du froid et de l’obscurité, liées à un milieu très particulier, les habitants des abysses ne peuvent pas survivre en aquarium, de plus leur mode de conservation est extrêmement complexe. Les animaux réunis pour l’exposition ABYSSES ont été pêchés récemment à des fins d’études scientifiques par les échantillonneurs des submersibles, ou chalutés avec soin au cours de campagnes océanographiques menées aux quatre coins du monde. Ces spécimens ont ensuite été conservés avec des méthodes innovantes, leur permettant de garder leur aspect naturel. Mais surtout, l’équipe de l’exposition ABYSSES, aidée par les taxidermistes du Muséum national d’Histoire naturelle, travaille sur la mise au point d’une technique pour encapsuler certaines de ces créatures dans de la résine et les montrer ainsi au plus proche de leur aspect réel. Le public découvrira donc des animaux en exclusivité mondiale comme le poulpe à ventouses lumineuses Stauroteuthis syrtensis, merveilleuse ballerine rose à grandes nageoires en forme d’oreilles, ou le diable noir Melanocetus johnsoni, poisson qui attire ses proies à l’aide d’un appendice lumineux faisant office d’appât. Cette première mondiale offre une chance unique de prendre contact avec la réalité des abysses complétant ainsi le ballet magique offert par les photographies et le film. Le parcours de l’exposition La visite de l’exposition ABYSSES débute par un sas qui permet au visiteur de pénétrer l’univers des profondeurs. Il entre ensuite dans une vaste salle obscure dans laquelle il se retrouve entouré d’images de créatures inconnues enchâssées sur des caissons rétro-éclairés. Des spécimens uniques disposés sur des colonnes ou dans des aquariums sont présentés telles des oeuvres d’art. Un film diffusé en boucle et réalisé spécialement pour l’exposition, illustre la vie des abysses : formes insensées, couleurs étonnantes, images incroyables d’un univers qui commence seulement à dévoiler ses splendeurs.

 

Adresse de l’exposition : Muséum National d’Histoire Naturelle – Galerie de Minéralogie – 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire 75005 PARIS.
Horaires et tarifs : Tous les jours de 10 h à 17 h, sauf le mardi et le 1er mai. Ouverture jusqu’à 18 h le samedi et le dimanche à partir du 30 mars. Fermeture des caisses 45 minutes avant la fermeture du site. Tarif Plein : 7 euros – Tarif Réduit : 5 euros.
Accueil et informations : valhuber@mnhn.fr – Tél. 01.40.79.54.79

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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